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Geobunnik

Le blog d'un enseignant qui prépare au CAPES et au CRPE en géographie à l'ESPE de Corse à Ajaccio et Corte.

La vulnérabilité des mers et des océans

Publié le 27 Juin 2017 par geobunnik in Géographie des mers et océans

Introduction :

  • La vulnérabilité = Michel LUSAULT, dans le Dictionnaire de la Géographie et de l'Espace des Sociétés (Belin, 2013) définit la vulnérabilité comme une exposition à un endommagement. Il explique que c'est une caractéristique de notre société, de notre Monde, intrinsèque au système. Cette notion induit donc :
    • Une vue systémique : inclure tous les éléments, qu'ils soient physiques ou humains, dynamiques ou passifs, acteurs économiques, politiques, culturels, environnementaux.
    • De ne pas se limiter aux risques naturels et technologiques : la notion se veut plus large, incluant les relations de sociétés face à ces risques (représentations, mais aussi prévention, protection, gestion de la catastrophe, mais aussi de l'après accident), l'acceptabilité face au risque (un cyclone est acceptable car inévitable et régulier, mais lorsque le rythme ou la force augmente en lien avec le changement climatique, à quel moment devient-il inacceptable ?)
    • De ne pas se limiter à une vision pessimiste et préservatrice de l'environnement ;
    • De ne pas se limiter aux parcs et réserves. Il faut ouvrir le sujet aux enjeux globaux => impact des routes maritimes, des exploitations marines, des explorations, …
    • De s'intéresser aux représentations que les acteurs peuvent avoir des mers et océans et de la vulnérabilité de celle-ci.
    • De ne pas oublier les sociétés ;
    • De penser aussi le sujet dans une certaine durée : les temporalités sont importantes, puisque les risques peuvent être classés selon leur temporalité supposée (tempêtes centennales, décennales, …).

Pour information, dans un article (Aléas et risques dans l'analyse géographique, Annales des Mines, octobre 2005, pages 61 à 69, Yvette VEYRET et Magali REGHEZZA, rappellent quelques facteurs de vulnérabilité :

Quelques facteurs de vulnérabilité

Facteurs globaux

La densité de population,

L’extension du bâti

Facteurs techniques (quelques exemples parmi beaucoup d’autres)

Mauvaise qualité de la construction

Mauvaise maîtrise de l’eau

Sous-dimensionnement des ouvrages d’évacuation et de traitement des eaux usées

Facteurs économiques

Population pauvre, dépourvue de moyens de transports et souvent de système d’information

Habitat de médiocre qualité

Difficulté à laisser les maigres biens que cette population possède

Facteurs culturels

Ignorance du danger, absence de conscience du risque (risque banalisé, intégré au quotidien)

Acceptation pour raisons religieuses

Facteurs institutionnels et politico-administratifs

Trop de niveaux politico-administratifs de décision

Manque de coordination entre ces différents acteurs

Absence de programme de prévention

Absence de réflexion sur les programmes de planification

Législation laxiste

Acteurs politiques, gestionnaires parfois peu impliqués,

corruption

Facteurs structurels

Vulnérabilité fonction de la localisation et du moment précis de l’impact

Dysfonctionnements fonctionnels et techniques imprévisibles

Facteurs fonctionnels

Absence d’une prévision efficace

Absence de système d’alerte

Mauvaise gestion de crise

 

  • des mers et des océans = du littoral au plus profond, bien entendu. Attention à ne pas se limiter à une échelle de lecture. Ainsi, on pourra penser à des littoraux en particulier (échelle locale ou régionale) qui sont soumis à plus de vulnérabilités plus fortes, comme les littoraux japonais (aléas naturels + risques industriels)
    • De plus, certains territoires seront plus vulnérables que d'autres, pour diverses raisons. On peut donc aussi établir une typologie autour des degrés de vulnérabilité des zones.
    • Il ne faut pas limiter le sujet aux littoraux, territoires les mieux connus, et explorer les zones plus éloignées, qu'elles soient froides (Arctique) ou chaudes.
    • La connaissance de certains phénomènes physiques est intéressante pour ce sujet : les gyres océaniques dans la localisation des « continents de plastique ».
    • Ne pas penser les mers et océans comme des espaces vides et déshumanises.

Problématiques possibles :

On peut partir :

  • des causes de la vulnérabilité des mers et océans : cela me semble beaucoup trop limitatif. Il ne faut pas oublier la gestion des risques, des catastrophes, …
  • de la gestion des vulnérabilités, pour voir comment cette gestion permet de vivre avec cette vulnérabilité des sociétés et des mers et océans.
  • De la littoralisation des activités … mais on aura du mal à évoquer les zones éloignées qui sont aussi touchées par la pollution, le changement climatique, la surpêche, etc.
  • des acteurs, notamment des États qui ont un rôle majeur dans la préservation et la protection. Ce sont eux qui fixent les règles du droit et qui sont démunis face aux limites de celui-ci dans les zones non territorialisées (la haute-mer). La question des acteurs pose la question des jeux d'échelles, des représentations qu'ont les sociétés des actions, ou encore des choix d'aménagement et de décision.
  • des activités, avec le risque de tomber dans le piège d'un plan à tiroir : activités touristiques / industrielles / portuaires / etc. De plus, cela limite une lecture à plusieurs échelles.

Pour ma part, je propose cette problématique : La préservation des mers et océans est-elle encore très liée à l'échelle étatique ?

 

1- Une vulnérabilité qui augmente en lien avec la maritimisation des société et avec des enjeux environnementaux mondiaux

  • La littoralisation et la maritimisation des activités en lien avec la mondialisation des échanges et des économies.
  • Une prise de conscience tardive de l'importance des mers et océans et de leur vulnérabilité. 

2- Des territoires maritimes plus ou moins vulnérables

Typologie à partir des critères suivants : densité des populations et des activités / importance des aléas naturels ou technologiques / impact des activités humaines à l'échelle mondiale ou locale.

  • des zones de forte vulnérabilité : forte densité de population et d'activités + concentration d'aléas
    • petites îles – deltas
    • façades maritimes – détroits
    • zones d'exploitation : zones de pêche et d aquaculture ; exploitation des hydrocarbures
    • cœur des gyres (continents de plastique)
    • mers fermées
    • littoraux soumis à des risques majeurs (séisme, volcanisme, tsunamis, tempêtes, …)
  • des zones de vulnérabilité moyenne
    • autres littoraux ;
    • zones de pêche moins intensive
    • zones arctiques
  • des zones de vulnérabilité réduite
    • zones isolées
    • zones vides,
    • zones éloignées des routes maritimes

3- Une gestion encore très locale des vulnérabilités => quels sont les actions faites, souligner l'importance de l’État dans chaque niveau.

  • Protéger, isoler, interdire
  • Organiser, arbitrer, juger, punir
  • Ne rien faire
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V
Merci pour vos informations! Bonne continuation!
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