Quelles problématiques autour de ce thème ?
La problématique ne porte pas sur le phénomène proprement dit (du genre spécialisation des territoires, divisions socio-spatiales) mais autour de l'idée que cette notion est au cœur de la géographie et de l'enseignement.
On peut donc proposer une problématique, un sujet problématisé :
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Autour de l'idée que ce concept éclaire d'autres domaines de la géographie ? (risques, transports, ...)
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Autour de l'idée que l'étude de la mondialisation par les géographes entre dans la double logique d'un phénomène géographique (emboîtement des échelles, territorialisation d'un phénomène) mais aussi de l'idée que la géographie est une science de synthèse (facilement applicable pour la mondialisation et ses différents aspects).
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Autour de l'enseignement d'un terme connu (au sens ou on emploie beaucoup ce terme), utile et complexe : comment passer du savoir scientifique au savoir enseigné ?
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Autour de la cartographie d'un processus géographique majeur ?
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Autour des échelles, comment les articuler, les emboîter, les associer ?
1- La longue prise de conscience du monde par ses habitants.
1.1. De la mesure du monde à sa théorisation
De l'Antiquité au XIX° siècle, il y a une volonté de la part des sociétés humaines de décrire le monde, d'expliquer le fait qu'il peut former un tout et enfin la volonté de mesurer et de connaître les limites de ce monde.
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La description du monde se fait par l'arpentage plus ou moins régulier et difficile : des explorateurs missionnés par le pouvoir (Jean Plan CARPIN, James COOK, La PEROUSE, …), des militaires (HERODOTE, FOUCAULD, …), des commerçants (Marco POLO), des religieux, …
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L'explication du monde (cosmogonie et cosmographie) est l'affaire des scientifiques, des religieux et des philosophes.
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La mesure du monde est le fait des géomètres, des cartographes du roi (ou des princes en général).
Toutes ces démarches et logiques poussent à la conception progressive de la réalité et de l'idéalité de la finitude du monde.
Ce monde est alors logiquement centré sur les civilisations qui le décrivent. Les Européens, notamment les Grecs puis les Romains puis les Français, Anglais, … centrent leur vision du monde, leurs représentations, leurs cartes sur leur ville capitale.
On peut finir ce temps au début du XX° siècle, autour des années 1909-1911 avec la course et la 'conquête' des pôles (le pôle Nord en 1909 par Robert PEARY / le pôle Sud en 1911 par AMUNDSEN, devançant SCOTT). On sait que la Terre est finie, même si de nombreux territoires n'ont pas été explorés par les Européens … Un temps aussi de construction d'un monde européano-centré à partir de 1492, et surtout à partir de la domination britannique sur les mers et les terres du monde à la fin du XVIII° siècle.
1.2. Les géographes de la fin du XIX° siècle et du début du XX° siècle
Ils décrivent un monde avec la conscience de la domination de ce monde par l'Europe. Leur regard se fait, comme l'écrit Paul VIDAL DE LA BLACHE, autour du 'principe de l'unité terrestre' : la Terre est une, ce qui induit (dans les travaux des géographes, notamment dans les Annales de Géographie) :
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L'idée de l'unité de l'humanité dans les études démographiques, posant même la question dans l'entre deux Guerres de la pertinence des idées de MALTHUS. Cependant, cette idée d'unité se confronte paradoxalement au soutien de nombre de géographes à la colonisation française.
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De cette unité du monde découle l'idée de décrire un monde clos qui a conscience de ses limites. Cela est visible dans les cartes des Atlas de VIDAL DE LA BLACHE (1894), dans les travaux d'Elisée RECLUS, dans la carte de DE MARTONNE de 1909. De travaux qui décrivent aussi les flux, les réseaux qui se construisent fin XIX° siècle (transport maritime, câbles sous-marins, …) … des limites qu'il faut accorder parfois avec des travaux sur les marges pionnières, les fronts pionniers (cf. I. BOWMAN en 1931 ou Henri BAULIG).
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Cette finitude du monde se retrouve dans la description des autres civilisations (toujours dans la logique d'un monde centré sur l'Europe), comme dans les travaux de KAHN, même si ces descriptions sont souvent associées à des classements, une hiérarchie de valeurs replaçant les Européens ou Occidentaux au sommet. Cependant, au début du XX° siècle, les Européens se posent des questions sur l'émergence des pays du Pacifique comme puissances (naît alors l'idée d'un 'péril jaune' notamment Japonais).
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Ce monde est vu comme un organisme vivant (on retrouve les idées de RATZEL, mais aussi des restes de cosmogonie), ce qui sous entend bien sûr des interconnexions (comme entre les membres ou organes d'un même corps).
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A l'heure d'un découpage oligopolistique du monde (pour reprendre une idée développée par Olivier DOLLFUS plus tard en 1997 dans sa description du système monde), entre puissances européennes et entre compagnies commerciales ou industrielles occidentales, le monde est donc vu sous l'angle de la domination européenne, même si celle-ci est sur sa fin à la fin du XIX° siècle et au début du XX° siècle.
1.3. Vers une définition du monde
Cette définition du monde s'est construite progressivement chez les géographes, comme chez leurs contemporains à la fin du XIX° siècle et au début du XX° siècle.
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La première lecture est celle des géographies universelles, pas celle de Conrad MALTE-BRUN mais celle d'Elisée RECLUS et de Lucien GALLOIS. Ces GU décrivent un monde connu, limité et organisé. Pour beaucoup, la séquence 1870-1918 a été fondamentale dans la construction de la compréhension d'un monde fini : industrialisation, crises économiques internationales, guerre mondiale … participent à cette compréhension, même si les économies et sociétés sont plus internationalisées que mondialisées dans le sens où si les connexions se renforcent, il n'y a pas encore de conscience de la globalité de l'ensemble monde. L volonté de ces G.U. est de faire un tableau du monde tel qu'il apparaît sous les yeux des géographes qui ont conscience du rétrécissement du monde, de ses interrelations, de ses interdépendances, de l'uniformisation de la culture matérielle (comme chez Ernest GRANGER en 1922, 5 ans avant la GU de GALLOIS).
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La deuxième lecture est celle de la géographie générale qui, en suivant les idées et la méthode définies par Paul VIDAL DE LA BLACHE s'attache à montrer l'unité du monde (idées et méthodes inspirées de ses lectures allemande, de RITTER à HUMBOLDT). Cette notion de géographie générale tend aussi à montrer que les humains vivent dans un monde où il y a des connexités, même si ces connexités sont verticales plus qu'horizontales pour les géographes des années 1870-1960. Cela pousse à découper le monde en zones définies selon des critères physiques car on sait que le monde est fini. De plus, comme nous l'avons vu, l'extension des empires coloniaux, la création de réseaux de communication ou de commerce renforce ce sentiment.
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En optant pour une lecture téléologique, ont peut aussi trouver chez les géographes de l'école classique des éléments qui tendent à expliquer la mondialisation (cf. la thèse de Jean Baptiste ARRAULT) :
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ZIMMERMAN en 1910 évoque New York comme une ville mondiale
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la géopolitique propose aussi une lecture mondiale des phénomènes
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les réflexions sur le déclin européen des années 1918-1939 (chez Paul VALERY mais aussi chez les géographes, comme chez beaucoup d'intellectuels de leur temps).
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Marie Claire ROBIC dans un article de l' Encyclopédie de Géographie dirigée par Antoine BAILLY, Robert FERRAS et Denise PUMAIN,(article Épistémologie de la géographie) en 1995 pense que la conscience de mondialisation se développe progressivement dans l'entre-deux-guerres. (une idée reprise chez Olivier DOLLFUS).
Si la pensée géographique reste associée à ces idées pendant près d'un siècle, la remise en cause de la géographie classique va d'abord poser sur les méthode et les objets de la géographie avant de s'atteler à réfléchir aux concept à utiliser (au delà du système, du concept centre-périphérie ou de l'espace). Les intenses réflexions des géographes des années 1970-1980 et suivantes amènent à repenser la relation des sociétés au monde.
Cela aboutit à la fin des années 1990 à penser le monde toujours comme une région globale (les restes de la géographie générale), mais aussi comme un horizon. Denis RETAILLE va être parmi les premiers à penser ce nouveau monde à l'heure de la mondialisation. Pour lui ( Denis RETAILLE, Le monde du géographe, Presses de Science-Po, 1997), il faut voir le monde de trois manières :
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une manière matérielle (liée à l'habitat)
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une manière référentielle (liée au support)
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une manière idéelle (liée à un horizon).
Selon RETAILLE, ces trois manières de saisir le monde sont successives et complémentaires.
Cela me pousse à préciser comment la mondialisation est entrée dans nos représentations.
2- Un concept construit récemment
2.1. Une nécessité : penser le monde après la Guerre froide.
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Avec la fin de la guerre froide, un problème se pose : comment lire le monde et ses territoires alors que la bipolarisation est terminée.
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De plus, on a assisté à des changements économiques depuis la fin de la seconde guerre mondiale, avec une forte croissance des échanges mondiaux, associée à une spécialisation des territoires et une ouverture des économies occidentales.
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Enfin, le développement des moyens de communication (audiovisuel et transports) poussent l'opinion publique à s'intéresser de plus en plus à des phénomènes mondiaux.
2.2. Des théories économiques qui dénigrent l'importance des territoires :
Dans les années 1980-1990, la défaite du communisme soviétique provoque une hégémonie conceptuelle des économistes qui ont tendance à dépolitiser et dé-territorialiser la lecture du monde. La complexité du monde est alors niée et des nouveaux concepts apparaissent :
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En 1968 , Marshall MCLUHAN (1911-1980) publie War and Peace in the Global Village, traduit en français et publié en France en 1971 sous le titre de Guerre et paix dans le village planétaire. Cette notion de village global ou de village planétaire va pousser à penser que la géopolitique puis l'économie du monde à une seule échelle, celle du monde.
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En 1983, l’économiste américain Théodore LEWITT publié dans la Harvard Business Review un article intitulé The Globalization of Markets. Sa thèse est celle de l'universalisation rêvée d'un modèle de consommation et de production, celui du modèle nord-américain, notamment autour de l'entreprise mondiale ou globale qui vend partout de la même façon et qui s'adapte aux marchés locaux que s'il elle en est contrainte.
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En 1985, Kenichi OHMAE publie un livre intitulé Triad Power, the Coming Shape of Global Competition. (La Triade, émergence d'une stratégie mondiale de la puissance). En 1990, il publie The Bordless World, Power and Strategy in the Interlinked Economy, (L'entreprise sans frontière). Il y expose l'idée d'un monde marqué par la fin de l'Etat-Nation et par l'émergence d'une économie globale, mondiale.
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A noter que Kenichi OHMAE n'a peut être pas lu Paul VIDAL DE LA BLACHE qui dans un article des 1910 représente le monde sous l'angle d'un 'système mondial' avec trois pôles et trois branches :
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Les années 1990 sont marquées par de nombreuses publications qui développent le thème de l'abolition du temps et de l'espace dans nos sociétés contemporaines. On évoque alors :
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la fin de l'histoire (La fin de l'histoire et le dernier homme, de Francis FUKUYAMA en 1992 dans lequel il affirme que la fin de la Guerre froide marque la victoire idéologique de la démocratie et du libéralisme (concept de démocratie libérale) sur les autres idéologies politiques. Attention, la fin de l'histoire ne signifie pas selon lui l'absence de conflits, mais plutôt la suprématie absolue et définitive de l'idéal de la démocratie libérale, lequel ne constituerait pas seulement l'horizon indépassable de notre temps mais se réaliserait effectivement.)
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la fin des territoires (Bertrand BADIE en 1995 écrit La fin des territoires. Essai sur le désordre international et l'utilité sociale du respect. Pour lui, le territoire en tant que principe fonctionnel de la société internationale n'est plus opératoire. Cette construction intellectuelle et historique est trop marquée, trop occidentale. Il oppose le territoire pensé par l'Etat-Nation aux espaces économiques, culturels qui se dessinent dans le monde qui dépassent ces territoires politiques. De même (on est en pleine guerre de Yougoslavie et l'auteur pense aussi à la situation israélienne), le territoire peut justifier les pires des politiques et des massacres. Enfin, B. BADIE se pose la question de la pertinence du concept de territoire pour la construction européenne à l'heure de l'Union Européenne et de son élargissement à l'Est. Pour lui, il faut donc dépasser cette notion trop restrictive de territoire pour un triptyque : un régionalisme à l'échelle du monde, des interdépendances et un pluralisme structuré.)
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la fin de l’État
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et même la fin de la géographie (Richard O BRIEN, Global Financial Integration, the end of Geography en 1992) ou encore dans les réflexions autour de la nouvelle économie et d'Internet qui réduit les distances et qui abolirait les lieux, les territoires, etc. (idée battue en brèche dans le bon article de Frédéric LASSERRE dans la revue Cybergéo : Internet : La fin de la géographie ?).
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- La réflexion sur les relations à l'échelle mondiale poussent même certains à proposer des nouvelles grilles de lectures culturelles. Ainsi, pour Samuel HUNTINGTON (Le choc des civilisations - 1996), les grandes aires culturelles sont déterminantes dans la géopolitique mondiale. Mais des résistances existent : pour lui, le nouvel " empire du mal " est le monde musulman.
2.3. Les trois temps de la mondialisation : un processus.
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On peut bien sûr reprendre les réflexions de Fernand BRAUDEL sur la diffusion du capitalisme et l'élargissement du système économique de la Méditerranée à l'Atlantique, ce qui permet de penser qu'il y a - comme l'écrit Jacques LEVY dans sa définition de la mondialisation dans son article "mondialisation" de son dictionnaire - plusieurs phases de la mondialisation :
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un premier temps lors des Grandes découvertes et des premiers empires coloniaux aux XVI°-XVIII° siècles, lorsque les Européens dominent l'économie atlantique (avec des conséquences géopolitiques, culturelles).
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Un second temps est celui du XIX° siècle jusqu'aux années 1940, lorsque cette domination européenne aboutit à la création d'économies mondes coloniales : une économie britannique, une autre française, une espagnole, etc. La logique est de connecter les territoires par des relations économiques exclusives favorisant les échanges, des échanges rendus plus rapides par les nouvelles technologies : la vapeur, puis le moteur à explosion et l'avion, le téléphone, etc.
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Un troisième temps commence dans les années 1960, avec une autre révolution des transports, celle des transports de masse, avec les navires marchands puis les porte-conteneurs, avec le tourisme de masse, avec l'essor de firmes multinationales puis transnationales, etc. Une autre technologie apparaît : celle de la communication de masse, la télévision, le coût du téléphone s'effondre, Internet apparaît dans les années 1980 et surtout 1990.
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Jacques LEVY va plus loin, puisqu'il propose 6 phases de la mondialisation qu'il commence avec l'apparition de l'humanité sur la terre jusqu'à nos jours.
- Immanuel WALLESTEIN (Le capitalisme historique, 1985) propose aussi une réflexion sur la mondialisation lorsqu'il réfléchit aux empires mondiaux qui se sont mis en place successivement (Britannique, états-unien).
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Les idées proposées restent souvent dans le cadre d'une étude soit économique (BRAUDEL, WALLESTEIN), soit écologique (comme le propose Edgar MORIN dans La Condition terrestre de l'humanité en 1981. Il y pose le postulat que l'homme est au cœur d'un même monde, la Terre) soit encore culturelle (comme aujourd'hui autour des études de world history).
2.4. Des philosophes pour éclairer les géographes :
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Le même Edgar MORIN voit dans le terme de mondialisation :
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un « maître-mot », comme capitalisme, socialisme ou démocratie qui permet d'appréhender des enjeux qui nous dépassent.
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Un « mot hyperdense » qui concentre un maximum de signification et de vérités ;
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Un « mot noyau » qui est un centre autour duquel gravite nos croyances et nos idées ;
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Un « mot cardinal » qui indique des repères (haut-bas ; nord-sud ; bon-mauvais ; gauche-droite) ;
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Un « mot stratégique » qui est à la fois une forteresse et un mot qui intimide.
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Un « mot mystère » que l'on croit explicatif mais qui doit être expliqué.
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- Peter SLOTERDIJK aspire à fonder une 'sphérologie' (étude du motif de la sphère comme lieu immunitaire pour la vie humaine). Il s'intéresse à la globalisation, vue comme la reconstruction à l'échelle de la planète d'une sphère artificielle (une « serre ») mais aussi d'un grand nombre de sphères globales censées compenser la perte de sphères cosmiques. Il pense que la construction intellectuelle du monde par les sociétés s'est faite en trois temps :
Selon Jean Baptiste ARRAULT, ces idées vont inspirer les réflexions des géographes.
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Avant 1492 : une mise en place de structures sphériques ou globales de pensée de l’étant et de l'univers.
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De 1492 à la moitié du XX° siècle, un temps de « globalisation terrestre » (donc un processus) qui vise à décrire le globe, de faire une « géographie du monde » en pensant la Terre de manière globale, d'abord de manière physique puis de manière humaine ; c'est le temps de l'expansion européenne (et surtout britannique) et de la mise en place actuelle du monde. C'est en suivant cette logique que les humains voient la Terre comme une surface de découpage, un espace ultime qui englobe les autres niveaux spatiaux, même si le Monde n'est pas encore pensé dans sa globalité.
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Depuis la moitié de la moitié du XX° siècle, une « globalisation électronique » qui pousse à réfléchir à la notion de mondialité (la manière d'habiter le monde). On est passé de l'international au mondial.
2.5. De leur côté les géographes pensent aussi ce nouveau monde dès années 1980 :
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Les réflexions des géographes portent sur la conception du monde par les sociétés. On a définitivement abandonné l'idée de sociétés dans le monde pour aborder comment une société monde est apparue. Les géographes ne sont pas tous d'accord pour utiliser des termes proches ou identiques :
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Denis COSGROVE en 2001 propose trois niveaux de lecture du monde à partir des photographies de la planète par les astronautes américains dans la dernière mission Apollo :
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Earth, la Terre, un astre, lié à l'organique.
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World, qui est la lecture sociale et spatiale de la Terre, notamment autour de l'attachement et de l'habitation.
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Globe, qui est un concept plus large.
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(à noter qu MACKINDER, géopoliticien, écrivait en 1902 une définition du monde dans un article « Note on the word world » :
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la Terre est l'astre,
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le monde, le Territoire, demeure de l'Homme.
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Le Globe qui permet de comprendre le volume, les distances.
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Michel LUSSAULT explique que l'on peut séparer trois registres de la manifestation sociale :
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la planète (le corps stellaire sur lequel s'est développée la vie animale, végétale et humaine, le système biophysique) ; Ce système peut exister sans nous.
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la terre (la manière d'habiter, de rendre habitable ce système biophysique : l'écoumène : une planète convertie par les humains en un territoire depuis le néolithique => rejoint l'idée d'une anthropisation de la planète) ;
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le Monde (La forme particulière que prend l'écoumène actuellement, dans un temps particulier. En tant que réalité géographique de notre temps, c'est un produit de l'histoire humaine, qui se manifeste surtout par l'urbanisation de la Terre. Ce Monde il commence vers les années 1950 – un monde qui peut disparaître).
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Dans la même veine, Cynthia GHORRA-GOBIN propose elle aussi trois niveaux de lecture :
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la mondialisation (c'est à dire le territoire-monde : l’émergence d’une nouvelle échelle pertinente, l’échelle mondiale, pour penser les dynamiques sociales et spatiales, quelles que soient leur nature (géopolitique, migrations et mobilités, villes, agriculture, économie, environnement, etc.). Le monde apparaît désormais comme un système, c’est-à-dire comme un tout, irréductible à la somme des éléments qui le composent (ici les espaces et les sociétés) et qui sont en interactions. L’avènement de cette échelle mondiale se traduit notamment dans l’expression de « village planétaire », qui invite à penser le Monde comme un territoire à part entière, ou encore dans les injonctions au « penser global » du développement durable ; elle questionne le rapport au local, aux lieux, aux identités ; ;
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la globalisation (en tant que l'universalisation du capitalisme. Cela correspond à la dynamique des échanges transnationaux et des flux matériels et immatériels s’appuyant sur les technologies de communication et d’information et sur le faible coût des transports. Cette globalisation, qui est un moteur de l’interdépendance entre les territoires, est étroitement liée à l’évolution du capitalisme financier dont elle représente une ultime phase ; elle interroge le rôle et les cadres traditionnels des États-nations. => se rapproche de la vision de Yves LACOSTE et du Monde de LUSSAULT, même si celui-ci se veut plus global : CGG se concentre sur les aspects économiques) ;
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la planétarisation (vue comme la prise de conscience de la finitude de l'écosystème . Cela reprend les idées de la géographie classique (vidalienne) de l’unité de la planète en tant qu’entité physique, mais cela lui ajoute la mise en évidence des changements climatiques et de leurs conséquences, et de la finitude de cette dernière, notamment en termes de ressources. => la terre de LUSSAULT)
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On peut lire aussi les réflexions de Denis RETAILLE sur les lieux de la mondialisation (2012) : 12 lieux qui concentrent les connexions, les réductions de distance, les rencontres d'espaces variés. Le Monde n'a donc plus d'échelle, car tout est dans tout dans ce monde.
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Enfin Augustin BERQUE rappelle deux choses (au moins) :
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Il faut prendre conscience de l'extension maximale de l'écoumène (cf. Augustin BERQUE) : les humains occupent ou maîtrisent la quasi totalité de l'espace terrestre. La relation que l'on a au monde est appelée mondanité.
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Cette relation au monde, cette mondialisation, induit un caractère culturel : toute œuvre culturelle cherche à créer un monde, donc les images du monde, ses représentations créent elles aussi le Monde. Il rejoint ainsi les idées de Denis RETAILLE qui dans les lieux de la mondialisation place aussi la Terre vue de l'espace, idée elle même reprise par Michel LUSSAULT.
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Si on reprend ces idées, on note la force du raisonnement issu de la phénoménologie : le Monde est donc un construit, une représentation faite par les sociétés qui y projettent leurs regards. C'est donc aussi un horizon, une idée que l'on se fait du monde. (idée reprise en 2000 par Zaki LAÏDI où il explique qu'au delà du processus, la mondialisation est une vision du monde).
3. De la mondialisation à la mondialité.
3.1. Différentes visions de la mondialisation
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Certains proposent une vision unifiante, :
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comme Olivier DOLLFUS (1931-2005) invente le terme de système-monde en 1984 (Le système-Monde, in : Roger BRUNET et Olivier DOLLFUS (dir.), Mondes nouveaux, tome 1 de la Géographie universelle, Belin, 1990) mais aussi l'idée que les villes sont connectées entre elles dans un Archipel Mégalopolitain Mondial.
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D'autres proposent une lecture plus polémiste, surtout à partir de la fin des années 1990 :
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Jacques LEVY lui aussi définit la mondialisation comme "l'émergence du monde comme espace, processus par lequel l'étendue planétaire devient un espace". Pour lui, on assiste aussi à l'émergence d'une "société monde". (divers ouvrages et articles).
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Yves LACOSTE lui aussi définit la mondialisation comme "l'ensemble des processus relationnels qui se développent au plan mondial par l'expansion du système capitaliste depuis les dernières décennies du XX° siècle" (Dictionnaire de géopolitique, 2003) Il se demande aussi si la mondialisation ce n'est pas une approche occidentale de penser le monde.
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Laurent CARROUE pense que la mondialisation est "un processus géohistorique multiséculaire d'extension progressive de l'économie libérale marchande capitaliste à l'ensemble de l'espace planétaire".
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Selon Jean Baptiste ARRAULT dans sa thèse, ces lectures restent très économiques et reposent sur des postulats universitaires forts (l'idée d'une ancienneté historique et de l'exceptionnalité du temps actuel). Il y voit une lecture via une histoire présentiste.
- Christian GRATALOUP s'intéresse à la géohistoire et aux représentations que l'on se fait du monde (ou des continents).
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En choisissant une lecture systémique, GRATALOUP impose des logiques centre / périphérie qui ne s’expriment pas dans des cercles concentriques. C'est à partir des années 1980 que l'on parle d’une société, avec ses mobilités (cf. P.N. GIRAUD : L’inégalité du monde contemporain 1996). Il propose de voir le monde comme un système, ce qui impose aussi de penser qu'il y a des oppositions à ce système (des États autarciques par exemple).
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Le monde ne peut pas être étudié comme une région car la région est habituellement un sous-ensemble spatial infra-national, inscrit dans des logiques complémentaires, articulé avec des niveaux supérieurs. Le monde doit donc être enfin étudié pour ce qu'il est dans son ensemble et dans sa complexité. C’est un territoire approprié, identifié, nommé. Il propose donc de lire le Monde comme un espace soumis à l’emprise d’une société mondiale. Le terme même de Monde n'est pas anodin : c'est un nom propre désignant un lieu approprié. Ainsi, si la géographie générale a une approche thématique (elle étudie les effets d’un phénomène) ou théorique (elle étudie des lois), elle n’a pas le Monde pour objet. (cf. L’espace géographique n°1 de 1999 - Dollfus/Grataloup/Lévy). Or, le Monde est un espace particulier à étudier en temps que tel.
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Roger BRUNET oppose à ce monde connecté des ou un "antimonde" qui est celui des territoires non connectées ou mal connectés, un monde qui fonctionne à distance du monde mais qui est formé de lieux d'exception, certains étant légaux, d'autres non. Pour lui, c'est une partie du monde mal connue et qui tient à le rester, qui se présente à la fois comme le négatif du monde et comme son double indispensable. L’antimonde permet d’attirer la réflexion sur une série de phénomènes sociaux plus ou moins troubles, parallèles ou ignorés, qui sont cependant essentiels au fonctionnement de nos sociétés. Le goulag, avec ses espaces du secret, de la relégation mais qui sont centraux dans le fonctionnement du système, peut être compris comme matrice de la notion d’antimonde : les rapports de l’antimonde au monde ne sont pas absents, bien au contraire mais essentiels, fluides et multiples. Le système combat, circonscrit, tolère, cache, récupère voire encourage un système parallèle (ou sous-système, produit par des sociétés au fonctionnement contestable et perfectible) qu’il rencontre en de nombreuses synapses. Des lieux aux échelles et géométries multiples, aux temporalités spécifiques, aux configurations sociales originales, dessinent une géographie spécifique : celle des espaces du "milieu", des trous noirs de l’écono-mie souterraine, des défouloirs (espaces du sexe, de l’argent, du jeu et de la lutte), des enclos réservés aux exclus et aux auto-exclus, des sas du monde (planques et lieux de passage, camps de réfugiés, zones franches), des porte-respect (bases militaires, îles et enclaves), des pépinières (d’entreprises) et des bois d’amour. (voir le n° 56 de la revue Géographie et Cultures, 2006).
La base de la réflexion reste donc bien le territoire : la mondialisation produit des territoires car elle produit des nouvelles singularités. On peut donc penser la mondialisation à travers les territoires mais aussi à travers les réseaux.
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Ce que l'on peut associer au terme de mondialisation :
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Les connexions et la transformation du monde.
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L'expérience de cette connexion et de la transformation.
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Une sémantique (pour dire cette expérience)
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Une rhétorique (comme l'effet de la sémantique)
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Un paradigme, une conception du monde, une manière de le penser, de se penser (comme individu ou comme société) face à une réalité.
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Quelques termes à ne pas oublier :
- Quelle différence entre mondialisation, globalisation, universalisme ?
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Urbanisation et la métropolisation participent-elle à la mondialisation ? (voir les écrits de Michel LUSSAULT et d Cynthia GHORRA-GOBIN)
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La notion de puissance :
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la puissance des États-Unis, construite au cours du XX° siècle est-elle remise en question par la mondialisation ? En effet, l'hégémonie américaine est contesté à la fois politiquement par les mouvements antiaméricains (qu'ils soient violents, comme le 11/09/2001 ou non violents, comme des manifestations antiaméricaines).
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La mondialisation sous-entend souvent l'idée de la construction d'un monde multipolaire, ce qui pose la question de la hiérarchie des centres et de nouvelles relations entre périphéries et centres, des relations sud-sud, des autres relations nord-sud.
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La notion de puissance se pose aussi en terme de puissance dominante. Si aujourd'hui les EU sont l'hyper-puissance que l'on connaît, on ne sait pas encore ce que va être la puissance de la Chine.
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La littoralisation des activités est-elle constitutive de la mondialisation ou est-elle sa conséquence ?
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La mondialisation s'accompagne-t-elle de la domination monopolistique du monde ?
3.2. Un monde sans échelle ?
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Dans les travaux de Michel LUSSAULT,
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Les humains sont à la confrontés à des expériences spatiales et sociales. Ces expériences font des réalités et des cohabitations, certaines d'entre elles concentrent les échelles : il parle de fait spatial total. Les échelles sont elles emboîtées ou plutôt sont elles imbriquées ? (voir l'exemple de PEUGEOT en octobre 2013).
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- Il faut aussi se poser la question de l'échelle d'analyse.
- Chaque phénomène lié à la mondialisation, comme tout phénomène géographique s'étudie à différentes échelles selon ce que l'on veut montrer ou expliquer.
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Il faut donc réfléchir à l'emboîtement des échelles ;
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Montrer qu'il y a des liaisons (ou des interactions) entre les échelles, des logiques qui se lisent à différentes échelles.
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Rappeler que des phénomènes locaux peuvent avoir des répercussions mondiales (Tsunami et Fukushima - février 2011) et inversement (fermeture d'usines ou protection de la forêt amazonienne ou de Bornéo).
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Ces échelles sont différentes car elles supportent des phénomènes différents :
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Une civilisation ne peut s'étudier qu'à l'échelle régionale (à entendre comme un sous-ensemble d'un continent ou un sous ensemble du monde)
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Une façade portuaire elle aussi dépasse les États, mais reste sous-contientale ;
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Un port de la mondialisation peut se lire à l'échelle mondiale mais aussi à l'échelle locale en ce qui concerne les aménagements ou les conflits d'aménagement (cf le port du Havre, celui d'Anvers).
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3.3. Lire le monde mondialisé : La mondialisation, c'est la mise en réseau du monde pour construire une société monde.
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Une mise en réseau par les transports
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Le réseau de transport maritime
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Un développement commencé certes avec les empires coloniaux, mais qui s'est accéléré dans la seconde moitié du XX° siècle, avec deux grands événements :
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la seconde guerre mondiale qui a fait baisser les coûts de transport maritime : beaucoup de navires construits pour la guerre sont reconvertis en navires de commerce.
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la conteneurisation qui a permis d'améliorer la logistique : baisse des coûts, simplification des processus, massification.
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Un réseau organisé autour de quelques grandes lignes :
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Des lignes qui relient des ports majeurs, hubs reliés aux-même à des ports secondaires, qu'ils soient maritimes, fluviaux ou terrestres.
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Ce système maritime mondialisé est donc hiérarchisé, organisé mais aussi mouvant selon les conjonctures mondiales ou locales.
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Un réseau qui porte en lui des fragilités : course à la démesure, risques liés au transport, risques géopolitiques (piraterie), dépendance vis à vis de quelques points de passage (Suez, Gibraltar, Panama, Malacca).
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Le réseau de transport aérien
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Une forte polarisation, une forte compétition autour de quelques lignes (transatlantique, transpacifique), des risques inhérents à l'avion (détournement, voire terrorisme), une forte dépendance à la conjoncture économique et géopolitique (11/09/2001, volcan islandais, crise de 2007)
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Des lignes aériennes qui relient quelques grands hubs (les aéroports de rang mondial, ie ceux qui accueillent l'A380) et des aéroports secondaires.
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Un réseau organisé autour de quelques grandes lignes ;
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Un réseau développé au XX° siècle, mais surtout après les années 1960 pour deux raisons :
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le coût du transport qui baisse, lié à l'enrichissement d'une partie de la population mondiale,
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des innovations techniques qui permettent d'avoir des avions plus performants, plus grands, qui volent plus longtemps (et donc plus loin).
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- Une mise en réseau par les communications
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Une information qui circule plus vite
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Téléphone, internet
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Des outils performants et de plus en plus accessible, notamment par les téléphones mobiles dans les pays pauvres
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des connexions toujours plus denses
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mais une polarisation des réseaux, autour des pôles économiques, que ce soit à l'échelle mondiale ou à des échelles plus grandes (cf l'écart rural-urbain pour les connexions à haut débit)
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- L'existence d'événements mondiaux
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événements culturels : tsunami, concerts de rock stars, catastrophes en tout genre.
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événements économiques : crises, crack,
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événements politiques : attentats du 11/09/2001 ; réunions du G20 ; élection du président des États-Unis, etc.
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événements sportifs, coupe du monde de football, jeux olympiques
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Une information qui circule plus loin :
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les réseaux télévisuels mondiaux,
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Des réseaux dominés par l'occident,
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même si des réseaux alternatifs se sont constitués : Al Jazira, F24, CCTV, ...
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Des réseaux encore très liés aux États-nation
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les autres réseaux, notamment les empires de presse
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Quelques empires : Murdoch, Allemagne, ...
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- Une mise en réseau des personnes, des biens et des entreprises
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Les flux de personnes très denses
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Les flux de personnes riches :
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des flux rapides et nombreux
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des flux très polarisés par les métropoles
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- Les flux de personnes pauvres :
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plus lents
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plus massifs
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plus subis : migrations de travail, mais aussi déplacés et réfugiés.
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- Les flux de marchandises
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Des flux déséquilibrés
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les principaux flux
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une spécialisation des territoires qui a favorisé ces flux
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- une volonté politique forte depuis les années 1980 :
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des accords de libre échange
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la dérégulation des transports
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- Des flux d'argent
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Des flux entre entreprises, des investissements, les IDE
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Des remises, l'envoi d'argent à sa famille de la part des migrants
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Des flux illégaux (liés aux ventes de drogues, d'armes, ou encore liés aux paradis fiscaux)
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L'apparition de FTN, Firmes Transnationales.
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Les FTN selon l'ONU
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exemple de FTN : Nike
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- Une mise en réseau qui ne concerne ni tous les territoires ni toutes les personnes
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Des phénomènes de fractures socio-territoriales
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Une mise en réseau qui favorise les centres
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Une mise en réseau qui favorise les plus nantis
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- Des phénomènes de ségrégation
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liés à des manques d'investissement notamment dans les pays pauvres.
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liés à des carences des États : États faillis ou volonté politique de favoriser une région ou les villes.
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liés à des rejets (autarcie ou rejet par les autres : Iran , Birmanie, ...)
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à toutes les échelles : mondiale, nationale ou locale (ghettos, régions isolées, montagnes, îles, ...)
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3.4. La mondialisation, c'est aussi l'émergence de territoires.
- A l'échelle mondiale :
Des territoires marqués par une double logique d'intégration-fragmentation et de marginalisation-exclusion, ce qui, associé à un phénomène d'inégalité et de dualisme liés au mode de développement aboutit à une valorisation différenciée des territoires :
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La Triade
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Elle rassemble les État dominants (États‐Unis, Canada, Europe occidentale, Japon)
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Ils contrôlent l'essentiel du pouvoir politique et économique du monde, possèdent les capitaux et maîtrisent les technologies et l'information. 20 % de la population dispose de 70 % du PNB ou de l’industrie, 85 % de la Recherche-développement, 80 % des services de transports et du stock d’IDE.
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Ils sont très bien reliés entre eux par des transports rapides et réguliers
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- Les périphéries intégrées qui fournissent :
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des matières premières agricoles, minières et énergétiques,
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soit une main d'œuvre à bon marché pour des productions industrielles (textile, électronique grand public…) qui sont réexportées dans le cadre d'une division internationale du travail. (A noter que seules les pays d'Asie du sud-est ont pu acquérir une certaine autonomie économique grâce à des stratégies de développement volontaristes initiées par l’État en s'appuyant sur des entreprises privées monopolistiques ou non.
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Ces périphéries sont très bien reliées aux centres
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Elles restent dépendantes de la conjoncture et des décisions des pays de la Triade, même si elles ont pu faire entendre leur voix ponctuellement (OPEP en 1973-1979)
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- Les pays émergents, (voir : http://geobunnik.over-blog.fr/article-les-recompositions-geographiques-du-monde-actuel-113428042.htm)
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Mais aussi des territoires marqués par le déséquilibre : déséquilibre social (cf. coefficient de Gini du Brésil, de l'Afrique du Sud), déséquilibre territorial (cf. Brésil, Chine), déséquilibre politique (peu de démocraties et poids géopolitique surtout régional).
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Des territoires qui bouleversent l'ordre établi
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Le développement ne s'appuie pas que sur une intégration mondiale (comme les pays exportateurs de matières premières agricoles ou énergétiques ou comme les pays d'Asie du sud-est), mais aussi sur une dynamique interne, un marché intérieur assez vaste.
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notamment les BRIC, Brésil, Inde, Chine, Russie, mais aussi l'Afrique du Sud, l'Indonésie ou le Mexique, qui sont des puissances régionales qui peuvent avoir (pour les BRIC) des ambitions mondiales.
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- Les marges évitées ou isolées qui rassemblent :
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Des pays en guerre (Somalie, Afghanistan, ...)
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Des pays mis au ban pour des raisons politiques (Cuba, Iran, Birmanie, Corée du Nord, ...)
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Des pays considérés comme inintéressants
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- A l'échelle régionale :
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Un principe général : la spécialisation des territoires
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Cela reprend les idées libérales de Ricardo
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Une spécialisation qui peut être choisie,
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ou imposée
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ou volontariste
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Les métropoles
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Des centres de décision
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Les fonctions métropolitaines
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des territoires très bien reliés entre eux
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des villes en compétition
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Les façades portuaires
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Des ports toujours plus grands
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la littoralisation des économies
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Les centres de production
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Les centres de production industriels
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Les centres de production tertiaires
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Les centres de production agricole
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Les territoires oubliés, isolés
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Des territoires peu spécialisés
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Des territoires peu accessibles
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Des territoires volontairement isolés (raisons diplomatiques, géopolitiques, ...)
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- A l'échelle locale :
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les edge cities
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Les centres décisionnels
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Les quartiers d'affaires
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Les centres ville
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Les territoires de la production
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les territoires industriels
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les nouvelles technologies
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les territoires de la production culturelle
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Les territoires de la relégation
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les périphéries isolées du périurbain pauvre ou appauvri.
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les ghettos
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les quartiers pauvres
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3.5. La mondialisation ce sont aussi des acteurs particuliers :
- Des acteurs qui sont dans la logique des États-nation :
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Les États
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Un rôle toujours important : réglementations, choix politiques, frontières, force (hard power), certains ont créé des fonds souverains, etc.
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Près de 200 États dans le monde
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Très grande diversité des États (en termes de taille, de population, de puissance, de positionnement mondial, etc. )
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Les associations d’États
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Divers niveaux d'intégration, le plus élevé étant l'UE (intégration économique, politique, monétaire)
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le niveau le plus bas étant une simple zone de libre échange (comme l'ALENA)
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Certains étant spécialisés (militaire)
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Des organismes au delà des États
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OIG
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G8-G20
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l'OMC
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- Des acteurs qui échappent (presque) à la logique de l’État nation
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les opinions publiques
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Les médias
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Les ONG
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Les FTN
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4. Quand étudier la mondialisation en secondaire ?
4.1. Une notion considérée comme difficile à appréhender,
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Elle nécessite une vision globale des territoires et des enjeux,
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Elle nécessite aussi des jeux d'échelle
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Elle fait appel à des notions complémentaires :
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métropolisation,
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littoralisation, etc.
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4.2. Quelles notions et images choisir pour enseigner la mondialisation ?
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Les lieux =>
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Les réseaux =>
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Des archipels ou un archipel =>
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Des cartes et des planisphères =>
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Des paysages de la mondialisation =>
4.3. Trois moments au collège et au lycée :
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La classe de quatrième
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La classe de première : France et Europe : dynamiques des territoires dans la mondialisation : « Le fil conducteur du programme consiste en une étude des territoires de la France et de l'Europe dans le contexte de la mondialisation. Il vise d'abord la compréhension par les élèves du fonctionnement de chaque échelon territorial replacé dans un système d'échelles emboîtées. Pour faciliter cette appropriation, le programme propose une nouvelle approche en quatre thèmes correspondant chacun à un échelon territorial, du local au mondial. Il invite à des entrées concrètes et dynamiques dans les territoires, suscitant des interrogations sur leur organisation, les conditions de leur développement et sur les acteurs qui interviennent dans leur aménagement et leur gestion. »
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La classe de terminale ES-L
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Géographie - Mondialisation et dynamiques géographiques des territoires. « En classe de première, en histoire et en géographie, une approche du processus de mondialisation a déjà été entreprise. Le programme de terminale approfondit cette thématique et l'articule avec d'autres grilles de lecture du monde ; le phénomène de mondialisation est ainsi mis en regard avec des logiques plurielles d'organisation de l'espace mondial (géo-économiques, géopolitiques, géo-environnementales et géoculturelles). Le programme propose des approches territoriales à différentes échelles, de la ville aux grandes aires continentales, pour prendre en compte la complexité et les évolutions d'une planète mondialisée. »
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4.4. Un thème que l'on retrouve tout au long de la scolarité
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par des phénomènes ou des notions liées à la mondialisation, comme le développement durable, les risques, la place de la France dans le monde ou son économie, etc.
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par des connexions avec d'autres matières :
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les SES au lycée,
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la SVT à travers des phénomènes naturels
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les langues
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la littérature
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