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Geobunnik

Le blog d'un enseignant qui prépare au CAPES et au CRPE en géographie à l'ESPE de Corse à Ajaccio et Corte.

Habiter un littoral touristique, l'exemple de Porto Vecchio (conclusion - généralisation)

Publié le 19 Mars 2013 par geobunnik in CRPE Ajaccio

 

Cet exemple autour du littoral de Porto Vecchio peut se lire à plusieurs échelles.

 

A l'échelle corse, le site de Porto Vecchio est un site proche de deux autres sites spécialisés dans le tourisme de masse, celui de Calvi et celui d'Ajaccio :

  • Ces trois sites sont en concurrence.
  • Ce sont des bandes littorales étroites entre mer et montagne, des littoraux fragiles plus ou moins conservés ou protégées.  
  • Ils disposent tous les trois d'un aéroport aux lignes principalement axées vers les autres aéroports français.   
  • Ils ont chacun un port dont les lignes régulières déservent les ports de Marseille, Toulon, Nice.  
  • Ils ont chacun un pôle secondaire à la fonction balnéaire plus ou moins prononcée (Bonifacio pour Porto Vecchio, Saint Florent pour Calvi, Porticcio pour Ajaccio).   
  • Ils tentent tous les trois de relier leur littoral surexploité avec des communes de l'intérieur rurales par des politiques différentes (Ajaccio et la CAPA, Calvi et le pays de Balagne, pas d'intercommunalité autour de Porto Vecchio)

 

Cela peut nous permettre de modèliser ce littoral :

 

1- Trois bandes distinctes sur le littoral :

croquis-1.jpg

2- Des pôles doubles

croquis-2.jpg

3- Des aménagements similaires

croquis-3.jpg

4- Une dépendance vis à vis du tourisme de masse venu de France et d'Europe

croquis-4.png

5- Une volonté de lier l'intérieur au développement touristique.

croquis-5.jpg

6- Des tensions autour de l'usage des sols.

croquis-6.jpg

Croquis final  :

croquis-final.jpg

(légende à construire en utilsant les éléments vus au dessus)

 

A l'échelle méditerranéenne, le littoral touristique présenté n'est pas représentatif de tous les littoraux touristiques de la Grande Bleue. En effet, le modèle suivi n'a pas été celui de la Tunisie ou de l'Espagne, qui ont basant le développement de leur littoral sur un tourisme de masse principalement nord-européen, avec des aménagements plus denses sur un littoral tout autant fragile.

 

De même, nous ne sommes pas en présence d'un modèle de sites plus huppés, comme Saint-Tropez, Marbella aux Baléares ou la Costa Smeralda sarde. En effet, même si certains lieux concentrent des personnalités françaises (autour du golf de Spérone notamment), ils sont isolés, peu nombreux et restent dans leurs lotissements fermés.

 

Cependant, on peut y trouver des ressemblances avec les autres pôles touristiques de la Méditerranée, notamment dans la gestion des ressources naturelles : 

  • L'eau est un enjeu majeur dans ces territoires méditerranéens marqués par l'aridité estivale (surtout en Espagne, dans les îles grecques et en Tunisie) ;  
  • La concurrence entre activités agricoles et touristiques semble faible dans le Grand sud, mais on note quelques tensions autour de la propriété foncière et au classement des zones constructibles dans des communes soumises à la Loi littoral de 1986.   
  • Partout en Méditerranée, le risque de feu de forêt est un risque majeur, à Porto Vecchio comme autour d'Athènes.  
  • De même, la micro-région de Porto Vecchio est devenue fortement dépendante de la mono-activité touristique au même titre que la Tunisie, les îles grecques ou les côtes méditerranéennes turque ou croate.  
  • Enfin, à l'échelle mondiale, l'extrême sud de la Corse est un lieu peu fréquenté. Il ne figure pas dans la liste des sites de la jet set ni du tourisme de masse mondial au même titre que Phuket ou Bora Bora. De même, les ports de Bonifacio et Porto Vecchio ne sont pas de taille à accueillir ces nouveaux hôtels flottants que sont les navires de croisière, même si peuvent y mouiller quelques beaux yachts européens.
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