INTRODUCTION :
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Les recompositions géographiques du monde, c'est à dire :
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On assiste depuis quelques années à un bouleversement de la lecture des faits de la « mondialisation ». Ce terme de mondialisation, nous le définirons plus en détail par ailleurs, est à prendre avec des pincettes. La communauté scientifique reconnaît une définition à peu près similaire d'un processus d’extension de l'économie libérale marchande à l'ensemble de l'espace planétaire. Cependant, il ne faut pas oublier le premier terme de cette définition : celui de processus. Celui-ci n'est pas nouveau et n'est pas achevé. Ainsi, Denis RETAILLE propose non pas le terme de mondialisation (qu'il réserve au secteur économique) mais celui de « mondialité » pour décrire le processus d'appropriation par les humains de la planète terre.
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Jacques LEVY définit la mondialisation comme "l'émergence du monde comme espace, processus par lequel l'étendue planétaire devient un espace". Pour lui, on assiste aussi à l'émergence d'une "société monde". (divers ouvrages et articles). Yves LACOSTE lui aussi définit la mondialisation comme "l'ensemble des processus relationnels qui se développent au plan mondial par l'expansion du système capitaliste depuis les dernières décennies du XX° siècle" (Dictionnaire de géopolitique, 2003) Laurent CARROUE pense que la mondialisation est "un processus géohistorique multiséculaire d'extension progressive de l'économie libérale marchande capitaliste à l'ensemble de l'espace planétaire". Christian GRATALOUP s'intéresse à la géohistoire et aux représentations que l'on se fait du monde (ou des continents). Il propose de lire le Monde comme un espace soumis à l’emprise d’une société mondiale. (cf. L’espace géographique n°1 de 1999 - Dollfus/Grataloup/Lévy). |
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Or, la lecture du monde change depuis quelques années. Après la lecture confortable du monde bipolaire, nous avons lu le monde sous l'angle d'une domination outrancière des États-Unis et de leur modèle, amenant certains penseurs comme Francis FUKUYAMA à imaginer la période comme 'une fin de l'histoire' dans le sens où, sans révolution, le monde basculait dans un temps parfait où le couple démocratie-économie de marché devenait un horizon insurmontable. (Francis FUKUYAMA ? La fin de l'histoire et le dernier homme, Flammarion, 1992). Aujourd'hui, cette lecture est dépassée par des nouveaux bouleversements. Des changements à la fois géopolitiques, économique sou culturels. Des changements qui marquent un passage d'un monde unipolaire (ou rêvé comme tel) à un monde réellement multipolaire dans lequel l'occident st concurrencé.
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On peut y voir aussi ce « basculement du monde » décrit par Michel BEAUD en 1997 (éditions de la Découverte), un décalage des lieux de production mais aussi de décision de l'Atlantique vers le Pacifique. C'est la fin d'une vision européano-centriste du monde commencée vers 1500 après les Grandes découvertes. Michel BEAUD évoque un retour à un équilibre, un partage des pouvoirs plus équilibré entre États-Unis, Inde et Chine (page 28) mais aussi une période difficile pour la majorité des habitants de la Terre (pauvreté, violences, mépris de la terre et de la, montée des périls liés aux technologies, …)
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Cette recomposition peut se mesurer en terme de puissance. Une puissance qui prend classiquement deux formes :
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le hard power, c'est à dire la puissance coercitive,
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le soft power (Joseph NYE), c'est à dire la puissance de séduction qui passe par la culture, la diffusion d'un modèle.
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Il est certain qu'aujourd'hui le modèle dominant reste un modèle occidental, nord-américain mais fortement influencé par l'Europe. Pourtant, ce modèle semble reculer, que ce soit en matière d'éducation, de musique, de sports, … Peut-on parler aujourd'hui d'un modèle chinois en économie, en culture ? Pour nous occidentaux non, mais pour les autres asiatiques, pour les autres pays du sud, peut-être … On peut élargir le propos à l'Inde, au Brésil.
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Enfin, dans cette recomposition du monde, il ne faut ni s'arrêter aux BRIC, ni oublier les échanges. D'une part ces échanges sont plus complexes que des flux sud-nord ou nord-sud : les échanges de marchandises, de personnes ou de technologies se complexifient et montent que le monde n'est plus coupé en un nord et un sud, ce que l'on sait depuis longtemps... Mais les pays émergents font-ils encore partie des sud ?
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De plus, il faut aussi s'intéresser aux autres puissances, celles qui sont toujours dominantes, les États-Unis, les pays européens (UE ? Ouest?) et le Japon. La logique actuelle veut que ces derniers soient en recul, en régression. Est-ce vraiment le cas ou est-ce un recul relatif ?
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Comment problématiser un tel sujet ?
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Un monde de plus en plus ouvert, complexe, de moins en moins lisible ? Ça ne peut pas marcher : notre ambition est de rendre le monde plus lisible aux élèves …
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Un monde de plus en en plus ouvert, complexe et de moins en moins hiérarchisé ? C'est faux, la seule réalité c'est que la hiérarchie change rapidement depuis les années 1990 et qu'on en ressent les effets aujourd'hui.
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Des hiérarchies qui n'utilisent pas les bons critères ? Après des décennies de PNB et de PIB, les européens veulent imaginer des nouveaux critères qui les laisseraient en tête des classements (santé, bien vivre, Produit du Bonheur Brut), illusion ???
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Un monde qui se mondialise à plus grande vitesse ? Si on lit les écrits de David HARVEY, géographe britannique, la mondialisation n'est rien d'autre que l'extension progressive du capitalisme libéral. Selon lui, quand le circuit primaire de la production et de la consommation immédiate de biens et de services est saturé, le capital investit le circuit secondaire des investissements à long terme dans les infrastructures de production (usines, équipements, centrales de production énergétiques, infrastructures de transports) et dans un fonds de consommation qui soutient la reproduction élargie de la force de travail (logements, hôpitaux, écoles et également infrastructures de transports). Recherche et développement d’un côté et dépenses sociales de l’autre (éducation, santé) forment un circuit tertiaire d’investissements à long terme permettant de différer dans le temps l’accumulation du capital. Le circuit secondaire correspond donc à l’encastrement dans le sol d’une partie du capital (qu’on appelle précisément le capital fixe), soit l’environnement construit pour la production et la consommation, qui assure la reproduction à long terme du capital (augmentation de la productivité du travail, meilleure circulation des marchandises). C’est la base de la production de l’espace aménagé et de la formation d’espaces régionaux (économies régionales ayant une relative cohérence en termes de circuits de production, de consommation et d’échange). C’est notamment comme cela que sont produites les villes, concentrations exceptionnelles de capital fixe. Dans le système capitaliste, les crises sont liées au système, elles permettent de réguler l'économie. Or ces crises, dues à des problèmes de circulation du capital, se résolvent par un changement de lieu de destination des capitaux : les investissements produisent des nouveaux espaces ou plutôt permettent au capitalisme de s'étendre et de créer de nouveaux territoires. Le but est d’absorber les surplus produits sur un territoire donné dans un autre territoire. Pour lui, le capitalisme est donc un producteur d'espaces … des espaces et des territoires inégaux, donc hiérarchisés car ils sont plus ou moins spécialisés, certains se contenant de rentes liés au climat, aux ressources, d'autres ayant une rente de situation (passage, détroit), d'autres ayant les moyens (souvent impulsés par l’État) de créer des avantages économiques.
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Les recompositions géographiques du monde posent plusieurs enjeux :
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Enjeu de la grille de lecture du monde actuel : polaire ? Multipolaire ? Réticulaire ?
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Enjeu de la représentation du monde : comment montrer ce monde en évolution, sachant que ce que l'on montre est transitoire ? Comment qualifier ces pays qui nous dépassent ? Pourquoi les qualifier ?
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Enjeu de l'enseignement de cette représentation du monde pour des élèves de quatrième à la terminale : quels repères ? Quelles références ? Quels paysages ? Quelles images ? Quelles cartes ? Quels pôles ?
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1- A l'échelle mondiale, la notion d'émergence et d'innovation
Dans cette première partie, nous abordons des enjeux notionnels : comprendre un phénomène ancien qui se poursuit :
celui du développement économique et politique de certains pays qui opèrent un rattrapage. De plus, ce rattrapage, comme la concurrence globale entre États et territoires se joue aujourd'hui
autour de l'idée de l'innovation. Un terme clé issu de notre vision moderniste du monde tel que nous le pensons depuis les Lumières ou même depuis la Renaissance ou l'Humanisme.
1.1. Le phénomène de
l'émergence :
a- Un processus récent lié à la géo-économie ;
- Dans La géopolitique des pays émergents, PUF, mars 2012, Sylvia DELANNOY rappelle que la classification des pays émergents rassure face à un phénomène qui fait peur à l'occident. Le terme est utilisé la première fois par un économiste de la Banque mondiale (Antoine VAN AGTMAËL) en 1981. Le terme est peu employé jusqu'aux années 2000 (sauf dans la finance) et c'est en 2001 qu’apparaît l’acronyme de BRIC pour qualifier un groupe de pays à suivre de près.
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Le principal critère retenu est celui de la croissance économique : une croissance forte et longue (mais
peut-on y inclure la Russie?) ; des pays attractifs pour les investisseurs (les IDE) ; des pays politiquement stables ; des pays qui ont su faire des réformes libérales en même
temps (extension du capitalisme et attraction du capital ... ) ; dernier élément pour les regrouper : des pays qui ont décollé tardivement mais qui menacent aujourd'hui la suprématie
des pays du nord.
- Si on y regarde de plus près, ces critères permettent de déterminer un stade précédent celui de pays développé (nous, nord) ; l'émergence reste donc cantonnée dans un discours sur le développement et donc sur le sous-développement, qui veut que chaque pays suive une voie identique : un mode de vie occidental, un système politique occidental, une croissance qui copie le modèle occidental : copier, puis innover (tiens, les innovations).
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Les pays appelés émergents aujourd'hui semblent rattraper un retard économique et démographique qui s'est creusé
à partir du XIX° siècle (relire les travaux de Christian GRATALOUP sur la géohistoire de la mondialisation). Les raisons de ce recul relatif sont connues :
- Des pays mis sous tutelle par des traités inégaux : la Chine après les guerres de l'opium (1839-42 ; 1856) et les défaites face au Japon ; mais aussi le Siam (Thaïlande ou l'empire Ottoman au XIX° siècle).
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Des pays colonisés : l'Inde, l'Indochine, l’Égypte, qui ont vu leur économie se transformer pour
l'exportation de biens primaires (miniers ou agricoles).
- Des pays sous une influence néo-coloniale en Amérique latine sous pression d'accords douaniers inégaux (Brésil – Angleterre 1810 ; très faibles tarifs douaniers).
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Ces pays ont commencé à transformer leur économie dans les années 1980, principalement sous l'effet de
crises régionales monétaires et financières :
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à partir du Mexique 1994 (« effet Tequila ») crise de la dette qui touche l'Amérique
latine) ;
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à partir de la Thaïlande en 1997 pour toucher toute l'Asie du sud-est ;
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Brésil, Argentine, Russie, Afrique du sud à partir de 1998
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à partir du Mexique 1994 (« effet Tequila ») crise de la dette qui touche l'Amérique
latine) ;
(exceptions : Inde et Chine)
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A partir de ces crises, ces États ont entamé des réformes structurelles sous l'influence des pays du nord,
notamment à travers le FMI et la Banque mondiale (sauf pour l'Ide et la Chine qui l'on fait graduellement et de leur propre chef) : ouverture du marché à la concurrence internationale,
afflux d' IDE, privatisations, désengagement de l’État dans l’économie, bref, une libéralisation économique ; c'est ce qu'on appelle le « consensus de Washington », à savoir la
politique du FMI à partir des dix propositions de l'économiste John WILLIAMSON en 1989.
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Ces changements économiques n'ont pas été accompagnés d'une libéralisation politique : le secteur public
reste puissant en Inde (20 % du PIB, notamment les banques), en Chine (la moitié de la main d’œuvre industrielle est dans des entreprises publiques), en Russie (mise au pas des oligarques par
Poutine au début des années 2000), mais aussi ailleurs (la Pemex est resté publique au Mexique). Dans ces pays, on trouve encore des organismes de planification (Chine : 12° plan
quinquennal 2011-2015 ; Brésil ; Inde : 11° plan quinquennal 2007-2012) ou des interventions directes de l'Etat dans l'économie (plan Fome zero de Lula et Bolsa
Familia).
- Ces réformes ont aussi été juridiques, financières et politiques : les règles commerciales internationales s'y sont progressivement imposées, volonté affichée de baisser la corruption.
- Enfin, ces pays semblent vouloir investir dans les codes sociaux des pays du nord, à travers les grands événements planétaires, comme les jeux Olympiques (Séoul 1988 ; Pékin 2008 ; Sotchi 2014 ; Rio 2016), les coupes du monde de football (Afrique du sud 2010 ; Brésil 2014), les courses de Formule 1.
b- Un ensemble de pays très divers ;
Une fois cette déconstruction faite, il nous faut reconstruire la notion :
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Les pays émergents sont des pays qui bouleversent l'équilibre mondial ; par leur poids démographique, par leur évolution économique ou parleur évolution politique, ce groupe (qui se vit lui aussi comme tel) change les règles du jeu.
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Ces pays deviennent des concurrents sérieux dans les pays du sud : La Chine, par son jeu diplomatico-économique influence les choix des pays riches en devenant un partenaire pour les pays du sud, un partenaire qui leur offre du « gagnant-gagnant » et non plus un paternalisme et des leçons de démocratie. L’Inde avec ses capacités informatiques, médicales ou pharmaceutiques (médicaments génériques) apparaît aussi comme un partenaire nouveau pour les pays du sud. Le Brésil quant à lui joue aussi le jeu d'une puissance douce.
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Ces trois modèles mettent à mal le jeu des grandes puissances également au niveau mondial, puisqu'elles demandent et obtiennent des pouvoirs décisionnels nouveaux, comme leur participation a G20 depuis 2008. Un rôle devenu inévitable dans la gouvernance mondiale puisque ces pays sont devenus les créanciers des pays du nord … les bons du trésor américains, la dette grecque sont achetés par les Chinois. Le Brésil accorde un prêt au FMI en 2009 (10 milliards de $) etc.
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Des pays à la croissance rapide en même temps (idée d'un « take off » collectif) :
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Le PIB de la Chine est passé de 485 millions de $ en 1991 à 953 millions en 1997 puis 1,7 milliards en 2004 et 3,5 milliards de $ en 2011 : un doublement tous les 7 ans et un PIB x8 en 20 ans.
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Durant la même période, le PIB de l'Inde a été multiplié par 7 (267 millions de $ à 1,7 milliards de $).
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Celui du Brésil par 5 : de 400 millions à 2 milliards de $ ;
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Celui de la Russie par 3 (de 500 millions à 1,5 milliards de $).
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Celui de l'Afrique du sud par 3 (120 à 360 millions de $)
PS : pendant ce temps, le PIB de la France, de l'Allemagne sont x2, celui du Japon x1,5 et celui des EU x2,25 (de 6 à 14,5 milliards de $)
Les cinq pays composant le BRICS (Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud) devraient assurer 61 % de la croissance mondiale selon le FMI. Leur place dans l'économie mondiale croît fortement : 16 % du PIB mondial en 2001, 27 % en 2011 et peut-être 40 % en 2025 (selon l'agence Bloomberg, Le Figaro du 29 mars 2012).
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A ce groupe on peut ajouter les CIVETS (Colombie, Indonésie, Vietnam, Égypte, Turquie), la Thaïlande, le Mexique, l'Arabie Saoudite, l'Argentine (+8,5 % par an entre 2003 et 2010) dont les croissances sont fortes depuis 20 ans aussi.
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Des pays qui peuvent avoir des sous-sols très riches : Brésil (pétrole, minerais), Afrique du sud (minerais, diamants, platine, …), Russie (hydrocarbures, minerais, charbon, …) Inde et Chine (qui couvrent leurs besoins mais qui doivent quand même importer des hydrocarbures).
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Des pays exportateurs : ça découle du point précédent, mais il faut y ajouter les exportations industrielles ou manufacturées. La Chine a dépassé l'Allemagne comme 1er exportateur mondial en 2009 (Corée 8°, Mexique 15°, Inde 21°, Brésil 25°, Thaïlande 26°, …) alors que la part des exportations dans le PIB de ces pays ne cesse de diminuer (Chine : 39 % en 2006, 22 % en 2010 ; Brésil 16,5 % en 2004, 10,5 % en 2010). Conséquence : ils ont des liquidités (excédents commerciaux : la Chine possède 1/3 des réserves de change mondiales, les émergents 2/3 des réserves de devises mondiales), des entreprises de plus en plus puissantes (surnommées les « global chalengers »). Si puissantes qu'elles peuvent même investir au nord : Tata achète Tetley (thé) en 2000, puis Jaguar et Land Rover en 2008, Mittal achète Arcelor en 2006. La Chine est devenue le 3° acquéreur mondial d'entreprises derrière les EU le le RU, devant la France, principalement dans des pays émergents. A noter que ces échanges sont rangés dans la catégorie sud-sud, parce que les marchés du nord sont peu accessibles (coûts – normes – protections) et que les marchés du sud sont plus accessibles (produits adaptés – médicaments génériques – normes – prix - ...
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Des puissances régionales : c'est évident pour les BRICS, mais on peut y ajouter la Turquie, le Mexique. Cette puissance n'est pas qu'économique, elle est aussi politique ou diplomatique : sous Lula, le Brésil a ouvert 68 ambassades ou missions diplomatiques dans le monde ; le Brésil entend jouer un rôle dans les règlement du conflit entre l'Iran et l'occident autour des enjeux de l'énergie nucléaire civile.
Ces pays investissent aussi beaucoup dans les budgets de la défense (on peut penser à la Chine, avec ses essais spatiaux, à sa marine, au collier de perles, à l'Inde et ses essais spatiaux, ses sous-marins (français), son porte avion(russe), à la Russie bien sûr, à la Turquie, l'Indonésie (qui a doublé son budget). Exceptions : le Brésil, le Mexique.
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L'importance de l’État comme acteur politique et économique : bien souvent, il n'y pas de remise en cause de l’État qui peut être autoritaire (Chine, Russie) ou bien installé. Qu'on soit en dictature ou en démocratie, les autorités ont un regard très négatif sur le concept d'ingérence.
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Une nébuleuse : Selon les instituts et organisations, on peut compter jusqu'à 45 pays émergents : Bolivie, Zimbabwe, Bangladesh peuvent même être inclus dans le groupe alors qu'on s'attend à les trouver dans les PMA ...
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Un état transitoire : Dans logique de dénomination que nous avons vu, il est intéressant de noter que certains pays qui ont eu ou ont encore une croissance forte, qui sont devenus des puissances économiques régionales voire mondiales ne sont pas considérées comme émergentes : les NPIA : la Corée du sud, 15° PIB mondial, membre de l'OCDE et du G20 ; Taïwan ou Singapour sont aussi classés dans les pays du nord dans les manuels scolaires.
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Des pays en voie d'occidentalisation ? Reste à savoir quels valeurs on place derrière le terme d'occident. Pour Fernand BRAUDEL, la première référence est le capitalisme. Mais on peut y ajouter l'individualisme, le christianisme, la démocratie. Mais on peut facilement réfuter cette idée par la résistance des nationalismes et surtout du maintien voire du renforcement des cultures nationales.
c- Un jeu d'échelle nécessaire : les dynamiques territoriales
internes.
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L'importance des métropoles : Les métropoles forment le cœur des dynamiques émergentes. Elles sont à la fois le moteur et les vitrines de l'émergence, notamment par leurs différents paysages ou différents quartiers. On peut prendre l'exemple assez classique de Shanghai ou de Mumbai.
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Une croissance démographique forte lié à des migrations internes plus ou moins contrôlées (Shanghai : + 10 millions d'habitants en 15 ans ; Mumbai + 9 millions en 20 ans ; Sao Paulo + 5 M en 20 ans aussi).
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Cet exode rural permet de tisser des liens domestiques (internes)
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Les métropoles sont très bien reliées entre elles par des réseaux économiques ou des réseaux de migrants aussi.
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Des métropoles concurrentes au niveau national ou régional (en Asie : Shanghai, Jakarta, Singapour, Manille, Mumbai, Dahli, Shenzen-Guangzhou, …) (en Amérique : Sao Paulo, Buenos Aires, Rio de Janeiro, Mexico) (en Afrique : Lagos, Le Caire, Johannesburg).
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Des territoires de l'innovation (voir partie suivante) ;
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Des modèles (copiées mais aussi concurrencées) : jusqu'en 1998, la tour la plus haute du monde est aux États-Unis (Willis Tower de Chicago), puis Kuala Lumpur jusqu'en 2004 (Taïpei) et 2008 (Dubaï). Pour mémoire, 2 600 gratte-ciels à Sao Paulo où on compte plus de 500 hélicoptères privés pour se rendre au travail ...
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Des paysages de métropoles :
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CBD, tours toujours plus hautes ;
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port – aéroport
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zones industrielles
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logements ouvriers, voire des bidonvilles (Dharavi)
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villes nouvelles (en hauteur pour les ouvriers, pavillonnaire pour les cadres)
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aménagements somptuaires (stade olympique ou de football, expositions universelles)
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campus universitaires
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des quartiers porteurs de projets urbains (Pudong à Shanghai).
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L'importance des zones littorales : Il suffit de voir le PIB par région ou état de chaque pays ou puissance émergente : La littoralisation se retrouve dans quasiment tous les États, qu'ils soient émergents ou non. Cependant, on le sait, les territoires les plus dynamiques sont littoraux. On pense à la géographie de la Chine, à celle du Brésil.
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L'importance des écarts socio-spatiaux : de l'utilité du coefficient de Gini. On note classiquement un triple écart : écarts à l'échelle du pays entre groupes de populations (riches-pauvres-classes moyennes), écart entre régions et écart ville-campagne.
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La particularité des pays émergent reste encore un fort coefficient de Gini et un faible IDH. Les écarts entre riches et pauvres restent insoutenables et ne semblent pas forcément s'améliorer malgré la rhétorique libérale qui veut que l’enrichissement des pays émergents profite à toute la population : l'indice de Gini est passé de moins de 30 à plus de 40 en Chine entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 2000. Il n'a pas baissé en Inde ni au Brésil. En Russie, il est passé de 25 en 1991 à 40 en 1993, puis n'a pas baissé.
La classe moyenne se développe extraordinairement vite : On évoque souvent le chiffre de 400 millions de personnes appartenant à la classe moyenne ou supérieure en Chine, ou 150 millions en Inde. Le cabinet Ernst & Young annonce dans une étude d'avril 2012 (source Le Figaro, 11/07/2012) que le nombre des ménages disposant d'un revenu annuel de plus de 30 000 dollars par an, soit 2 500 dollar par mois,dans 25 pays émergents va plus que doubler d'ici à 2020. Il passera à quelque 149 millions de foyers dans 8 ans, un chiffre qui sera alors supérieur à celui des États-Unis (120 millions) et des pays de la zone euro (116 millions).
Cependant, le développement de cette classe moyenne ne peut cacher les bases du développement de ces États : un prix du travail manuel ou intellectuel très bas. Certains n'hésitent pas à parler d'un dumping social.
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L'écart entre région est étudié depuis longtemps, je n'y reviens pas.
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Enfin, l'écart ville-campagne est souvent oublié : selon les chiffres du ministère chinois de l'agriculture, l'écart ne cesse de grandir depuis les années 1980 : Au milieu des années 1980, un habitant des villes gagnait en moyenne 1,85 fois plus qu'un campagnard mais ce ratio s'est élevé à partir du milieu des années 1990, pour atteindre 3,21 en 2004 et 3,28 en 2006. Au premier semestre 2007, le revenu moyen des paysans a atteint 2578 yuans (256 euros) contre, en hausse de 10% sur un an, contre 8065 yuans pour les citadins (800 euros). Fin 2004, 26 millions de personnes vivaient dans un état d'extrême pauvreté dans les campagnes chinoises et près de 50 autres millions étaient à peine capables de subvenir à leurs besoins alimentaires, selon des chiffres officiel
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1.2. Les territoires de l'innovation :
a- Un processus lié à la proximité ?
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Il semble que peu de géographes se soient penchés directement sur le sujet depuis HÄGERSTRAND et ses théories de la diffusion de l'innovation.
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Les territoires de l'innovation sont étudiés par le prisme soit de l'aménagement des territoires soit par le prisme de la géo-économie. On se pose alors la question de leur localisation, de leur organisation interne, des acteurs qui sont à leur origine ou qui les anime (État, entreprises, scientifiques, etc.).
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A l'origine des réflexions sur l'innovation, il y a Joseph A. Schumpeter (1883-1950) qui explique qu'une innovation se diffuse en trois séquences. Dans un premier temps, quelques individus marginaux inventent ; puis lorsque des opportunités de profits apparaissent, des « essaims » d'imitateurs reproduisent les innovations ; enfin, les nouvelles « règles du jeu » se stabilisent. L'essor de la micro-informatique, ou celui de la net-économie, illustrent ce schéma. Mais cet enchaînement ne peut s'opérer que sous certaines conditions. Ainsi la diffusion a besoin de « passeurs de relais », de réseaux d'influence permettant de transformer des pratiques, innovantes ou originales, en pratiques « normales ». En 2000 Norbert Alter dans L'innovation : croyances et pratiques (PUF) définit l'innovation comme un processus qui permet « de transformer une découverte, qu'elle concerne une technique, un produit ou une conception des rapports sociaux, en de nouvelles pratiques ». Cette innovation ne peut se diffuser que s'il y a un terrain fertile : des croyances, des personnes qui transgressent les règles.
- Cela est très intéressant mais n'évoque pas la diffusion spatiale ou les territoires de l'innovation. La croyance actuelle est celle du cluster (ce qu'on appelait avant des districts industriels, notion inventée en Italie dans les années 1970 à partir des réflexions de Alfred Marshall dans Industry and Trade (1919)). Ces clusters, dont la Silicon Valley constitue l’exemple emblématique, tireraient leur avantage de la proximité spatiale entre les différents acteurs impliquées dans le processus d’innovation : entreprises privées, laboratoires publics et privés de recherche, centres de formation. L’innovation aurait en quelque sorte un territoire « naturel » :des zones géographiques relativement étroites favorables aux interactions entre acteurs et, donc, à l’innovation. C’est sur la base de ce raisonnement que le gouvernement français a mis en œuvre une politique active de Pôles de Compétitivité.
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Pour les acteurs (l’État), l'idée globale du cluster est la suivante : l'innovation est issue de la formation (matière grise), elle nécessite le rapprochement, sur un même territoire des acteurs impliqués dans le processus d’innovation. La proximité spatiale serait à privilégier, elle permettrait de
bénéficier d’externalités technologiques locales, source essentiel de l’avantage concurrentiel des territoires. Cela induit trois caractéristiques de ces territoires :
- la société et la communauté de chercheurs sont en osmose ;
- les clusters sont marqués par une historicité et une mémoire collective (ou plutôt la construction d'une mémoire collective, comme dans la Silicon Valley)
- la réciprocité qui est induite dans la territorialisation : ce qu'un individu donne, il le reçoit en échange dans un cadre plus large que celui de l'emploi (amitiés, familles).
b- Les innovations sont plus que techniques (sociales, sociétales, culturelles)
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Lorsqu'on évoque les innovations, bien souvent on se limite aux innovations techniques (ordinateur, téléphone, aéronautique, etc. ) mais les innovations dans leurs territoires sont bien plus larges que cela et les territoires de l'innovation incluent aussi d'autres innovations, qu'elles soient sociétales ou culturelles.
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Si on reprend la logique des clusters, on peut facilement extrapoler vers d'autres territoires innovants :
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les marges culturelles et surtout sociales que sont les squats (lieux de créativité)
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les marges urbaines pour les musiques populaires, la danse ou des pratiques sportives (basket de rue)
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les métropoles où se concentrent certaines populations proches (emplois métropolitains supérieurs, étudiants, …) qui poussent à l'innovation.
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Les territoires en crise économique ou sociale qui permettent aussi l'émergence de pratiques nouvelles ou d'innovations dans la gestion économique ou sociale
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Mais on sort du sujet proposé par les textes officiels. Ceux-ci proposent de relier les innovations techniques aux innovations culturelles à travers le processus de métropolisation.
c- Quels territoires de l'innovation à l'échelle mondiale et locale ?
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On peut partir d'une première idée, les territoires de l'innovation prennent deux formes principales que l'on peut décliner en plusieurs formes de territoires. Ces deux formes sont :
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le territoire « parc », c'est à dire un espace limité, regroupant des entités dans un espace clos. L'établissement de cette limite se réalise d'abord en désignant le territoire par un nom. Ainsi, l'identité du territoire est associée à cette appellation et peut alors permettre la mise en place d'une organisation, d'une gouvernance et d'une stratégie de développement. Généralement, ces « parc » snt anciens et cherchent à promouvoir et à consolider un existant.
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Le territoire « pôle », organisé autour d'un centre qui doit attirer les acteurs qui vont additionner leurs atouts à ceux des autres acteurs afin de créer un environnement propice à l’innovation. L'objectif est alors de rassembler autour d'un projet de territorialisation.
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Ces territoires sont déclinables localement en :
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Des districts industriels : créés afin d'agréger un grand nombre de petits ateliers travaillant dans le même secteur d'activité (Marshall, 1920). Ces parcs sont relancés dans le discours et dans les faits en Italie dans les années 1970-1980. L’État est un acteur quasiment absent de ces territoires. En Italie, on estime leur nombre à 130, avec une forte concentration dans le Veneto, l'Emilie-Romagne, les Marches et la Toscane. (le « troisième Italie »)
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Des clusters : c'est le terme anglo-saxon utilisé pour figurer un territoire économique où l'espace est considéré comme lieu de coordination des acteurs. L'objectif annoncé d'un cluster est de renforcer le degré de coopération entre les acteurs. Les travaux de l'économiste Michael PORTER en 1990 propose de définir le cluster comme « une concentration géographique d’entreprises liées entre elles, qui s’affrontent et coopèrent avec des fournisseurs spécialisés, des prestataires de services, des firmes d’industries connexes et des institutions associées (universités, agences de normalisation ou organisations professionnelles) dans un domaine particulier ». Généralement, on est dans un parc, avec un État peu présent (cf la Silicon Valley)
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Des réseaux d'entreprises : définis comme des "groupements non institutionnalisé d'entreprises indépendantes, coopérant durablement à partir d'objectifs partagés en commun, afin de s'appuyer sur la capacité d'innovation et le dynamisme de chaque firme partenaire, en vue de mieux affronter la concurrence nationale et internationale". Ces réseau ne sont pas limités au territoire local, ils peuvent s'établir entre entreprises d'une ville, d'une nation ou du monde. Ainsi, les entreprises d'un réseau ne sont pas nécessairement agglomérées : elles peuvent être disséminées sur des territoires étendus et n'avoir aucun noyau territorial. On est donc non plus dans une logique territoriale mais dans une logique de réseau (réticulaire). Il n'y a pas nécessairement de noyau fédérateur ni de gouvernance territoriale. Exemple : PLATO est fondé sur le parrainage de PME par de grandes entreprises. En France PLATO représente un réseau de 1800 PME/PMI et de 180 grandes entreprises réparties sur une douzaine de régions et plus de 30 départements.
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Des technopoles : Ils sont le résultat d’un processus planifié dans lequel des initiatives publiques ou mixtes visent à construire le contexte favorable à la création d’un territoire afin d’encourager le transfert de connaissances et le développement de l’innovation. Sur un même territoire, on cherche à associer des entreprises innovantes, des centres de recherche et de formation scientifique. Il s’agit de créer un territoire afin d’organiser un contexte, de planifier un processus devant conduire à favoriser l’innovation. On est dans une logique de pôle (rassembler autour d'un projet de territorialisation ). Exemple : Sofia Antipolis.
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Des SPL, Systèmes Productifs Locaux : ce sont des ensembles caractérisés par la proximité d'unités productives au sens large et qui génèrent une dynamique productive d'ensemble. On y ajoute une identité sociale et l'idée d'appartenance à une communauté. Le concept a été forgé par la DATAR en 1998 qui a labellisé 60 SPL en France afin d'organiser et d'envisager une stratégie territoriale plus efficace. (logique de parc)
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Des pôles de compétitivité : Selon la définition du CIADT (comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire), "un pôle de compétitivité est la combinaison, sur un territoire donné, d'entreprises, de centres de formation et d'unités de recherche engagés dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour de projets innovants et disposant de la masse critique nécessaire pour une visibilité internationale". Créés en 2004, on en compte 71, dont 7 de niveau mondial et 11 à vocation mondiale.
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Des points isolés.
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Si on se place à l'échelle mondiale, on retrouve la même logique de pôles ou de parcs.
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Les districts industriels. Bien sur, on en trouve en Italie. Les districts industriels italiens suivent une double logique : une logique d’ancrage géographique dont les racines sont historiques d'une part, et une logique de collaboration et de relations informelles multiformes entre entrepreneurs d'autre part.
L’Italie dispose d’un socle de 200 districts représentant 2 200 000 actifs dans le secteur manufacturier, soit 42,5% de l'emploi manufacturier en Italie, 90 000 entreprises, 67 milliards d’euros de chiffre d'affaires et 30 milliards de dollars à l'exportation.
Le pays a labellisé six districts technologiques en 2002 pour permettre une meilleure lisibilité :
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Turin et les technologies sans fil (Torino Wireless)
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La Vénétie et les nanotechnologies (Veneto nanotech)
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Catane et l'Etna Valley (micro et nano-systèmes)
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Naples, centre de matériaux et polymères
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La Lombardie et les biotechnologies
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Bologne et la mécanique.
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Les clusters :
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On cite très souvent en exemple le cas de la Medicon Valley (1999) située à cheval sur le détroit de l'Oresund, entre la région de Copenhague au Danemark et celle de Skane au sud de la Suède). C'est aujourd’hui la troisième plate-forme européenne dans la recherche biomédicale et il est particulièrement performant dans les domaines pré-cliniques et cliniques, et a permis la constitution de champions pharmaceutiques comme le danois Neurosearch. On y trouve près de 140 sociétés de biotechnologies, 70 entreprises pharmaceutiques (dont AstraZeneca, Novo Nordisk et Lundbeck), 130 sociétés de techniques médicales, 15 organisations de recherche clinique, 26 hôpitaux universitaires, 12 universités. Le cluster compte près de 5 000 chercheurs et 40 000 personnes employées dans les Sciences de la vie.
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L'Espagne est certainement le pays d'Europe qui a utilisé la théorie de PORTER en premier, au pays Basque et en Catalogne au début des années 1990.
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Les technopoles sont nés aux États-Unis (l'emblème en demeure la Silicon Valley), elle a essaimé en Europe, puis en Asie, et est désormais répandue à l'échelle du monde. Le terme même de "technopole" vient du Japon où on a forgé cette expression d'après le grec technopolis, littéralement la "cité des technai" (où technè renvoie au savoir pratique de l'artisan, savoir fondé sur une connaissance positive), en lançant au début des années 1980 un plan qu'ils ont appelé le plan Technopolis. Il s'agissait d'un plan de décentralisation des potentiels technologiques et de recherche du pays décrété par le MITI (ministère qui couvre à la fois l'industrie, le commerce, et la recherche).
Les plus connues et les plus anciens sont aux États-Unis :
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la Route 128 de Boston,
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la Silicon Valley,
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Stanford,
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Cornell,
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le Triangle research Park en Caroline du Nord,
En Europe,
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ce fut d'abord, en Angleterre, Cambridge, puis Aston à côté de Binningham;
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en Allemagne, Silizium-Tal à Munich, ou TIP et BIG à Berlin;
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en France, c'est Sofia-Antipolis, (lancé à côté de Nice en 1969 le projet aujourd'hui représente 120 entreprises, centres de recherche et d'enseignement), mais aussi la ZIRST de Grenoble-Meylan, Toulouse-Rangueil, Villeneuve d'Ascq à Lille, ou Rennes Atalante.
Au Japon :
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Tsukuba :
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Kumamoto dans l'île de Kyushu, considérée un peu comme la Silicon Valley japonaise,
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Hamamatsu (Shizuoka),
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Toyama,
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Utsunomiya (Tochigi).
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Une quinzaine de technopoles sont à l'heure actuelle en cours de développement à travers l'ensemble de l'archipel nippon.
En Asie du sud-est, pour se différencier, et parce que le développement de ces territoires correspond aussi à une étape du développement économique (des pays-ateliers aux dragons), on parle de « science parcs » :
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A Singapour (1986)
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A Taïwan HSINSHU (1982) : 1 100 hectares (3 zones : industrielle, résidentielle et scolaire) ; 2 universités de Tsing-Hwa et de Chao-Tung, installées depuis 1949, soit 24 570 étudiants et 1 186 professeurs. L’institut de recherche technologique et industrielle (ITRI) compte 6 000 chercheurs. 3 secteurs clés : les semi-conducteurs, l’optoélectronique, et l’informatique & périphérique. En 2006, 426 entreprises y sont implantées employant plus de 117 851 personnes. (2 autres parcs ont étés créées depuis à Taïwan, car Hsinshu est saturé).
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en Corée du Sud, DAEDUK science city (1974, 150 km sud de Séoul) : 13 laboratoires de recherche gouvernementaux, 3 laboratoires de recherche privés dans le secteur de la chimie, 3 universités cela englobe plus de 200 000 chercheurs et 500 000 habitants en 2000.
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en Indonésie PUSPIPTEK (1977).
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Des points isolés, comme le technopole de Oulu en Finlande, qui est le centre de recherche de Nokia : 6 facultés sont regroupées sur le pôle universitaire d'Oulu qui accueille quelque 25 000 étudiants dans les domaines des sciences, de la médecine, de l'économie et des nouvelles technologies ; 200 sociétés rassemblés à Technopolis, l'un des plus gros centres d'innovation de Finlande. La présence de Nokia (4 100 salariés), troisième employeur de la ville, juste devant l'université d'Oulu, et après la municipalité et l'hôpital. (+ voir le FIG 2001 : http://archives-fig-st-die.cndp.fr/actes/actes_2001/lohez/article.htm
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=> la géographie de l'innovation s'inscrit-elle dans les territoires ou dans les réseaux ?