Introduction :
=> mettre en relation les deux éléments du sujet :
- les routes : cela induit évidemment les enjeux des passages des navires marchands, militaires ou de croisière :
- enjeux économiques autour des flux. Il faut penser ces flux en quantité,en qualité et en connexions (nœuds, détroits, passages, …)
- enjeux politiques autour de la sécurité, de la piraterie,
- enjeux environnementaux autour de la pollution, des risques (ou vulnérabilités de certaines zones), de la surfréquentation de certains sites maritimes, …
- enjeux liés à la concentration mais aussi à la concurrence entre les routes maritimes actuelles, les routes maritimes à venir et les routes terrestres.
- les pôles : non pas à prendre au sens physique mais au sens économique, politique ou culturel, bien que le troisième terme ne semble pas convenir à la relation avec les routes (sauf en ce qui concerne le tourisme ou les courses au large?)
- Ainsi, les routes qui nous concernent sont :
- les routes commerciales des marchandises, des hydrocarbures et des minerais,
- les routes touristiques des croisières,
- les routes des autres usagers, principalement les sportifs et les plaisanciers.
- Et les pôles sont :
- des pôles économiques :
- Les lieux de consommation (à ne pas limiter à la Triade : les chinois, les brésiliens, les habitants du Golfe arabo-persique ou encore les urbains du monde entier consomment).
- Les ports et façades maritimes
- Les lieux de production agricoles
- Les lieux de production énergétique
- Les lieux de production industrielle
- les lieux de décision, les métropoles.
- des pôles politiques :
- les ports d'embarquement des croisières : Miami / Port Canaveral / Port Everglades / Southampton / Venise / Barcelone.
- les métropoles, les capitales … qui ne sont pas forcément littorales : Moscou a un rôle politique sur les océans, bien que située à 700 km de la mer Baltique (St Petersbourg)
- les pôles culturels qui fabriquent l'image de la mer/des océans
- des pôles économiques :
=> l'océan mondial : il faut le prendre comme un tout, mais ne pas oublier les jeux d'échelles, les concentrations, les concurrences, les évolutions temporelles (nouvelles routes)
=> On doit aussi penser le sujet à l'envers : si on évoque les zones visibles, les pôles, les routes, il ne faut pas oublier les zones invisibles, les zones mortes, les antimondes (relisez Roger BRUNET, article « Antimonde » dans Les mots de la géographie – Dictionnaire critique, Reclus- La Documentation Française, 1992 : « Partie du monde mal connue et qui tient à le rester, qui se présente à la fois comme le négatif du monde et comme son double indispensable »). Ainsi, les zones franches, les paradis fiscaux ou les routes des trafics de drogues, d'armes, d'humains sont aussi à traiter, même s'ils sont parfois difficiles à connaître.
=> Donc attention, ne limitez pas le sujet aux seules routes commerciales et les pôles aux seuls pôles économiques : le sujet peut être plus vaste que cela.
=> N'oubliez pas qu'un sujet de Capes c'est un sujet
- qui nécessite des connaissances très vastes et argumentées ;
- qui est à élargir au maximum ;
- qui montre que vous savez jouer avec les acteurs / les échelles / les dynamiques / les représentations ;
- et qui nécessite d'organiser (intelligemment) des idées et une certaine complexité.
Problématiques possibles :
- autour de la notion de polarisation, concentration des routes ;
- autour des risques liés à ces mouvements ;
- autour des enjeux géopolitiques de ces flux, du contrôle des routes ;
- autour des aménagements dans les ports et les détroits ;
- autour des choix politiques, la libéralisation, la mondialisation, qui ont accru ces flux ;
- autour de l'appropriation des mers et océans par les États (terrestres) en lien avec ces flux ;
- autour de la place des îles dans ces mouvements.
Plan possible autour de la problématique suivante : La concentration des flux et des activités maritimes et l'intensification des aménagements sur certains littoraux poussent-ils à une augmentation de la vulnérabilité de l'océan mondial ?
1- Un système annulaire bien hiérarchise mais dynamique (=> état des lieux … trop centré sur routes)
- La route majeure qui concentre les flux (ses tronçons + nœuds + façades ; principalement marchandises et hydrocarbures)
- les routes secondaires et le cabotage (marchandises + passagers + croisières)
- les alternatives (routes mineures et routes des produits illicites) et les routes en devenir (canaux et passages du nord-est et nord-ouest ; les limites économiques et écologiques de ces choix)
2- Une pression qui se renforce sur certains littoraux (=> trop centré sur pôles)
- Une concentration des activités et des flux sur quelques littoraux
- Aménager les points de rencontre de l'océan mondial pour améliorer la régulation des flux (nouveaux canaux, renforcement des détroits, agrandissement des ports)
- Des vulnérabilités encore fortes (risques économiques, politiques, environnementaux)
3- Une gestion encore parcellaire de l'océan
- Des choix politiques toujours à l'échelle nationale
- Des décisions économiques rarement à l'échelle mondiale
- Une gestion de l'environnement qui reste minimale et secondaire
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L'enjeu du sujet est de dépasser le plan classique et attendu de 1- routes 2- pôles qui fera de vous un candidat anonyme et peu intéressant pour votre lecteur. Il faut donc trouver des logiques géographiques qui sont propres au sujet et qui traite des deux aspect, celui des routes (réseaux) et des pôles (lieux ou territoires). Voilà pourquoi je fais glisser la problématique vers l'idée d'appropriation des territoires : La hausse du trafic et de l'importance géoéconomique des océans provoque-t-elle une augmentation de l'appropriation de ces dernier par les États ?
1- Une appropriation renforcée de l'océan pour contrôler les routes maritime mondial
a- Une mise en réseau du monde : processus et logiques spatiales
- des hubs toujours plus grands et plus centraux pour gérer des stocks plus grands plus rapidement (porte-conteneurs, pétroliers, croisières, ferries)
- des navires toujours plus grands et plus puissants (ne pas oublier les croisières)
- des littoraux toujours plus denses (littoralisation économique, urbaine, industrielle, touristique)
- le renforcement du rôle des détroits et canaux + leurs aménagements
b- La volonté de contrôler les routes : implications géostratégiques et géopolitiques
- Des bases militaires pour contrôler les routes majeures (exemple de l'océan Indien ou des Caraïbes ou de la mer de Chine ou de la Méditerranée)
- Les enjeux des routes arctiques : souveraineté nationale contre droit de passage
- Les détroits comme enjeux géostratégiques et géoéconomiques
c- Une territorialisation des mers et océans (« merritoires ») par les sociétés terrestres
- Des routes toujours plus précises grâce aux moyens de communication (satellites, GPS, …)
- L'impact des flux du tourisme sur les mers (croisières et courses au large) dans les représentations de l'océan
- Le droit maritime : ZEE et détroit au cœur des enjeux du contrôle des routes maritimes
2- Une hiérarchisation des territoires maritimes
a- Les territoires majeurs (routes et pôles) : l'hémisphère nord
Au choix pour produire une typologie des routes :
- soit une logique par produit
- soit une logique par route
- soit une logique par océan
- soit une logique par point de départ et d'arrivée
- quoiqu'il arrive, on attendra les termes de façade, port, hub, conteneur(isation), hydrocarbures, vrac solide/liquide, pôles, polarisation, concentration.
b- Les territoires secondaires
- Ils suivent une logique similaire mais à une échelle plus grande, celle des mers. De plus, d'autres mouvements apparaissent en complément des trafics de marchandises : les trafics de passagers et les croisières.
- dans les mers fermées (mer Noire, mer Baltique, mer Méditerranée, mer de Chine, Golfe arabo-persique, Caraïbes
- cabotage et systèmes de redistributions (feedering, roro et lolo)
c- Les territoires oubliés
- des routes fermées pour des raisons politiques (conflits, risques. Exemple classique de Suez entre 1956 et 1975)
- des routes peu utilisées pour des raisons techniques (en lien avec la partie 1-a mais aussi les limites techniques qui poussent à agrandir certains canaux. Ne pas oublier l'Arctique)
d- Les territoires de l'antimonde maritime
- les routes et pôles maritimes de la drogue
- la Méditerranée au cœur des trafics humains (reprendre l'actualité de décembre 2014, en lien avec les flux contrariés de migrants depuis 20 ans)
- les zones de piraterie
3- Un océan éclaté : une gestion nationale plus que mondiale
a- La gestion politique : résoudre les crises ponctuellement ;
- les zones de tension autour des routes maritimes (Mer de Chine, Ormuz, mer d'Oman, …)
- une territorialisation qui progresse mais qui reste inachevée : Montego Bay et l'extension de la souveraineté au delà de la ZEE
- les interventions des marines dans les zones de piraterie
- les crises de la pêche : surveiller, contraindre
b- la gestion économique : les États avant tout
- une seule zone de développement conjoint ; les autoroutes maritimes de l'UE
- le développement de projets de canaux et de ports
- les pavillons de complaisance
c- la gestion environnementale :
- une faible protection de zones vulnérables
- les difficultés d'imposer des normes de sécurité sur les navires
Le croquis :
- il reprend la problématique générale :La hausse du trafic et de l'importance géoéconomique des océans provoque-t-elle une augmentation de l'appropriation de ces dernier par les États ?
- Le plan peut reprendre le plan de la composition
Une appropriation renforcée de l'océan pour contrôler les routes maritimes
- les principaux hubs portuaires
- les zones de production mondiales (production d'hydrocarbures / productions de produits manufacturés / productions agricoles)
- les zones de consommation
Une hiérarchisation des territoires maritimes
- les trois segments de la route mondiale
- les principales façades maritimes
- les routes secondaires
- les façades secondaires
- les routes oubliées ou en devenir
- les routes de la drogue
- la Méditerranée au cœur des trafics humains
- les zones de piraterie
Un océan éclaté : une gestion nationale plus que mondiale
- les zones de tension
- Les lieux de décision maritime : Montego Bay / New York (ONU) / Washington / Londres / Paris (capitales + principales marines militaires)
- les zones de tension géopolitique
- les interventions militaires contre la piraterie (principalement en mer d'Oman)
- principaux pays accueillant les pavillons de complaisance
- projets d'agrandissement ou de creusement de nouveaux canaux
- zones de concentration des vulnérabilités