Pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, un extrait du texte d'accompagnement des questions pour le CAPES à venir (2015): J'ai laissé de côté les questions d'histoire.
source complète : http://cache.media.education.gouv.fr/file/_capes_externe/49/4/p2015_capes_ext_hist_geo2_340494.pdf
1. Géographie des mers et des océans
" Retenir une question consacrée à la géographie des mers et des océans :
-
suppose que l’on décentre le regard (en renonçant à l’approche continentalo-centrée souvent privilégiée, au sein de laquelle la dimension maritime est traitée comme un appendice, un prolongement des territoires terrestres littoraux) et que l’on envisage mers et océans comme des objets scientifiques à part entière, traversés par des logiques territoriales, paysagères, économiques, sociales, politiques et culturelles spécifiques ;
-
impose que l’on mesure que les enjeux pesant sur ces territoires (qui couvrent plus des deux-tiers de la planète) sont majeurs et s’expriment tant au niveau global qu’à des échelles régionales et locales.
Cette question amène à considérer, sur le plan thématique, tous les espaces maritimes, mers côtières et espaces hauturiers, dans leur diversité physique et humaine. Elle appelle à mobiliser les grandes catégories de la connaissance géographique pour une compréhension intégrée de l’ensemble de leurs aspects : géographie physique et environnementale des milieux marins, géographie économique, sociale et culturelle, approches de géopolitique et de géostratégie. Les mers et les océans sont notamment à étudier comme des réalités culturelles appréhendées différemment selon les lieux et les cultures.
La diversité des situations rencontrées et des contextes socio-écologiques est très élevée : il ne s’agira pas de les étudier de manière exhaustive mais d’identifier, à partir d’exemples précisément analysés, les interactions entre les différents éléments, processus et acteurs d’un espace animé de logiques territoriales multiples et originales, porteur d’enjeux majeurs pour les équilibres environnementaux, sociaux, économiques, culturels et politiques de l’humanité.
La question « Géographie des mers et des océans » s’articule ainsi avec les problématiques des programmes de l’enseignement du second degré, telles que les dynamiques géographiques des territoire s et la gestion et le partage des ressources."
2. La France : mutations des systèmes productifs
" Depuis plusieurs années, une thématique large a été préférée au libellé général « Géographie de la France » pour inciter les candidats à travailler de manière spécifique cette partie récurrente du programme. Le thème « Mutations des systèmes productifs » présente à cet égard le même intérêt que les précédents « Aménager les territoires en France » puis « La France urbaine » : il s’agit d’une question d'actualité, ample et transversale, qui recoupe largement les programmes de différentes classes du Secondaire, en particulier ce qui a trait aux dynamiques des espaces productifs français dans la mondialisation.
L’expression « systèmes productifs» ne renvoie pas à la seule industrie manufacturière. Elle doit être comprise dans son sens le plus large en englobant non seulement les activités de production de matières premières (énergie, mines, carrières, agriculture et élevage...) e t de fabrication (industrie) mais aussi les services marchands qui dominent dorénavant l’économie française. Il s’agit d’analyser ces activités dans leur globalité et de manière dynamique en abordant les transformations récentes et les mutations contemporaines des systèmes de production français.
On ne négligera pas pour autant les héritages rendant compte de la localisation d’une large partie des activités sur le territoire national. Cette thématique oblige donc à connaître les différents secteurs d'activité, du primaire au tertiaire, de la pêche aux services aux entreprises en passant par le tourisme et l'industrie, sans négliger les investissements décisifs dans la R&D. Le thème nécessite en outre des connaissances de géographie générale sur la mondialisation, les déterminants des investissements directs étrangers, les logiques productives propres aux différentes branches et leurs facteurs de localisation.
Des indicateurs portant sur les performances des systèmes économiques à l’échelle nationale, régionale ou locale (bassins d’emploi) seront utiles. Il sera ainsi nécessaire de connaître certains ordres de grandeur en termes de répartition sectorielle, d’emploi, de chômage, de brevets, de qualification, de catégories socio-professionnelles.
Le jury recommande toutefois de ne pas se limiter à une approche purement sectorielle et chiffrée de la question mais de l’aborder de manière géographique en étudiant particulièrement les espaces concernés à différentes échelles, de la répartition nationale des différentes activités à leur géographie infrarégionale, jusqu’à l’échelle du site (l’établissement). Une connaissance fine du territoire est donc attendue.
La question suppose également d’identifier les acteurs privés (à commencer par les entreprises elles-mêmes) et publics (l’Union européenne, l’État, les collectivités territoriales, les Chambres de commerce, les organismes touristiques) et leurs relations. On étudiera les stratégies d’implantation, de développement et d’investissement des firmes françaises et étrangères dès lors qu’elles ont des effets sur la localisation des activités et sur la géographie de l’emploi. À cet égard, il conviendra d’avoir des notions de géographie économique théorique sur les facteurs de localisation des firmes. On abordera de même les politiques publiques aux différentes échelles : politiques européennes (PAC, cohésion, concurrence, compétitivité, recherche), aménagement du territoire, stratégies des collectivités de différents niveaux. On souhaite par conséquent une connaissance des instruments d’expansion économique et de développement territorial.
Enfin, les candidats veilleront à éviter les discours convenus ou abusivement généralisants sur les effets supposés de la mondialisation ou de l’intégration européenne sur les délocalisations ou la désindustrialisation. Toute analyse est recevable pourvu qu’elle s’appuie sur des faits, en étayant son argumentaire sur des données probantes et en illustrant son propos d’exemples précis."