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Geobunnik

Le blog d'un enseignant qui prépare au CAPES et au CRPE en géographie à l'ESPE de Corse à Ajaccio et Corte.

Méthodologie de "l'Épreuve de mise en situation professionnelle", Capes 2014»

Publié le 24 Janvier 2014 par geobunnik in Didactique et pédagogie

1- Rappels, ce que disent les textes officiels :

 

1.1. L' arrêté du 19 avril 2013 précise que :

Les épreuves d'admission :

Les deux épreuves orales d'admission comportent un entretien avec le jury qui permet d'évaluer la capacité du candidat à s'exprimer avec clarté et précision, à réfléchir aux enjeux scientifiques, didactiques, épistémologiques, culturels et sociaux que revêt l'enseignement du champ disciplinaire du concours, notamment dans son rapport avec les autres champs disciplinaires.

 

1° Épreuve de mise en situation professionnelle.

  • L'épreuve porte sur une des deux parties (histoire ou géographie) du champ disciplinaire, tirée au sort.

  • Le candidat construit un projet de séance de cours comprise dans un projet de séquence d'enseignement, sur un sujet proposé par le jury, éventuellement accompagné de documents divers (scientifiques, didactiques, pédagogiques, extraits de manuels, travaux d'élèves).

  • L'exposé du candidat est suivi d'un entretien avec le jury, au cours duquel le candidat est conduit à justifier ses choix didactiques et pédagogiques.

  • Durée de la préparation : quatre heures ; durée de l'épreuve : une heure (exposé : trente minutes maximum ; entretien : trente minutes maximum) ; coefficient : 2.

 

1.2. Les compléments d’éclairage n°1 et 2 du 7 octobre 2013 rappellent :

  • Le « champ disciplinaire » est constitué des questions mises au concours (3 en histoire, 3 en géographie).

  • Le sujet n’est pas accompagné de documents, mais le candidat est invité à illustrer comme il le souhaite sa leçon, notamment en utilisant les corpus de documents mis à sa disposition par le jury (cette démarche est vivement conseillée). Les candidats admissibles pourront prendre connaissance de ces corpus documentaires lors de la journée d’accueil.

 

  • La leçon du candidat se présente sous la forme d’un exposé scientifique qui s’achève par une conclusion développée. Celle-ci propose et discute en premier lieu un niveau de classe, classe dans le cadre de laquelle est présentée une adaptation pédagogique du savoir précédemment exposé : soit un « projet de séance de cours ».

  • En deuxième lieu le candidat devra indiquer et justifier le chapitre ou la partie plus générale où il envisage d’insérer son « projet de séance de cours » (comme on retrouve ces chapitres ou ces parties dans un programme de l’enseignement secondaire en histoire et géographie) : soit « un projet de séance de cours comprise dans un projet de séquence d’enseignement ».

  • En troisième et dernier lieu, le candidat présente son document maître et montre en quoi il constitue un bon outil pédagogique pour un enseignement du sujet présenté devant le niveau choisi.

  • Le niveau des élèves à qui s’adresse la leçon est choisi par le candidat, qui a toute latitude en la matière. Il peut s’inspirer des programmes existants, ou bien décider que tel niveau de classe serait bien inspiré de recevoir sa leçon pour des raisons qu’il serait amené à préciser lors de l’entretien.

 

  • L’entretien qui suit la leçon porte, dans une première partie, sur les connaissances disciplinaires du candidat, sa curiosité scientifique, son intérêt pour la recherche, et dans une seconde partie sur les choix didactiques et pédagogiques par lesquels le candidat estime pouvoir transmettre des savoirs, des méthodes et un intérêt pour la discipline (histoire ou géographie) à des élèves.

  • Le jury insiste sur l’autonomie du candidat, sa prise de décision et sa compréhension des enjeux de transmission à une classe. Rappelons que la transmission de ce qui fait une discipline est au fondement du métier d’enseignant et qu’elle implique de penser le niveau des élèves auxquels elle s’adresse. Cette transmission exige une pleine maîtrise des savoirs disciplinaires et doit se fonder sur la réflexion la plus approfondie sur l’usage et les conditions d’élaboration des savoirs scientifiques (néanmoins, on ne demande pas au candidat de maîtriser tous les débats des chercheurs autour des questions mises au concours, mais de réfléchir à cette constitution des savoirs scientifiques). C’est ainsi que le jury envisage « les choix didactiques et pédagogiques ». Cela signifie que le candidat est interrogé aussi bien sur les contenus disciplinaires et leur élaboration scientifique, que sur la manière la plus intelligente de transmettre ces savoirs, ces méthodes et cet intérêt pour la discipline.

 

  • Exemple en géographie : « Marseille, d’“Euroméditerranée” à “la capitale européenne de la culture” : les mutations d’une métropole méditerranéenne.

 

1.3. Les compléments ,°3 du 10 décembre 2013 précisent enfin :

Pour la première épreuve d’oral (« Épreuve de mise en situation professionnelle »), préparée en quatre heures, le candidat présente un exposé de trente minutes, de nature scientifique, qui débouche sur un « projet de séance de cours ».

  • Il appuie sa leçon sur un corpus documentaire qu’il aura lui-même constitué, à partir des documents mis à disposition par le jury.

  • Le premier temps de l’exposé relève d’un exercice de leçon académique. Le second temps de l’exposé est de nature pédagogique. Il propose un niveau de classe pour ce projet de séance de cours, définit ensuite le chapitre ou la partie dans laquelle il vient s’insérer, présente des lignes directrices de la leçon que le candidat envisage pour la classe. Enfin un document maître est choisi, et le candidat justifie son choix en montrant en quoi il est un bon support didactique pour le niveau choisi. Ce second temps de la leçon doit permettre au jury d’apprécier l’intelligence pédagogique du candidat, c’est-à-dire son aptitude à faire passer un savoir scientifique auprès d’un public non spécialiste que sont par définition les publics scolaires. Ce second temps de la leçon est approfondi lors de l’entretien.

  • L’entretien qui suit l’exposé, de trente minutes également, porte sur la maîtrise disciplinaire du candidat pour le sujet posé et sur ses connaissances autant que sa curiosité scientifique, mais aussi sur les choix pédagogiques et les contenus didactiques qui ont gouverné le second temps de sa leçon et par lesquels le candidat estime pouvoir transmettre des savoirs, des méthodes et un intérêt pour la discipline (histoire ou géographie) à des élèves.

 

 

2- A quoi ressemble l'épreuve :

  • ½ heure d'exposé scientifique + une adaptation pédagogique + un document maître.

  • Dans les divers rapports de jury, la tenue du temps par les candidats est un critère important :

    • Il permet d'évaluer si celui-ci est capable ou non de gérer le temps dans un absolu, celui d'une séance sans élèves, sans interruption.

    • Il faut donc s'entraîner à « tenir la distance » à la minute près. Souvent le jury précise 1 ou 5 minutes avant la fin du temps prévu la durée restante au (à la) candidat(e).

    • Il faut donc venir au concours avec un chronomètre … qui ne sera pas celui de votre téléphone, car l'usage de celui-ci est interdit pendant les épreuves, bien sûr.

 

  • Le découpage du temps n'est pas égal :

    • La première partie est assez longue, on peut y consacrer plus de la moitié du temps de préparation prévu : 15 à 18 minutes maximum semblent raisonnables.

      • C'est un exposé scientifique sur le sujet proposé :

        • On y montre ses capacités à exposer des idées, clairement, de manière organisée, c'est à dire autour d'une problématique donnée ou non par le jury, avec un plan structuré.

        • Il faut être assez complet et assez précis, mais pas trop : le temps est limité (15-18 minutes).

        • Cette première partie doit s'appuyer sur des documents, soit ceux proposés par le jury, soit d'autres. En moins de 20 minutes, on peut penser que 4 ou 5 documents peuvent être présentés.

        • Parmi les documents, on peut légitimement attendre un croquis réalisé par le(la) candidat(e) et proposé sur transparent projetable.

        • On peut citer des films, des œuvres artistiques, littéraires ou scientifiques récents ou patrimoniaux qui complètent le sujet. Il faut alors avoir des références précises (le jury peut y revenir dans sa reprise orale : où est localisé ce tableau, peut-on y emmener des élèves facilement, cette œuvre est-elle accessible dans on intégralité pour les élèves, existe-t-il des droits à payer ? )

        • Il ne faut pas oublier de conclure cette première partie : on répond à la problématique posée et on fait une ouverture avant de glisser vers la partie pédagogique.

        • Pour cette première partie de l'oral, on peut se référer aux derniers rapport de jurys pour voir les attentes qui existaient dans l'oral de leçon (qui n'était que scientifique).

 

  • La partie centrale est la plus courte, on peut y consacrer environ 5-8 minutes. Il faut y présenter et justifier le chapitre de la séance :

    • On présente la séance proprement dite, c'est à dire une adaptation pédagogique ou, comme le disent les compléments d'éclairage « un projet de séance de cours ».

      • On peut penser qu'une séance dure 55 minutes en général. Dans ce cadre, il faut proposer les différentes étapes de cette « heure » :

      • La présentation du sujet, en lien avec ce qui a été vu auparavant dans l'année.

      • Les différents temps de la séance : lecture et exploitation des documents (dans quel ordre ?), idées et notions à faire passer (dans quel ordre aussi?), compétences à utiliser ou à réutiliser dans cette séance, …

      • Dans cette partie, sans trop insister dessus, on pourra aussi réfléchir à quelle évaluation on pense en fin de séquence pour évaluer les connaissances comme les compétences.

    • On replace la leçon que l'on vient de finir dans le cadre du programme officiel :

      • niveau de la classe, c'est à dire l'année d'enseignement et sa problématique générale ;

      • place / position dans l'année (ce qui a été vu avant, ce qui sera vu après) ;

      • partie spécifique (séquence) dans laquelle s'inscrit la séance : temps prévu + attentes en terme de connaissances, de compétences, …

 

  • La dernière partie, consacrée à la présentation du document maître peut prendre 7-10 minutes maximum.

    • Enfin, on doit expliquer ce que les élèves doivent y trouver, comment on peut l'exploiter avec les élèves du niveau choisi :

      • va-ton en tirer un croquis ?

      • Une explication de texte ?

      • Une définition précise d'un terme ?

      • Le vocabulaire peut-il être modifié pour une meilleure compréhension ?

      • En quoi est-il important, et pourquoi on va y consacrer plus de temps. Si en histoire on peut penser que de nombreux documents maître seront des documents patrimoniaux, en géographie, le choix est moins guidé.

    • Puis, expliquer en quoi c'est un bon document pour le niveau choisi : on se sert comme référence des programmes, des attentes, des ressources. Dans cette étape, il faut tenir compte de plusieurs éléments en lien avec le niveau de la classe : la longueur du document, sa taille (carte murale ? Tableau projeté ou photocopié ?) sa couleur (comment diffuser un document en couleur ?), son auteur (est-il neutre ou prend-il partie : les documents bruts sont à privilégier, mais une photographie, une description journalistique, des statistiques, une carte ont toujours un auteur et des sources …), sa difficulté de compréhension pour des élèves du niveau choisi (vocabulaire, tournures de phrases, longueur, complexité de lecture de statistiques ou de courbes, carte par anamorphose, distances-temps, …) Attention, il ne faut pas se limiter à des documents « faciles » : la complexité fait partie de l'apprentissage scolaire. Il faut cependant que cette complexité soit adaptée au niveau d'enseignement.

    • Il faut d'abord présenter le document sommairement (auteur, date, contexte, nature du document de manière précise : document juridique, administratif, scientifique, iconographique (à préciser), statistique, littéraire, pictural, religieux, journalistique, …

 

  • 4 heures de préparation, ce qui est assez court.

    • Généralement, on prend les 10-15 premières minutes pour réfléchir au sujet : ses limites dans le temps et l'espace, les enjeux scientifiques, le choix du niveau. On peut commencer à trouver une problématique claire et un plan.

    • Un deuxième temps est passé à la bibliothèque, pour trouver des ouvrages sur lesquels on va appuyer son exposé, mais aussi des documents complémentaires à ceux proposés par le jury. On peut penser à une carte murale, à des documents de la documentation photographique, …

    • Un troisième temps est celui de la recherche des informations dans les ouvrages choisis (et connus par avance) : il faut avoir choisi des ouvrages généraux ou précis pour l'aspect scientifique et des ouvrages dans lesquels on a des documents à exploiter, si les documents fournis ne suffisent pas.

    • Le quatrième temps est celui consacré à la rédaction et la mise en forme des idées à partir de ce qui a été vu dans les premiers et troisième temps. Il faut passer un bon moment sur la rédaction de l'introduction et de la conclusion (deux temps forts) : ne jamais oublier que l'on ne fait qu'une seule fois « première impression » : don il ne faut pas bafouiller ou chercher ses mots en introduction. De même la conclusion se doit d'être concise et percutante. Ce temps sera aussi celui de la réalisation d'un croquis.

    • Le cinquième temps sera consacré à la mise en forme des idées pour la partie centrale.

    • Le sixième temps permettra de rédiger sa présentation du document maître.

    • Un dernier temps sera gardé pour relire son introduction.

 

 

3- Ce que l'on peut attendre du candidat :

  • Une tenue du temps imparti : 30 minutes au total et un équilibre entre les parties imposées par les « compléments d'éclairage »

  • Des connaissances scientifiques solides, argumentées. Il faut des références, comme à l 'écrit : localisations précises, exemples argumentés et précis, auteurs reconnus, …

  • Des choix pertinents dans les exemples, les arguments et les documents : ces choix sont adaptés à l'auditoire : des exemples scientifiques peuvent être différents des exemples pour les élèves.

  • Une clarté dans l'expression orale : parler simplement, lentement, distinctement, sans (trop) de fautes de français. Une aisance à l'oral pour présenter les documents, les idées, … Il ne faut pas rester assis à table, enfermé sur soit : la maîtrise du tableau et de l'espace est primordiale dans une salle de classe, que ce soit devant un jury comme devant une classe. Attention cependant à ne pas être familiers avec le jury : il faut soigner son vocabulaire comme sa tenue.

  • Une aide grâce à des outils pédagogiques comme le rétro-projecteur ou le vidéo-projecteur mais aussi les cartes murales, les photocopies, …

 

 

4- Ce que l'on peut lire pour s'aider à préparer l'épreuve :

  • Les programmes scolaires et les fiches ressources-éduscol.

  • Le socle commun de connaissances et de compétences (loi du 23 avril 2005). Attention, ne vous limitez pas à la culture humaniste !

  • Les manuels de préparation aux questions des concours : il faut en tirer des fiches pour savoir rapidement dans quel livre on trouve quelle information.

  • Des ouvrages scientifiques

  • Les dictionnaires de géographie, toujours pratiques pour définir un sujet … dans la partie scientifique bien entendu.

  • Des ouvrages spécifiques sur la didactique de la géographie :

    • Bernadette MERENNE-SHOUMAKER, Didactique de la géographie, organiser les apprentissages, Deboeck, Bruxelles, 2005 (pour la première édition, réédition en 2012)

    • Yannick MÉVEL et Nicole TUTIAUX-GUILLON, Didactique et enseignement de l'Histoire-Géographie au Collège et au Lycée, Publibook, 2013

    • Jean-François THÉMINES Enseigner la géographie : Un métier qui s'apprend, Hachette, 2006.

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C
bonjour; je suis admissible au capes d'histoire-géo et je suis un peu inquiète quant aux épreuves orales (je suis mère de famille et je bosse toute seule le concours ! ); je ne suis pas sure d'avoir saisi si le document maître devait être projeté sur transparents ou si je devais me contenter de le montrer au jury ? Je m'excuse pour cette question tout bête...Bien cordialement,
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G
Bonjour, <br /> Bravo pour l'admissibilité et pour le travail fourni. <br /> Il n'y a pas de règle pour la présentation du document maître. En fait, cela dépend de celui-ci et de l’exploitation que tu penses en faire (si tu fais une analyse de paysage ou de tableau, on peut penser qu'un document projeté peut être utile). <br /> A propos de ta question ... il n'y a pas de question bête, au contraire, je pense que tu soulèves un point auquel d'autres n'auraient pas pensé. <br /> <br /> Bonne continuation<br /> <br /> Benoit Bunnik