Assiste-t-on à une division entre deux France, un pays jeune, dynamique, inséré ds la mondialisation d'un côté et un pays de retraités, où les services
publics s'en vont et marqués par le déclin économique, politique ou encore culturel ?Est-ce aussi simple que ça ?
Rappel : La définition de ville est multiple en géographie. Il faut tenir compte des éléments suivants :
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La ville est d'abord une agglomération de population.
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Elle se définit aussi par des fonctions urbaines (commandement économique, politique et culturel),
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Egalement par une aire d'influence.
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Enfin, depuis une vingtaine d'années, la définition de la ville se fait plus par le mode de vie, la manière d'habiter. La ville est le monde des urbains, c'est à dire de personnes qui ont un mode de vie particulier (logement, utilisation de l'automobile ou des transports en commun de manière presque quotidienne, loisirs urbains, etc.). Cela se mesure avec deux territoires vécus : le bassin d'emploi et le bassin de vie.
Aujourd'hui, le classement de l'INSEE semble le mieux adapté pour décrire les villes :Selon cet institut, on peut parler d'aire urbaine lorsqu'on trouve un pôle urbain (c'est à dire "une unité urbaine offrant au moins 10 000 emplois et qui n'est pas située dans la couronne d'un autre pôle urbain") associé à une couronne péri-urbaine ou des couronnes multipolarisées (entre deux ou trois pôles urbains) (selon l'INSEE, " l'ensemble des communes d'une aire urbaine à l'exclusion de son pôle urbain").
3.2.1. Un réseau urbain déséquilibré.
Aujourd'hui, 3/4 de la pop° française est urbaine, même si cela ne regroupe pas la même forme d'habiter.
- Des paysages et des quartiers très variés :
Les villes françaises ont connu une croissance rapide entre la fin du XIX° siècle et les années 1970. Cela a marqué les paysages :
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Le centre-ville est le noyau historique de la ville. Il s'étend sur une aire réduite, il garde les traces du passé de la ville : ville médiévale (Troyes, Provins), ville moderne (Nantes, Bordeaux) ;
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Les faubourgs ont été bâtis au cours du Moyen Age mais se sont transformés avec l'industrialisation : implantation d'industries et de gares ou d'entrepôts autour des infrastructures de transport. Aujourd'hui, ces espaces sont en réhabilitation avec des opérations de renouvellement urbain : les friches disparaissent au profit de quartiers mieux insérés ds le tissu urbain, avec des équipements tertiaires, des liaisons de transport vers le centre-ville mieux pensées, avec des éco-quartiers.
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Les banlieues qui sont de deux types : soit des banlieues résidentielles pavillonnaires en lotissement majoritairement, soit des banlieues résidentielles formées de grands ensembles. Ces dernières sont nées dans les années 1960 – 1980, elles sont apparues suite au fort exode rural des années 1950-1975 mais aussi suite au baby-boum qui a été aussi très fort en ville.
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Les géographes, les aménageurs et les hommes politiques se sont alors intéressés à cet étalement urbain qui a marqué les villes, grandes et petites en France, un étalement facilité par l'usage de l'automobile et des transports en commun, et un étalement dû aussi à la hausse des prix des loyers ou du foncier en centre-ville. Cela a donné lieu à des nouveaux territoires urbains, avec d'autres paysages, un autre mode de vie, celui de la péri-urbanisation qui s'est développée dans les années 1980 à aujourd'hui : des pavillons qui ne sont plus forcément en lotissements mais qui s'agrègent à un village qui devient une très grande banlieue, non agglomérée à la ville mais où la population travaille.
(pour en savoir plus sur l'étalement urbain, consutez le site du ministère du développement durable : link)
- Une diversité des villes aussi : On peut faire une hiérarchie des villes en France, non seulement autour du critère de la population mais aussi des fonctions urbaines, notamment métropolitaines :
- une ville mondiale domine l'économie et la politique ou la culture mondiale tout comme Londres, New-York ou Tokyo = Paris. On y trouve des fonctions de commandement particulières (voir la partie 3.2.2). On parle de macrocéphalie parisienne car la ville concentre énormément de fonctions au détriment des autres villes françaises.
- Des métropoles régionales qui ont un poids national ou international particulier : Lyon (industrie), Marseille (pour ses fonctions portuaires), Strasbourg (en tant que capitale européenne), Lille (Industrie, tertiaire), Toulouse (aéronautique), Grenoble (nanotechnologies et nucléaire), Nice (hautes technologies, tourisme). On trouve dans ces métropoles des fonctions de commandement précises (voir 323). Face à l'importance de Paris, ces villes sont plutôt en périphérie du territoire national.
- Des métropoles régionales qui ont surtout un poids régional et qui polarisent un vaste territoire en France : Nantes dans l'Ouest, Bordeaux, Rouen, Nancy-Metz, Clermont-Ferrand, Limoges, Montpellier. On y trouve des emplois métropolitains supérieurs dans la recherche, les services aux entreprises, les services bancaires, les CHU, ...
- Des grandes villes régionales qui ont une influence plus réduite et peu de fonctions métropolitaines de commandement (Bourges, Tours, Orléans, Chambéry, Biarritz-Bayonne, Rennes, Angers, Dijon, Caen, …) On y trouve un hôpital, des services aux entreprises locales, une administration régionale, des dépendances universitaires (IUT, premières années de qq UFR, …).
- Des petites villes à l'influence locale = Ajaccio, Bastia, Colmar, Mulhouse, Lorient, … Des villes avec un hopital, quelques lycées, une administration locale, des commerces qui rayonnent sur le département, rarement plus. Ici commence la catégorie des villes où la vie économique et culturelle se termine à 19 h ou 20 h, après, les cafés et les commerces ferment.
- Des petites villes (en Corse : Corte, Calvi, Porto Vecchio, Sartène)
3.2.2. Paris, ville
mondiale.
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Paris, sa place en France et dans le monde. => TRAVAIL A FAIRE A LA MAISON, en deux pages maximum.
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J'attend un plan, une introduction, une conclusion et un croquis qui reprend l'idée de "Paris, ville mondiale"
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Une ville-monde, avec ses différents aspects :
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économiques
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politiques
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culturels
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un rayonnement
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tout cela à l'aide de deux croquis : un premier à l'échelle de l'Europe et un second à l'échelle de l'aglomération.
3.2.3. Les métropoles.
- La métropolisation en France est facilement mesurable, avec les emplois qualifiés ou emplois métropolitains . Les métropoles régionales concentrent 37 % des emplois qualifiés de leur région. Environ 80 % des emplois industriels et 90 % des emplois du secteur tertiaire sont implantés ds 10 % des communes. On le voit, ce n'est pas le nombre d'habitant le premier critère, mais bien des fonctions urbaines.
- Les métropoles sont les grandes villes qui ont un accès plus facile et plus rapide aux nouvelles technologies de l'information et de communication. Ce sont des lieux où l'emploi se trouve plus facilement et plus rapidement et où les changements économiques sont plus rapides car ce sont aussi elles qui accueillent les investissements étrangers : Des emplois dans les arts, l'assurance, le commerce, l'information, l'informatique, la recherche, les services aux entreprises, les télécommunications ou les transports. Ces emplois sont concentrés : 68 % de ces emplois dans 15 aires urbaines, dont 16 % à Paris = 52 % ds 14 métropoles qui comptent entre 150 000 et 1 M d'habs.
- Ces métropoles sont très bien reliées entre elles, c'est aussi ce qui va les caractériser : réseau d'autoroutes ; réseau de TGV ; réseau aérien ; Réseau informatique ; Mais aussi réseau universitaire, théâtral, culturel, …
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Des métropoles qui voient émerger des paysages particuliers : des centres d'affaires proches du centre-ville, autour de la gare TGV (exemple à Nantes, à Lille Euralille, à Lyon Part-Dieu)
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Des métropoles qui sont en plein renouvellement urbain, avec des projets de rénovation de quartiers entiers : quais de la Garonne à Bordeaux, quais de Seine à Rouen, friches entre Meurthe et Canal de la Marne au Rhin à Nancy, Les Bonnes à Grenoble, etc.
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Des métropoles qui essayent de se positionner sur des créneaux particuliers, comme la culture à Metz (centre Beaubourg) ou à Lens (Le Louvre) ou plus ancienneemnt sur les hautes technologies (Toulouse - aéronautique et aérospatiale ; Grenoble - nanotechnologies et nucléaire ; etc.)
Avec l'étalement urbain se pose la question de la limite entre ville et campagne et des relations entre ville et campagne.
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En effet, on remarque depuis 20 ans que les espaces qui gagnent le plus d'habitants ne sont plus les villes mais les campagnes. Attention, ce sont surtout ce que Gerard-François DUMONT appelle la para-urbanisation qui est concernée par ce mouvement,ce qu'on appelle aussi l'espace rurbain = des espace urbains implantés en campagne, des bourgs ruraux qui gagnent 20 % ou 80 % de population en qq années par l 'implantation de lotissements ou de pavillons isolés.
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Cette évolution est liée à l'accélération des transports en France : des transports plus rapides (autoroutes, TER) et plus denses qui permettent d'habiter plus loin, à la campagne.
Ces habitants profitent aussi de l'étalement urbain qui a vu les commerces de grande distribution (hypermarchés d'alimentation ou spécialisés) et les industries, les centres de logistique ou encore les centres de loisirs (parcs à thèmes mais aussi multiplexes de cinéma, bowlings, ...) s'implanter en périphérie des villes.
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L'opposition ville-campagne semble s'estomper mais en réalité, elle s'accroit aussi entre les territoires de la ville en général et les territoires qui sont profondément ruraux qui connaissent de graves problèmes sociaux, économiques : les services publics se font plus rares (poste, impots, …), les services privés commerciaux sont de plus en plus ambulants (boulanger, boucher, surgelé, …) et la déserte par les transports en commun est plus aléatoire et difficile.
Ces espaces sont parfois traversés par une autoroute ou une ligne à grande vitesse, mais ils ne peuvent pas en profiter, faute de gare ou de sortie, de connexion. (idem avec les aéroports situés ds des espaces ruraux).
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Une opposition ville-campagne qui se mesure aussi au niveau démographique : des villes jeunes et dynamiques, lieu d'accueil des migrants fac à des espaces ruraux vieillissants, qui se vident de leurs jeunes encore aujourd'hui, marqués par la déprise agricole, etc.
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Même phénomène qu'en France :
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Un réseau est ancien, construit patiemment depuis la romanisation, avec un réseau dominé par Rome et un réseau essentiellement méditerranéen et occidental.
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Puis au Moyen Age, un réseau réorganisé autour de nouvelles capitales, d'abord Aix-la-Chapelle, puis des capitales nationales dont certaines ont un poids plus lourd que d'autres, comme Paris, Londres. Le système est devenu plus polycentrique, avec la féodalisation de la société et des pouvoirs.
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La Renaissance ne change pas le réseau, si ce n'est qu'elle répartit différemment les puissances, vers le Nord et l'Atlantique, les ports de la Mer du Nord et de la Manche surtout puis renforce les capitales (Londres - Paris - Madrid).
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Enfin, l'industrialisation et la colonisation européennes n'ont fait qu'entériner cette situation et la renforcer, les changements étant mineurs. (place de Rouen en France, de Manchester en GB, de Saint-Pétersbourg en Russie).
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Les grandes villes sont apparues alors comme des centres politiques, économiques, culturels qui ont permis un rayonnement au delà de leurs limites administratives. Elles sont devenues les têtes d'un réseau grâce à leur accessibilité, leur rôle de commandement, leur capacité d'innovation notamment.
3.3.1. Les principales villes
européennes.
Ces villes sont hiérarchisées :
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Deux villes globales, Londres ou Paris (Saskia SASSEN) qui concentrent les activités financières et économiques, mais aussi politiques ou culturelles. Elles dominent le réseazu urbain européen car leurs décisions politiques (gouvernements, sièges d'institutions internationales), leurs décisions économiques (bourses, sièges d'entreprises mondiales ou sièges continentuax d'entreprises américaines ou japonaises), leurs décisions culturelles (universitaires, théatrales, mode, etc.) impliquent des conséquences à l'échelle européenne.
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Les métropoles européennes, avec
- Des capitales politiques ou économiques des grands États marqués par la polynucléarité : Allemagne => Berlin, ; Italie => Rome ; Espagne => Madrid ;
- Mais aussi des capitales politiques ou économiques de pays en retard de développement : Moscou, Kiev, Istanbul, ...
- Ou encore des capitales des petits États très internationalisés : Amsterdam, Copenhague, Athènes, Lisbonne, …
- Et enfin des capitales régionales qui ont développé des fonctions internationales : Barcelone, Munich, Francfort, et pourquoi pas Édimbourg, Naples, Palerme, Séville, Hanovre ?
- En dessous viennent des métropoles nationales ou régionales, c'est à dire des capitales régionales aux fonctions plus ou moins tournées vers l'international (Strasbourg, Marseille, Lyon, villes allemandes, Milan, Zurich, ...) ou capitales de petits États (Dublin, Vienne, ...)
- Ces villes s'organisent en un réseau plus ou moins précis : Si dans les années 1990 on organisait ce réseau principalement le long du Rhin (la mégalopole européenne ou axe rhénan décrite par le géographe Roger BRUNET), aujourd'hui, le réseau est plus complexe, Guy BAUDELLE évoque une « pieuvre rouge » qui organise le réseau, toujours dominé par Paris et Londres. Une organisation qui se dessine grâce aux axes de communication et aux interrelations denses entre ces pôles urbains européens.
3.3.2. Francfort, métropole européenne.
Travail à faire par les étudiants.
Carte du réseau urbain européen à compléter