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Geobunnik

Le blog d'un enseignant qui prépare au CAPES et au CRPE en géographie à l'ESPE de Corse à Ajaccio et Corte.

Le Sahara, territoire de conflits, essai de grille de correction

Publié le 12 Octobre 2013 par geobunnik in Une géographie des conflits

Tentative de correction du sujet 0 proposé en septembre 2013.

voir : http://www.education.gouv.fr/cid49096/exemples-de-sujets-et-notes-de-commentaires-concours-du-second-degre.html

mais aussi voir : http://cache.media.education.gouv.fr/file/capes_externe/79/1/s0_capes_ext_hist_geo_269791.pdf

et enfin, voir : http://cache.media.education.gouv.fr/file/%282014%29/61/4/nc_capes_ext_hist_geo_2_274614.pdf

 

Première partie, analyse critique des documents :

 

1- Prévoir un décompte du temps : la première partie compte pour 10 points, donc la moitié du temps (2 heures et ½).

  • ¼ d'heure environ pour poser ses idées sur l sujet avant de regarder les documents.

    On peut n'utiliser qu'une feuille. Une deuxième page sera utilisée pour poser des idées d'application pédagogique en même temps (une feuille utile pour la seconde partie)

  • ½ heure pur regarder, lire, analyser et relier les documents afin de trouver ce qui les relie.

  • ¾ d'heure maximum pour trouver

    • une problématique (théoriquement le dossier est problématisé, mais on le voit ici, il n'y a pas de problématique claire)

    • un plan

    • La méthode classique consiste à prendre une page par partie, de la découper en deux, trois ou quatre sous-parties dans lesquelles on place :

      1. le titre, écrit clairement (pas de question, pas de titre à rallonge)

      2. les trois ou quatre idées principales de la sous-partie ;

      3. sous chaque idée, un exemple (ou plus) précis (chiffres, dates, lieux, croquis, …)

      4. des liens entre les idées.

    • Pour ne pas oublier la problématique, je propose de la réécrire en dessous de chaque titre de partie (avant les sous-parties), pour bien la suivre et qu'elle ne soit pas un gadget.

    • Pour rédiger l'introduction et la conclusion

  • 1 heure et ½ pour rédiger son argumentation.

 

2- Poser ses idées avant de regarder les documents :

  • Délimiter le sujet :

    • le Sahara ;

      • quelles limites naturelles ?

        • Un désert, du sable (15 % seulement, les erg), des rochers (85 %, le reg), des montagnes qui servent de refuge depuis très longtemps (Hoggar, Tibesti, Adrar des Ifoghas, …)

        • Au sud, le Sahel (« rivage ») fait-il partie du sujet ? (non).

        • A l'ouest et à l'est, où s'arrêter ?

        • Un territoire riche en matières premières (pétrole, gaz naturel, phosphates, uranium).

      • Quelles limites politiques ?

        • Entre 7 et 10 États : faut-il inclure la Tunisie ? L’Égypte ? Le Soudan ? …

        • Le Nigeria (11° pays?) fait-il partie du Sahara à cause des mouvements qui le traversent au nord, ou est-ce le Sahel ?)

        • le Sahara est devenu une frontière de l'Union Européenne suite aux accords de voisinage (Politique Européenne de Voisinage, système FRONTEX, etc.)

        • des régions qui sont périphériques pour les États qui les administrent, avec logiquement une gestion faible, des frontières poreuses, une fragilité des frontières.

      • Quelles limites humaines ?

        • un territoire relativement vide mais avec des pleins (les villes et les exploitation d'hydrocarbure)

        • un territoire habité par des populations locales, des migrants, des touristes (plus beaucoup), des sédentaires et des nomades (touaregs), par compagnies pétrolières ou minières (phosphate, uranium) et leurs employés, par des militaires aussi.

        • un territoire où l'imaginaire reste fort

        • un territoire traversé par des flux (migrants, touristes, nomades, routiers)

    • Territoire de conflits :

      • on pense à l'actualité proche :

        • AQMI et Ansar Dine au Mali, en janvier 2012 jusqu'en janvier 2013 à partir de l'Adrar des Ifoghas, sanctuaire pour les groupes islamistes. Une union temporaire entre djihadistes et rebelles touaregs. Un effet de la guerre civile libyenne, donc du printemps arabe.

        • La prise d'otage dans le champ pétrolier d'In Amenas en janvier 2013.

      • Plus loin dans le temps :

        • le Sahara Occidental depuis 1975, la marche verte, le mur, une paix en construction depuis 20 ans

        • les diverses rebellions touarègues des années 1970 aux années 1990.

        • le Darfour (2003-2008, même si la situation n'est pas réglée, polémique autour du terme de génocide)

        • la guerre civile tchadienne des années 1980 + son internationalisation avec l’intervention libyenne puis française entre 1983 et 1987.

      • des conflits asymétriques avec des guérillas, des attentats, des prises d'otage (touristes contre rançon, employés contre rançon, …)

  • Les documents :

    • Les 5 documents peuvent être présentés comme :

      • 2 documents scientifiques (1 et 2).

      • 1 de vulgarisation scientifique (diploweb).

      • 2 cartes à grande échelle.

      • Un Article de presse.

      • (on laisse de côté les extraits du programme de terminale).

    • Lecture des documents :

      • Document 1 : très riche car :

        • il pose un cadre, un fond de carte pour un croquis,

        • il délimite le sujet (pas de Soudan ni d’Égypte, pas de Sahel).

        • un plan clair (ressources / conflits / infrastructures / migrations)

        • Évoque les ressources (au cœur des conflits ? )

        • mais oublie l'actualité (normal, il a été fait avant 2012), l'importance des revendications djihadistes et touarègues.

        • Ne place pas les routes commerciales ou migratoires précisément.

        • Rappelle indirectement la situation de frontière (présence de Shengen).

      • Document 2 : riche aussi, uniquement sur le Mali, pratique pour une étude de cas

        • pose bien les enjeux du conflit actuel ;

        • ajoute à nos idées :

          • un État failli ;

          • une violence politique interne (coup d’État) ;

          • la distance, la taille des territoires ;

          • la relégation du nord du Mali ;

          • l'idée de minorités (les touaregs)

          • l'idée de sanctuaire (à relier avec guérilla, plus qu'avec terrorisme)

            => un débat actuel est de savoir si les mouvements djihadistes sont des guérillas ou non (s'appuient-ils sur une population locale … non ; ont-ils des revendications territoriales … non plus. Donc ils restent des mouvements terroristes que Gérard CHALIAND appelle du terrorisme publicitaire).

          • La pauvreté des populations sahariennes,

          • les enjeux à une autre échelle, régionale entre France et Algérie mais on peut ajouter États-Unis, trafiquants sud-américains, la Chine aussi, …

        • mais pour une exploitation en classe, beaucoup trop long : on pourra le découper, en tirer des extraits.

      • Document 3 : document intéressant aussi

        • Encore à l'échelle d'un État, le Niger.

        • Encore l'idée de minorité touarègue ;

        • Encore des acteurs à deux échelles (État et région) ;

        • Encore les richesses minérales ;

        • Encore des trafics (drogue, armes, cigarettes) ;

        • Une gestion de la crise pacifique suite à des conflits (1990-95, 2007-2009). La réponse apportée par les accords de paix étant l'intégration plus visible des la minorité dans l'ensemble national par un processus de décentralisation. (pour stabiliser le pays, contrôler les frontières?)

        • des difficultés financières, la pauvreté (avant-dernier rang mondial … proche de la Libye riche).

        • le titre est important : peur d'une contagion (venue du Mali et de la Libye).

      • Document 4 :

        • centré sur le nord du Mali ;

        • on retrouve :

          • des confins,

          • des trafics,

          • des frontières,

          • des touaregs en rébellion,

          • AQMI

          • un sanctuaire

          • la France

          • des enlèvements

        • pratique aussi pour un croquis de synthèse, certaines localisations précises.

      • Document 5 :

        • le Sahara occidental, encore à l'échelle nationale ;

        • son importance économique pour le Maroc (idée de périphérie à utiliser avec précaution)

        • son importance politique pour le Maroc pou la constitution de son unité nationale : c'est un facteur du nationalisme marocain comme peu l'être l'attachement à la monarchie.

        • une intervention extérieure de l'ONU pour les réfugiés mais aussi pour le règlement de la paix (MINURSO)

        • une rébellion connue et soutenue par l'Algérie, le Front Polisario ;

        • le mur de sable, les champs de mine, …

        • on est dans un territoire approprié, habité, exploité.

        • Manquent ici les revendications et mouvements berbères, les attentats de Marrakech (2011) et de Casablanca.

 

3- Problématiser et proposer un plan :

  • On peut penser que la problématique tourne autour des notions de :

    • État, (des États faibles, parfois faillis face à des mouvements qui leur échappent)

    • minorités (gérer des minorités dans un territoire vaste et mal maîtrisé)

    • maîtrise du territoire (voir ci-dessus)

    • la contagion (peur d'un nouvel Afghanistan, d'un embrasement général de la région)

    • la frontière (une frontière qui a perdu son sens de fermeture : espace de passage, de transit, mais aussi front pionnier pour les exploitants, les migrants, avec les violences qui y sont liées… )

  • Deux plans proposés :

Premier plan :

  1. Des causes endogènes aux conflits :

    1. Géographie physique (immensité, le cadre naturel varié), la frontière. → propice aux guérillas.

    2. La division politique → Etat failli, Territoire non contrôlé, présence de minorités.

    3. Des inégalités socio-économiques : ressources, pauvreté, corruption.

  2. Des acteurs exogènes :

    1. Lybie : le printemps arabe.

    2. Les entreprise (exploitation des ressources) – États africains.

    3. Les trafics : drogue, arme, migrations clandestines.

  3. Des conflits locaux qui s'internationalisent :

    1. Point de départ.

    2. Le conflit.

    3. Règlement. → Niger

Conclusion :

  • Des causes structurelles et conjoncturelles → affaiblissement des états → Guerre.

  • Pas de règlement durable des conflits.

  • Difficulté à présenter le sujet à des élèves.

 

Deuxième plan : Gérer l'immensité du Sahara est-elle encore possible par des États dépassés ?

  1. Des États qui ont du mal à gérer l'immensité des territoires

    1. Le Sahara, territoire de l'immensité (distances en kilomètres, en temps, idée d'isolement ; variété des paysages qui explique aussi le sanctuaire + le peuplement inégal : des grandes zones vides occupées par des nomades et des villes qui se peuplent par exode rural + arrivée de migrants. De plus les axes se renforcent aussi) (doc 1) => questionnement sur les limites du Sahara ? Sur ce qu'est un territoire ?

    2. Un territoire divisé (États, régions, fragmentation politique issue de la colonisation/décolonisation) (doc 1-3-4) => ici, on évoque la multiplication des espaces et des acteurs ces dernières années : la remise en question du modèle westphalien.

    3. Des États plus ou moins faibles (tous les docs) => typologie des États selon leur puissance interne, leur démocratisation :

      • des États faillis ou très fortement divisés ; secoués par des conflits violents ces dernières années (Libye, Mali),

      • des États fragiles où minorités et trafiquants peuvent s'exprimer violemment (Niger, Mauritanie),

      • Un État qui peine à légitimer la possession de leurs marges (Maroc)

      • des États solides qui arrivent tant bien que mal à contrôler leurs frontières et leur territoire (Algérie, Tchad)

  2. Une immensité mise à profit par des groupes rebelles.

    1. Une immensité qui favorise les trafics, donc le financement de ces groupes ; (doc 1-2-3-4) => le territoire reste une donnée fondamentale pour comprendre les conflits, il sert d'enjeu.

    2. Des frontières mal contrôlables qui favorisent la contagion des conflits et les mouvements des groupes armés ; (typologie des groupes rebelles) (doc 1-2-3-4) => les frontières sont mal bornées, mal contrôlées car très longues dans des territoires vides ; les guerres « Toyota » ou « pick-up »

    3. Des minorités et des groupes qui ne reconnaissent pas toujours les frontières et les États. (doc 2-3-4-5) => quelle intégration des minorités ? Et quel contrôle sur des groupes djihadistes disséminés dans des territoires immenses ? Lister les différents groupes, leur évolution au besoin.

  3. Des territoires au cœur des conflits

    1. Des territoires mal contrôlés où les rébellions trouvent des sanctuaires (Adrar des Ifoghas) (doc 1) => rappeler ce qu'est une guérilla, un sanctuaire, montrer sur un croquis les différents groupes qui se partagent le Sahara (AQMI, MNLA, Front Polisario, … )

    2. L'inégal partage des richesses source secondaire de conflits (Pétrole et gaz naturel => importance économique, exportation vers l'UE ; In Amenas, … + les autres ressources, minérales) (doc 3-4-5)

    3. Des acteurs extérieurs qui influencent le cours des conflits. (France, ONU, États-Unis, Chine mais aussi sociétés privées comme Areva, Total, …) (doc 1-2-3-4-5) => une internationalisation des conflits (Maroc, Libye, Mali, Niger) car le Sahara est une frontière, une marge de l'Union Européenne.

 

En complément, on peut regarder :

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Deuxième partie, exploitation adaptée :

 

1- Méthode :

  • On demande deux choses en 2 heures 30 :

    1. un écrit de synthèse, donc un texte qui explique en divers paragraphes comment transmettre connaissances et notions à un niveau donné (ici Terminale ES-L)

    2. une « production graphique », donc un croquis de synthèse démontrant une des idées forte de l'analyse des documents.

  • Pour l'écrit de synthèse, on peut proposer :

    • de partir des programmes, afin de bien connaître ce qui est attendu, à quel niveau, à quel moment de l'année : Ici, L'exploitation de ce dossier doit se faire en classe de terminale L et ES. Ce thème entre en partie dans le cadre d'une séquence consacrée à l'étude de l'Afrique à travers le prisme des défis du développement.

    • De replacer cet enseignement dans le cursus scolaire :

      • annuel, => deuxième moitié de l'année (Mondialisation et dynamiques géographiques des territoires :

        • Thème 1 introductif - Clés de lecture d'un monde complexe (10-11h)

          • Des cartes pour comprendre le monde

          • Des cartes pour comprendre la Russie

        • Thème 2 - Les dynamiques de la mondialisation (18-20h)

          • La mondialisation en fonctionnement

          • Les territoires dans la mondialisation

          • La mondialisation en débat

        • Thème 3 - Dynamiques des grandes aires continentales (29-31h)

        • L'Amérique : puissances du Nord, affirmation du Sud

        • L'Afrique : les défis du développement

        • L'Asie du Sud et de l'Est : les enjeux de la croissance

      • de l'élève : en terminale,

        • la mondialisation a été déjà étudiée en quatrième (APPROCHES DE LA MONDIALISATION - La classe de quatrième est consacrée à l’étude des relations nouées à l’échelle mondiale et à leurs effets sur les territoires à différentes échelles.

          Par des études de cas, il s’agit de mettre la mondialisation en images, en s’appuyant en particulier sur des paysages, et de fournir quelques éléments simples de description, d’analyse et d’explication de ce processus. Une place est faite, dans le programme, aux débats que suscite la mondialisation.

          La mondialisation transforme la hiérarchie des États et développe ou réduit les inégalités socio-spatiales sur les territoires. Des études de paysages, de cartes et la réalisation de croquis donnent aux élèves une première approche de son impact sur les dynamiques territoriales. Au fur et à mesure de l’avancement du programme les études de cas permettent d’approfondir un parcours du monde et d’élaborer une carte simple de l’organisation du monde d’aujourd’hui.

          Pour localiser et situer, pour comprendre et expliquer, les élèves manient cartes et images, de tous types et à toutes les échelles, en utilisant régulièrement les ressources fournies par les technologies de l’information et de la communication.) (extrait des programmes de 4°)

        • Elle a aussi été abordée en classe de première à la fin de l'année scolaire lorsque les élèves se sont intéressés à es effets en Europe et en France

        • la notion de territoire est au cœur du programme de Première L et ES. On peut donc partir de l'idée que les élèves maîtrisent cette notion clé de la géographie. Les élèves sont sensés savoir qu'un territoire est « généralement associé à un sentiment d’appartenance identitaire au lieu considéré ; le processus de territorialisation se fonde sur des pratiques d’organisation, de gestion, d’administration, d’aménagement, et d’appropriation par un groupe social de l’espace sur lequel il vit et agit. » (extrait des ressources pour la classe de Première). Cependant, les territoires étudiés en classe de Première sont surtout des territoires exploités, administrés, des territoires de gestion. Ici, le terme est à rendre dans un sens plus large.

        • l'Afrique a pu être étudiée au collège :

          • en sixième (étude de cas sur un désert chaud dans le thème 6, habiter des territoires à forte contrainte) ;

          • en cinquième en histoire dans le thème III, regards sur l'Afrique (Une civilisation de l’Afrique subsaharienne (au choix), ainsi que les grands courants d’échanges des marchandises, saisis dans leurs permanences (le sel et l’or du Soudan, les esclaves…) entre le VIIIe et le XVIe siècle)

          • en quatrième à travers la colonisation (thème IV de la troisième partie du programme d'histoire) ; les flux migratoires ou le tourisme en Afrique du nord (thème 3 de la première parti du programme -les espaces majeurs de production et d'échanges- sur les mobilités humaines) ; l'étude d'un PMA dans la deuxième partie consacrée aux territoires dans la mondialisation.

          • En troisième à travers le choix d'un pays africain ou l'Algérie dans le cadre de la décolonisation (partie III, thème 2)

        • le rôle mondial de la France en fin de troisième

        • vis à vis d'autres matières (ECJS, sciences, histoire).

    • D'expliciter ce qu'est une étude de cas, à quoi elle sert et comment elle est mise en œuvre : (extrait des ressources pour la classe de terminale:)

      • L’étude de cas permet d’aborder une question du programme à partir d’une situation précise, localisée et ancrée dans un territoire ; elle met en évidence quelques grands enjeux spécifiques. L’étude de cas évite un enseignement uniquement ou préalablement conceptuel de la géographie conduisant le plus souvent à une géographie générale, nomenclaturale, passant en revue les espaces sans les étudier véritablement.

      • L’étude de cas s’inscrit toujours dans un territoire et met en œuvre un raisonnement géographique. Elle cherche à faire apparaître les grands enjeux de la question en formulant les interrogations essentielles de la géographie : où se situe le phénomène ? Quel aspect a-t-il dans l’espace ? Quels rapports entretient-il avec d’autres espaces ? Qui sont les acteurs qui participent à ce phénomène ? Quelle organisation du territoire peut-on observer ? Ce raisonnement géographique suppose de mobiliser plusieurs échelles d’espaces car chacune d’elles montre des phénomènes spécifiques ou apporte des explications qu’une seule échelle n’aurait pas permis d’aborder.

      • L’étude de cas induit des réflexions de portée générale. Elle vise donc deux objectifs complémentaires : d’une part, mieux raisonner sur un territoire réduit ; d’autre part, accéder à une compréhension globale d’un espace plus vaste, souvent continental ou mondial en terminale, en prenant appui sur l’étude de cas. Elle permet ainsi de construire progressivement des notions et conduit à une mise en perspective.

      • C’est par l’étude de cas que commence le traitement de la question. Dans cette démarche résolument inductive, on n’attend pas de préalables (présentation du thème, remarques générales sur le thème, recensement des grands enjeux, allusion à quelques situations majeures, etc.). C’est au cours de l’étude de cas que les élèves appréhendent les enjeux et la complexité d’un territoire, la diversité de ses acteurs, ses évolutions envisageables.

      • L’étude de cas occupe environ un tiers du temps accordé à l’enseignement de la question. En effet, en terminale, l’étude de cas ne constitue qu’un des trois points de la question. On adaptera pour chaque question le temps précis à y consacrer. Cependant, l’étude de cas ne peut être considérée comme une simple « introduction » qui servirait à présenter à grands traits la question avant d’en faire un traitement assez général.

      • On sera attentif aux choix et au nombre des documents lors de l’étude de cas. Ils sont choisis pour leur capacité à mettre en évidence les enjeux et à donner une dimension spatiale à l’analyse. Ils autorisent la description, l’organisation du discours et la construction d’arguments par les lycéens. Durant l’étude de cas, le professeur encadre la réflexion de la classe, aide les élèves à structurer leur pensée et apporte les compléments de connaissances nécessaires.

    • De délimiter le sujet tel qu'il est proposé dans le programme de Terminale L et ES :

      • les enjeux économiques et géopolitiques de l'ensemble saharien au regard des ressources qu'il recèle ; les convoitises qui s'y manifestent.

      • Environ 3 heures d'étude de cas pour montrer comment ce territoire est inséré dans la mondialisation.

      • Quelques axes de lecture sont proposées dans les ressources pour la classe de Terminale :

        • un espace de fortes contraintes physiques, mais disposant de ressources. Le nom même, al-sahrà (désert), de cet immense espace (8,5 millions de km²) dont les limites peuvent varier selon les critères retenus, suggère la contrainte radicale de l’aridité à laquelle s’ajoutent de forts contrastes thermiques. Le Sahara, peu peuplé hormis le couloir du Nil, dispose de ressources, principalement souterraines (phosphates, hydrocarbures, nappes aquifères fossiles) ; il est aussi propice à un tourisme d’aventure contrarié par une insécurité endémique ;

        • un ensemble politiquement fractionné. Le découpage frontalier, aujourd’hui assumé par les États africains, est toutefois source de contestations par les populations locales (fédération touareg), de revendications territoriales (Sahara occidental), de conflits et de mouvements de populations réfugiées. Pour les États du Maghreb ou du Makrech tournés vers la Méditerranée, les territoires sahariens constituent des arrières pays en voie d’intégration ; pour plusieurs des États saharo-sahéliens (Mali, Niger, Tchad, Soudan), l’enclavement s’ajoute à l’aridité ;

        • un espace convoité. Les enjeux géopolitiques et économiques des espaces sahariens suscitent de nombreuses convoitises entre de multiples acteurs internes à l’Afrique ou extérieurs : zones d’influence, contrôles de territoires, exploitation de ressources (pétrole, uranium, par exemple). Ces convoitises se manifestent dans les investissements en provenance, le plus souvent, d’autres parties du monde, et s’expriment, entre autres, dans des conflits intra et interétatiques dont les populations subissent les effets, conjugués à ceux de la mal gouvernance.

      • Les acquis de cette étude seront synthétisés sous la forme d’un croquis.

    • D'aboutir à une trame qui explique la démarche de l'enseignant :

      • des attendus,

      • des représentations préexistantes de la part des élèves

      • une méthode à suivre,

      • des notions, un vocabulaire à apprendre,

    • D'aboutir finalement à un croquis

    • De penser à ce qui suit aussi :

      • d'abord la généralisation « le continent africain face au développement et à la mondialisation en évitant les clichés, un regard misérabiliste ou qui expliquerait la passivité d'un continent face à un phénomène qui le toucherait de loin.

      • Puis l'étude de l'Afrique du sud comme pays émergent.

    • De penser au baccalauréat

 

2- Le décompte du temps :

Les deux heures et demie peuvent être découpées ainsi :

  • une ½ heure maximum pour poser ses idées, les notions à développer, la trame du croquis et replacer la séquence dans l'année scolaire.

  • Entre 1 heure et ¼ et 1 heure et ½ pour rédiger sa réponse organisée. Cette réponse peut s'organiser en deux temps (le troisième étant la « production graphique ») :

    1. Replacer le dossier dans l'optique de l'enseignement :

      • Rappeler le programme concerné par le sujet :

        • sa place dans l'année,

        • le temps que l'on y passera,

        • une logique à long terme (préparation au DNB ou au baccalauréat, exposer une méthode de travail en début d'année, …)

      • Rappeler, au besoin, ce que l'on attend de l'enseignant et des élèves lorsqu'on étudie :

        • une étude de cas,

        • une mise en perspective,

        • un exemple,

        • un croquis,

        • autre.

      • Penser aux représentations possibles des élèves :

        • Le territoire ou le phénomène étudié a-t-il été étudié auparavant ?

        • Les élèves ont-il des pré-requis ou pré-acquis en ce qui concerne cette étude ?

        • Quelle représentation ont-ils de ce qui est étudié ?

    1. Proposer une liste organisée et argumentée de notions et éléments utiles pour cette séquence :

      • Des notions déjà vues, étudiées, maîtrisées par les élèves avant cette séquence :

        • des notions étudiées durant l'année en cours ;

        • des notion étudiées les années précédentes.

      • Les principales notions (notions majeures) à étudier durant cette séquence :

        • Des notions pour le thème du programme ;

        • Des notions pour la séquence proposée ; Ces deux groupes de notions sont à expliquer : il faut montrer au correcteur que l'on maîtrise ces notions. Inutile de revenir sur le fond scientifique (en première partie) mais il faut quand même apporter ces précisions.

        • Une logique de réflexion pour cette séquence ;

        • Des choses à éviter (comme le déterminisme, les clichés, …)

      • D'autres notions, secondaires, mais qui seront abordées durant la séquence. Des notions et éléments utiles, mais peu développés.

    1. Ne pas oublier d'intégrer la « production graphique » ni de conclure !

  • Entre ¾ d'heure et une heure pour réaliser une production graphique, ici, un croquis destiné à des élèves. C'est le troisième temps de la copie : montrer une application possible.

      • Dans l'idéal, il faudrait rédiger, dessiner cette production graphique avant les deux autres parties. En effet, comme pour la composition, la réalisation de cette production (assez simple car elle s'adresse à des élèves) ne peut être bâclée : il fat la soigner.

      • De plus, elle est le résultat final de la copie (le dernier regard du correcteur, … mais aussi peut-être son premier regard) qui induit toute la démarche précédente :

        • les notions peuvent y figurer,

        • la problématique du cours doit y figurer, …

      • Attention cependant à n pas s'enfermer dans une méthode pré-établie : cette « production graphique » n'est pas forcément un croquis. Cela peut être aussi :

        • un organigramme (ou schéma heuristique),

        • un schéma,

        • une analyse de paysage,

 

3- Une application autour de ce sujet :

 

  1. Replacer le dossier dans l'optique de l'enseignement :

    • Rappeler le programme concerné par le sujet :

      • sa place dans l'année :

        • Cette séquence se situe dans le troisième thème des classes de terminales ES et L qui a pour but l'étude de la « mondialisation et des dynamiques géographiques des territoires ». Ce thème, « dynamiques des grandes aires continentales », peut être traité en 29-31 heures de cours (évaluations comprises). On peut imaginer que cette partie du programme est étudiée à partir du mois de janvier ou février car il correspond à la moitié du temps du programme de la classe de terminale ES-L.

        • La question « L’Afrique : les défis du développement » est la deuxième question du thème, elle suit l'étude de l'Amérique et précède celle de l'Asie du sud et de l'est.

        • Comptant pour 1/3 du thème, cette question sera trait en environ 10 heures.

      • le temps que l'on y passera,

        • La partie sur le « Sahara : ressources, conflits » est une étude de cas introduisant la question des défis du développement en Afrique. On peut y consacrer 1/3 du temps, soit environ 3 heures.

      • une logique à long terme :

        • Cette partie du programme se situe à quelques mois du baccalauréat, il s'agit donc pour l'enseignant, comme pour les élèves de se préparer activement et efficacement à cette épreuve dont la finalité, au delà de l'obtention d'un diplôme universitaire est de préparer les élèves à des exercices universitaires, à savoir la composition et l'étude critique de documents en géographie ou la réalisation d'un croquis ou de celle d'un schéma.

        • De plus, le programme de terminale est l'aboutissement d'un cycle qui a vu les élèves étudier différents phénomènes à différentes échelles (le maniement de celles-ci doit être maîtrisé), soit lors de cours, soit lors d'études de cas.

    • Rappeler, au besoin, ce que l'on attend de l'enseignant et des élèves lorsqu'on étudie :

      • Ici, les séquences à préparer forment une étude de cas autour d'un territoire spécifique, le Sahara que nous avons défini et décrit lors de la première partie. L'étude de cas a pour but « d’aborder une question du programme à partir d’une situation précise, localisée et ancrée dans un territoire » ; elle s’inscrit toujours dans un territoire et met en œuvre un raisonnement géographique tout en induisant « des réflexions de portée générale en raisonnant sur un territoire réduit », mais pour « accéder à une compréhension globale d’un espace plus vaste, souvent continental ou mondial ». L'étude de cas commence forcément la question, par une démarche inductive. Les élèves appréhendent alors « les enjeux et la complexité d’un territoire, la diversité de ses acteurs, ses évolutions envisageables ».

      • Les ressources attenantes au programme de Termiale ES et L rappellent aussi que l' « On sera attentif aux choix et au nombre des documents lors de l’étude de cas. Ils sont choisis pour leur capacité à mettre en évidence les enjeux et à donner une dimension spatiale à l’analyse. Ils autorisent la description, l’organisation du discours et la construction d’arguments par les lycéens. Durant l’étude de cas, le professeur encadre la réflexion de la classe, aide les élèves à structurer leur pensée et apporte les compléments de connaissances nécessaires ».

 

    • Penser aux représentations possibles des élèves :

      • Le territoire ou le phénomène étudié a-t-il été étudié auparavant ?

        • Oui : voir plus haut (méthode)

      • Les élèves ont-il des pré-requis ou pré-acquis en ce qui concerne cette étude ?

        • Évidemment : l'étude de cas ; les croquis ; la recherche d'informations dans les documents ; la rédaction d'informations ; la synthèse d'informations et de connaisances ; etc.

      • Quelle représentation ont-ils de ce qui est étudié ?

        • Ça, on ne peut pas le savoir, il faut interroger les élèves. Cependant, le sujet a été fortement médiatisé ces dernières années, notamment lors du printemps arabe, de l'intervention militaires aérienne franco-américaine et de l'intervention française (dans le cadre d'un mission de l'ONU et avec le soutien de l'Union Africaine) au Mali.

        • Si les élèves ne maîtrisent pas forcément la complexité des acteurs et des enjeux de ce territoire, celui-ci n'est pas forcément inconnu de ceux-ci.

  1. Proposer une liste organisée et argumentée de notions et éléments utiles pour cette séquence :

    • Des notions déjà vues, étudiées, maîtrisées par les élèves avant cette séquence :

      • des notions étudiées durant l'année en cours ;

        • La mondialisation, au cœur du programme de Terminale ES et L. (voir plus haut) 

        • Le/les territoire(s), abordés en première et ré-exploités en terminale. (voir plus haut)

        • Les acteurs et les jeux d'acteurs. (ici : les États, les guérillas ou terroristes (débat scientifique actuel), les entreprises (ici principalement pétrolière sou extractives, minières), les mafias, les migrants (ici venus des région concernées ou d'autres pays plus méridionaux), les citoyens ou populations locales, …)

        • Le développement (forcément durable, il faudrait associer les deux manières de le dire)

      • des notion étudiées les années précédentes.

        • Le territoire. (voir plus haut)

        • Les ressources : notion abordée indirectement dans les programmes de cinquième (la question de l'énergie ou de l'eau) et de seconde, mais aussi en troisième. 

        • Les contraintes physiques d'un territoire, ici le désert et l'aridité, notions vues en sixième mais aussi en cinquième et seconde, certainement enfouies dans la mémoire des élèves.

    • Les principales notions (notions majeures) à étudier durant cette séquence :

      • Des notions pour le thème du programme ;

        • voir ci-dessus, en rappelant les principales pour cette question : développement, territoire et mondialisation.

      • Des notions pour la séquence proposée ;

        • Les conflits

        • Les États faillis ou en faillite ou faibles (tout est relatif)

        • Les flux de marchandises légales ou illégales (armes, drogues), de personnes (migrants), d'idées, etc.

        • Les minorités, ici les touaregs et autres saharouis.

        • La pauvreté et les PMA (Pays les Moins Avancés).

      • Une logique de réflexion pour cette séquence ;

        • selon les ressources pour le lycée, « mettre à jour les enjeux actuels du développement et de l’insertion de l’espace saharien dans la mondialisation », c'est à dire montrer que le Sahara concentre sur son (ou ses) territoire(s) certains enjeux du développement (inégalités, présence de ressources exploitées pour les pays occidentaux ou émergents, une frontière de l'Union Européenne, etc.) et qu'il est intégré dans la mondialisation par les flux, les enjeux politiques et économiques qui le traversent.

        • Un périphérie n'est pas un isolat, elle est connecte aux centres (à l'heure de l'émergence où les centres se multiplient : UE, Amérique du Nord, Brésil, Afrique du Sud, Asie de l'Est, Asie du Sud, Russie pour les centres majeurs du monde).

    • Des choses à éviter (comme le déterminisme, les clichés, …)

      • Le Sahara est certes désert mais il est habité (au sein géographique du terme), dynamique (il se peuple, les villes gagnent des habitants, il est traversé par des flux qui se renforcent). Bref, ce n'est pas un territoire passif qui attend une manne occidentale.

      • C'est un territoire dans son sens propre : il est habité, approprié, arpenté, traversé, convoité, même s'il est mal maîtrisé par les États qui le composent. C'est pour cela que certains évoquent des espaces interstitiels où se développent d'autres modèles s'opposant au modèle westphalien … mais ça c'est peut être un peu complexe pour des élèves de terminale.

      • C'est une périphérie certes, mais ce n'est pas un isolat (bis).

    • D'autres notions, secondaires, mais qui seront abordées durant la séquence. Des notions et éléments utiles, mais peu développés.

      • Je le mets ici, sans le développer, car je pense que das 99% des cas, les candidat n'auront pas le temps d'en arriver là...

 

  1. La production graphique :

    • Elle peut reprendre ces différents éléments : 

 

  1. Un territoire immense riche en ressources :
  • Les limites du Sahara

  • Les zones d'exploitation des hydrocarbures (pétrole ou gaz naturel)

  • Les zones d'exploitation minière (phosphate au Maroc, uranium au Niger)

  • Les villes, carrefours économiques et sociaux mais au faible poids politique.

 

  1. Un ensemble divisé entre des États aux ambitions et aux moyens très différents

    • Les frontières des États

    • Les capitales

    • Des États stables qui contrôlent plus ou moins leurs territoires

    • Des États affaiblis par la corruption ou des luttes internes pour le pouvoir

    • Des États en guerre ou faillis

 

  1. La présence d'acteurs qui déstabilisent la région :

    • les sanctuaires de groupes terroristes (djihadistes de Boko Haram, d'AQMI)

    • des zones de contestation des frontières par des minorités (Touaregs, Saharouis)

    • Les flux illégaux d'armes

 

  1. Un territoire au cœur d'enjeux mondiaux :

    • Intervention française au nom de la lutte contre le terrorisme.

    • Aide militaire des États-Unis à de nombreux États, au nom de la lutte contre le terrorisme.

    • Présence de l'ONU (casques bleus, HCR, …)

    • Les principales routes migratoires qui traversent le Sahara

 

Pour la remplir, débrouillez-vous (hahaha).

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