Introduction :
Accroche :
- Loi sur les métropoles de 2014 : un vocabulaire qui s'impose dans le monde politique mais qui est ancien dans les études géographiques ou de la géographie économique ???
- L'innovation comme moteur de la croissance mondiale ou française (label « French Tech » dans les métropoles dont l'objectif est de « faire de la France entière un vaste accélérateur de start-up » selon le site dédié, ie déconcentrer la créativité numérique ou l'innovation, concentrée actuellement à plus ed 50 % en Île-de-France. Début 2016, 15 métropoles ont déposé un dossier de labellisation, dont Rouen, Montpellier, Rennes ou St Étienne) ???
- Les métropoles comme « pôles de croissance » (expression de l'économiste François PERROUX, 1955) ???
Délimitation du sujet :
- les métropoles : éviter de limiter le sujet aux 14 métropoles administratives créées en 2014. On doit se poser la questionde la défintion des métropoles et montrer que l'on a fait des choix pour ce sujet. La définition est géographique et concerne donc des grandes villes aux fonctions décisionnelles fortes qui polarisent un territoire (on peut faire référence ici aux onze fonctions métropolitaines supérieures définies par l'INSEE depuis 1994). Des métropoles marquées par deux autres éléments : leur connexion forte entre elles et la concurrence intense qui se joue entre elles et qui aboutit à des classements nombreux. De plus, si on lie les métropoles au sujet, ce sont des centres qui organisent l'économie par une mise en réseau des informations, des productions et des richesses. On ne fera pas de liste ici des métropoles, mais pour info : Paris, Lyon, Marseille (et Aix-en-Provence), Lille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Strasbourg, Grenoble, Nice (et la conurbation de la Côte-d'Azur), Rouen (associée au Havre), Nancy-Metz. Peut-on aussi élargir la liste à Montpellier, Clermont-Ferrand, Rennes, Limoges ?
- Ce sujet peut être aussi ouvert à l'idée de métropolisation, qui induit une dynamique liée à un processus de concentration des activités et des décisions. Ce sujet ne concerne donc pas directement les villes moyennes et petites de la métropole ou des territoires ultramarins, mais ceux-ci sont tout ce même impactés par les choix politiques et économiques des métropoles et sont aussi liés à ces métropoles par des liens de dépendance et de hiérarchie.
- Par système productif, on entend deux choses : d'une part l'idée de système, de mise en relation (en réseau) des acteurs économiques, d'autre part l'idée de sphère productive (celle de la production matérielle et celle de la sphère péri-productive) définis par Félix DAMETTE et Jean SCHEIBLING en 1995 dans Le territoire français, permanences et mutations. Nous allons donc nous intéresser au fait que les métropoles font entièrement partie de ce système productif et qu'elles y ont une place particulière, grandissante.
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Ce système productif français n'est pas à limiter dans le territoire français : les métropoles comme l'économie française sont connectées, ouvertes sur d'autres territoires qu'elles peuvent influencer et dont elles subissent l'influence. Il ne s'agira pas ici de critiquer les effets de la mondialisation et des délocalisations mais de prendre en compte leurs effets, les choix d'acteurs économiques et politiques à différentes échelles ainsi que leurs répercussions sur les métropoles comme sur l'ensemble du territoire national.
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Si le sujet ne nous pose pas de limite de temps, on peut s’en tenir aux années 1975-2016, années marquées par des fortes mutations économiques et sociales en France et dans les métropoles : mouvement de désindustrialisation, de concentration industrielle et économique, d'externalisation des fonctions de service des grandes ou petites entreprises, augmentation de la flexibilité du travail, augmentation du niveau de qualification des employés, développement des fonctions métropolitaines supérieures, augmentation des mobilités, ouverture des économies (mondialisation), …
Problématique :
- L'archipélisation du système productif français décrit par Pierre VELTZ en 1996 dans son ouvrage Mondialisation, villes et territoires, l’économie d'archipel, (PUF) a-t-elle favorisé la polarisation et la ségrégation des métropoles françaises ?
- Je propose aussi :
- Les mutations récentes du système productif français tant la sphère péri-productive que la sphère de la production matérielle, ont-elles favorisé une augmentation de la ségrégation socio-spatiale dans les métropoles et entre les métropoles ?
- Le télescopage des échelles décrit par Jean-Marc OFFNER lors du colloque de Cérisy de 2000 favorise-t-il un renforcement de la polarisation des activités dans les métropoles ?
- L'accélération des échanges et des mobilités favorise-t-elle la déconcentration du système productif français sur le territoire ?
- La compétition entre territoires métropolitains à différentes échelles a-t-elle poussé à une ségrégation socio-spatiale ?
- La mise en réseau du système productif français depuis quelques décennies se fait-il au profit des métropoles ?
- Les métropoles concentrent-elles les innovations actuelles ?
- La différence entre Paris et les autres métropoles ?
Annonce du plan
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La mise en place d'une économie d'archipel depuis le milieu des années 1970 : une polarisation forte autour des métropoles.
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La tertiarisation de l'économie française qui renforce le poids décisionnel des métropoles.
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Une mise en réseau des entreprises qui profite aux métropoles
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Une polarisation qui a bénéficié surtout aux métropoles aux dépens de autres territoires.
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Des métropoles connectées et concurrentes organisées en archipel.
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Des métropoles connectées
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Des métropoles concurrentes
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Typologie des métropoles en France
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A l'échelle des métropoles, un processus de multipolarisation
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Des pôles anciens toujours puissants qui doivent rester compétitifs par des aménagements permanents.
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Des nouveaux pôles, périphériques
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Des territoires périphériques utiles et parfois oubliés.
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Conclusion :
On assiste bien à une archipélisation du territoire productif français organisé autour d'une quinzaine de métropoles, elles même dominées par Paris. Cette archipélisation est issue de choix politiques et économiques de la part de nombreux acteurs, tant locaux que nationaux ou mondiaux et se base comme nous l'avons vu sur le choix principal d'une connexion et d'une mise en réseau des entreprises et des acteurs économiques, notamment en ce qui concerne les nouvelles technologies et l'innovation.
Ces choix impulsés depuis plus de trente ans et dont on ressent fortement les effets posent, au delà de la forme, des enjeux politiques de fond, notamment en ce qui concerne les relations entre territoires marqués par de fortes différences. Lors des dernières élections locales, régionales, nationales ou européennes, se dessine des oppositions fortes entre territoires péri-urbains et territoires centraux ou entre zones connectées, métropolisées et zones ou territoires isolés où les services publics sont plus difficiles à pourvoir, où les mobilités sont plus difficiles. Ces ségrégations et oppositions qui se dessinent derrière ces cartes électorales peuvent apparaître alors comme des menaces pour la cohésion nationale.
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La mise en place d'une économie d'archipel depuis le milieu des années 1970 : une polarisation forte autour des métropoles.
Rappel de la problématique et introduction à la partie
On a assisté depuis une quarantaine d'années à une archipélisation du système productif en France. Cette archipélisation est issue de choix politiques et économiques dans lesquels les acteurs politiques, par la volonté de faciliter les échanges à l'échelle européenne et mondiale, et les acteurs économiques (entreprises principalement), par des choix de management et d'organisation de la production, ont permis une polarisation croissante des lieux de production, de décision et d'échanges. Ces mutations profondes ont abouti à une tertiarisation du système productif. Celui-ci fonctionne désormais plus de manière réticulaire, un réseau organisé autour de pôles de plus en plus spécialisés et métropolitains.
1.1. La tertiarisation de l'économie française qui renforce le poids décisionnel des métropoles.
- Un recul industriel manifeste : La désindustrialisation en France : une réalité forte si on regarde les emplois et le PIB
- une importante perte d'emploi depuis 30 ans : 1980, 5,3 millions d'emplois industriels -> 2007, 3,4 millions d'emplois industriels (- 36 %, -1,9 M d'emplois) ;
- un recul dans le PIB : 1980 : 24 % du PIB -> 2007 : 14 %.
- mais en réalité, une part qui est restée à peu près stable et qui reste importante en France car :
- la part de l'industrie dans la valeur ajoutée française a peu baissé : de 24,2 % en 1978 à 22,3 en 2002 ;
- la production industrielle a été multipliée par trois entre 1981 et 2006 (et la valeur des exportations x 4,6 dans la même période)
- l'industrie représente toujours 80 % des exportations en valeur
- l'industrie représente aussi 90 % des dépenses en R&D.
- On peut citer l'ouvrage récent de Pierre VELTZ (qui dirige le cluster de Paris-Saclay), L'industrie notre avenir (Colloque de Cérisy 2014) dans lequel il parle d'un monde « hyper industriel »
- Cette désindustrialisation relative a abouti à des nouvelles logiques territoriales de la part des entreprises : celles-ci on t resserré leurs lieux de production autour des métropoles. Les petits sites de l'industrie rurale ou des petites villes caractéristique d'un grand ouest parisien (Normandie, Picardie, nord de la région Centre ou Aube) comme Alençon, Flers, Romorantin, Nogent-sur-Seine ou Romilly ont été lourdement marquées par la fermeture de sites industriels. Au contraire, les sites proches des métropoles ont continué leur activité.
- Le choix des délocalisations vers des pays étrangers :
- vers de pays où la main d’œuvre est meilleur marché : pays d''Europe du centre et de l'est (PECO), pays de la Méditerranée (Espagne, Portugal, Italie puis Afrique du Nord, comme Renault-Dacia qui installe une usine à Tanger en 2012 pour le marché européen (voir http://www.usinenouvelle.com/article/renault-tanger-l-usine-souffre-de-la-faible-croissance-du-marche-europeen-selon-jacques-prost.N294450)
- Selon l'économiste Gilles Le Blanc, 25 % des emplois industriels perdus entre 1980 et 2007 ont été liés à l'externalisation de la production, 30 % liés à des gains de productivité et 20 % à des délocalisations. (Gilles Le Blanc, Les espaces de la dynamique industrielle, « Des systèmes spatiaux en perspective », Territoires 2040 n°3, La Documentation française, 2012, pages 79-100).
- Ces délocalisations, favorisées par la mise en réseau des entreprises et l'augmentation des mobilités des marchandises et des personnes (voir deuxième sous-partie) ont été également le fait de choix politiques ou stratégiques de la part des acteurs économiques et politiques dans un environnement concurrentiel nouveau, celui de l'Union Européenne (et du marche unique depuis 1986) et de la libéralisation des échanges à l'échelle mondiale, avec la montée en puissance des zones de production à bas coût de l'Asie de l'Est ou du sud en particulier la Chine ou le Bangladesh pour des productions comme le textile par exemple.
- Ces délocalisations favorisent les métropoles car ce sont elles qui sont les mieux connectées à ces nouveaux lieux de production des marchandises (ou la sphère productive au sens strict).
- Une externalisation de certaines fonctions tertiaires péri-productives.
- Une externalisation des emplois :
- des emplois de la sphère péri-productive (gestion, cantines, services de nettoyage, etc.)
- par la sous-traitance : exemple d'Airbus qui en 2007 a lancé son plan « power 8 ». Aujourd'hui, on estime que pour un emploi chez Airbus, il faut 3 emplois chez les sous-traitants. Même proportion dans l'industrie automobile, avec les sous-traitants qui représentent 245 000 emplois face aux 150 000 employés de Peugeot et Renault.
- les emplois intérimaires de l'industrie représentent la moitié des 525 000 emplois intérimaires (équivalent temps plein) en France.
- Ce processus d'externalisation des fonctions péri-productives est elle encore liée à des choix politiques et sociaux faits dans les années 1980 en France comme dans les autres pays européens. Le choix a alors été de favoriser la flexibilité des emplois. Ce processus, accompagné par des mutations technologiques (comme la baisse du coût des télécommunications ou comme l'utilisation massive d'Internet) a poussé les entreprises, grandes ou petites, à externaliser une partie de leurs fonctions pour des raisons financières principalement en délégant ces fonctions à des PME plus réactives et plus flexibles.
- De même, le choix du juste-à-temps et du toyotisme a poussé les entreprises à organiser leur production en s'appuyant sur des réseaux de sous-traitance toujours plus fournis, des grappes d'entreprises dépendantes des entreprises mères qui fixent alors leurs conditions de prix, de production ou de livraison à des PME qui doivent être réactives ou disparaître.
- Là encore, les métropoles, situées sur les meilleurs noeuds de communication, disposent d'un atout.
- Une externalisation des emplois :
- Des métropoles qui concentrent les fonctions décisionnelles.
- La grande majorité des entreprises cotées au CAC 40 ont leur siège dans l'aire urbaine de Paris. Seules Legrand (Limoges), Airbus Group (Toulouse) et Michelin (Clermont-Ferrand) ont leur siège social dans une autre métropole.
- De même, les centres de recherche et développement des grandes entreprises françaises sont localisées dans des métropoles : Paris, bien sûr avec plus de la moitié des centres de recherche et de développement des entreprises du CAC 40, mais aussi Lyon (Lafarge, Total, Solvay, Sanofi, L'Oréal), Grenoble (STMicroelectronics, Schneider Electric, EDF, Alsthom, …) ou encore Toulouse (Airbus, Sanofi).
- Ces fonctions sont aujourd'hui mises en avant par les acteurs économiques et politiques, suivant les idées et les recommandations de Richard Florida qui propose de mettre en avant les "classes créatives" et leur cadre de vie pour dynamiser les métropoles dans le cadre concurrentiel que l'on décrira plus loin.
1.2. Une mise en réseau des entreprises qui profite aux métropoles
- Une ouverture internationale qui a poussé à cette mise en réseau.
- Des choix politiques : ouverture internationale, libre-échange, libéralisation, construction européenne (marché unique de 1986, espace Schengen en 1995, Euro en 2002) qui ont des effets territoriaux (littoralisation, développement et accélération des échanges, …)
- Le marché des entreprises industrielles est devenu européen avec la construction européenne, notamment par la mise en place de l'Acte Unique signé en 1986, qui voit les droits de douane disparaître entre les différents pays de l'UE (aujourd'hui 28). Ce marché a aussi facilité par l'instauration de la monnaie unique européenne, l'Euro, qui circule aujourd'hui dans 19 États.
- D'autre part, les accords de libre échange signés dans le cadre du GATT puis de l'OMC (depuis 1995 ; 160 États début 2015) ont poussé à une baisse des droits de douane à l'échelle mondiale.
- Logiquement, les métropoles, plus riches, plus dynamiques et plus attractives ont été les pôles qui organisent ce réseau, comme l'a décrit Olivier Dollfus en 1996 lorsqu'il décrit l'archipel mégalopolitain mondial, un réseau articulé par des villes mondiales (ou globales) décrites par Saskia Sassen qui dominent des métropoles nationales ou régionales.
- Une internationalisation par les choix des entreprises :
- La volonté d'acquérir une taille majeure, mondiale par des fusions et des acquisitions. C'est ainsi que Renault s'est associée au constructeur japonais Nissan, puis a acheté le roumain Dacia avant de s'associer au russe Avtovaz.
- Cette internationalisation se mesure par l'importance des IDE (Investissements Directs à l’Étranger) en France : en 2013, c'est le 4° pays en stock d'IDE entrants et le 5° pour les IDE sortants. L'économie est donc fortement internationalisée. La contribution des filiales étrangères à l’emploi (13 % en 2009) et à la valeur ajoutée (20 % en 2009) souligne l’internationalisation de l’ensemble de l’économie. Cette contribution est plus marquée dans l’industrie manufacturière : les filiales étrangères y assurent 25 % de l’emploi marchand, et 31 % de la valeur ajoutée en 2009. L’internationalisation de l’économie française se mesure également à la part que prennent les filiales étrangères dans les dépenses de R&D exécutées par les entreprises sur le territoire national : 20 % en 2009 (23 % en 2003).
- Ces IDE se concentrent dans les métropoles. Ainsi en 2014, Toulouse, Nantes, Bordeaux, Paris et Lyon ont été les principaux lieux d'accueil des IDE.
- Un système productif qui fait la part belle à l'innovation.
- On assiste depuis une quarantaine d'années à une course forte à l'innovation. A côté des innovations de management ou de production proprement dites (vues ci-dessus), les entreprises, aidées par les acteurs politiques, ont investi massivement dans des politiques de recherche et d'innovation afin de rester compétitif sur les marchés nationaux ou internationaux. Ainsi, les secteurs automobile, aéronautiques et aérospatiaux, la sidérurgie, la pharmacie et ont investi massivement dans la recherche. En 2011, 2,25 % du PIB est consacré à la recherche et au développement selon l'INSEE, soit un doublement de la dépense intérieure. Les entreprises représentent 64 % du financement (dont 15 % par des PME).
- Ces efforts de recherche ont été mené conjointement par les entreprises et par les acteurs politiques et ont abouti à la mise en place de systèmes productifs locaux puis de pôles de compétitivité dans les années 1990-2000. Ces pôles de compétitivité reprennent le principe (ou modèle) italien de cluster développé depuis longtemps dans la « troisième Italie », l'Italie centrale, la Vénétie en particulier où les petites entreprises fonctionnent à la fois en réseau et en concurrence dans des territoire plus ou moins restreints. Ces clusters associent donc les entreprises autour d'une production spécifique, comme le plastique (Oyonnax et les Alpes du Nord), la lunetterie (Franche Comté) ou les cosmétiques (entre Tours et Evreux). Si ces systèmes sont présents sur tout le territoire, les pôles de compétitivité les plus puissants, ceux qui sont appelés à jouer un rôle majeur à l'échelle mondiale sont situés dans les métropoles.
- Depuis les années 1980, le grand Bassin parisien est marqué par une logique assez simple : les périphéries productives, qui avaient bénéficié des aides de l'Etat lors de la politique de déconcentration industrielle (années 1960-1980) ont plus souffert de la désindustrialisation que d'autres territoires plus proches de la métropole parisienne : ce sont des zones de l''industrie rurale.
voir croquis : http://geobunnik.over-blog.fr/2015/11/des-croquis-des-systemes-productifs-en-france.html
2.1.
- Le réseau ferré dédié au fret
- EUROCITIES est une association créée en 1986 par Lyon, Barcelone, Birmingham, Francfort, Milan et Rotterdam qui porte la voix des grandes villes sur la scène européennes, auprès des institutions communautaires. Le réseau, qui compte aujourd'hui 130 villes, propose à ses membres une plateforme de travail pour échanger des visions stratégiques, des expertises, des expériences. Plus qu'un lieu de diffusion et de valorisation des innovations urbaines visant l'amélioration des politiques publiques et administrations locales, Eurocities est également un outil de promotion du rôle des villes auprès de l'Union européenne." (voir : http://www.economie.grandlyon.com/reseaux-internationaux-villes/eurocities-reseau-des-grandes-villes-europeennes-5.html) (extrait de leur site : "