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Geobunnik

Le blog d'un enseignant qui prépare au CAPES et au CRPE en géographie à l'ESPE de Corse à Ajaccio et Corte.

5- Produire en France

Publié le 24 Septembre 2012 par geobunnik in CRPE Ajaccio

Ce cours sur les productions sur le territoire français est lui aussi loin d'être exhaustif. Il s'agit de montrer par des lignes générales et quelques exemples comment les paysages et les territoires sont marqués par les lieux de production. Attention, il ne faut pas limiter la production à l'industrie, il faut y inclure les services, notamment les transports et le tourisme.

 

5.1. Les ports

5.1.1. Marseille

a- Un littoral qui concentre les humains et les activités :

 

Le port :

  • Une situation plutôt favorable : sur l'arc méditerranéen, proche de l'embouchure du Rhône. Mais l'hinterland du port de Marseille est assez réduit par rapport à ses concurrents directs (Barcelone, Gènes) + saturation du couloir rhodanien + faibles liaisons avec l'Italie du Nord + liaisons ferroviaires à grande vitesse ne dépassent pas Marseille en direction de Paris, rien vers l'Est, Nice et Italie.

    PACA se situe entre la 1° région éco d'Espagne (Catalogne), la 1° region éco d'Italie (Lombardie) et la 2° région éco de France (Rhone Alpes).

    Cela fait que Marseille est devenue un des premiers pôles logistique du sud de l'Europe, un hub majeur.

  • Le premier port de France : Marseille-Fos est le premier port de France, le 3° port pétrolier du monde, le 1er port de Méditerranée, avec une série de plusieurs ports qui se suivent sur un littoral de plus de 70 km de long, entrecoupé de sites non portuaires (criques, plages). Son trafic est surtout dû aux hydrocarbures (60 % du trafic du port), mais ce port est considéré comme un port global dans le sens où ses activités concernent à la fois les marchandises sous toutes les formes (conteneurs, vrac solide, vrac liquide, chimie, alimentation, ou encore passagers [attention, ils ne sont pas dans le même lieu que le reste, ils sont dans la partie est, proche du centre-ville de Marseille, dans le quartier la Joliette].

  • Un petit port mondial : Mais un port dans un monde où la compétition est rude : Marseille perd des parts de marché régulièrement depuis quelques années. Il se classe encore parmi les 30 premiers ports mondiaux et les 8 premiers ports européens, mais il a raté la révolution des porte-conteneurs.

Les activités du port :

  • Outre les activités portuaires proprement dites, le port est aussi un lieu de production : Depuis les années 1960, cette zone est dédiée aux activités sidérurgiques (Sollac et Ascométal), au raffinage et au stockage de pétrole (Esso, Dépôts Pétroliers de Fos), à la chimie (Lyondell, Société du Polyéthylène de Fos…), la construction offshore (Eiffel), la fabrication de ciment et de granulats (Lafarge).
  • Parallèlement à cette activité portuaire, la filière logistique s’est développée avec la plate-forme multimodale de CLESUD à Grans-Miramas qui jouxte la gare SNCF de Miramas, 1ère gare de triage de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

 

Des paysages marqués par la fonction portuaire :  Ils sont ceux d'un port mondial et de ses actvités industrielles et porturaires qui s'étendent sur 10 000 ha :Evidemment, il ne reste pas grand chose du petit port de pêcheurs et de la côte originelle. Les darses ont été creusées, les quais construits, les sols aménagés :

  • Le terminal conteneur a été créé en 1973, il dispose de 1175 mètres de quai et d'aires de stokages de 56 hectares. Il a été complété en 2008 par deux extentions, les terminaux A et B, en arrière du terminal existant. Les chiffres peubvent paraître impressionnants : le terminal A offre 400 mètres de quai et une superficie de 30 hectares. Le terminal B, de 700 mètres de quai et de 60 hectares. Ces deux nouveaux terminaux ont une capacité de déchargement de 1,5 millions de conteneurs.
  • Le terminal minéralier de l'usine Arcelor (darse1) : Créé en 1967, il offre 980 mètres de quai et une superficie de 40 hectares. Il peut accueiller des navires de 150 000 tonnes. Il alimente en particulier deux usines situées à proximité : Arcelor-Méditerranée (Mittal) et Ascométal - Luchini.
  • Les terminaux pétrioliers sont aussi impressionnants : voir le lien suivant : link
  • Une zone logistique importante de 350 000 m², pour accueillir des entreprises de distribution (voie article de La Provence du 30/01/2012 : link)
  • Les infrastructures de transport sont aussi très visibles : autoroutes, chemin de fer. 
  • Les habitations ne sont pas loin : les villes de Fos sur Mer, de Martigues et d'Istres sont à quelques kilomètres des quais industriels, et La Joliette est au coeur de Marseille, à quelques pas du Vieux-Port. 

 

b- Un littoral aménagé

  • Un choix politique : C'est le résultat de la politique de l'aménagement du territoire des années de l'après-guerre, le Port autonome de Marseille est créé en 1964. Cette structure administrative est chargée de gérer le port, alors confiné sur le litttoral de la ville, mais aussi de penser et de réaliser son extension ver l'étang de Berre, autour de la commune de Fos sur Mer.

  • Des investissements lourds et continuels : Le port de Marseille vient de finir d'aménager le projet Fos 2XL en mars 2012 et prépare déjà les projets 3 et 4XL. Programme 2XL : Le but était de réintégrer la compétition mondiale et européenne, surtout autour des porte-conteneurs et de la conteneurisation, principal enjeu dans le trafic des marchandises. Pour rester compétitif, le port doit pouvoir accueillir des bateaux toujours plus longs et plus profonds, les décharger toujours plus vite et mieux, stocker les marchandises, et les acheminer rapidement vers les entreprises ou les commerçants. La logistique l'emporte sur le transport. 

  • Ce projet représente 1.200 mètres de quai supplémentaires, 90 hectares de surface, un tirant d’eau admissible de 14,5 mètres qui pourra être porté à 16,0 mètres à terme. Le projet permet de traiter 1,5 millions de conteneurs équivalents vingt pieds (EVP).

  • L’acheminement terrestre de ces conteneurs supplémentaires se fera à 30 % par le fer, à 10 % par le fleuve, et à 60 % par la route. Ce rééquilibrage des tendances actuelles (3 % pour le fleuve, 17 % pour le fer, 80 % pour la route) sera permis par la massification du trafic induite par Fos 2XL, et présente un enjeu important en terme de gestion des infrastructures de transport et de préservation de l’environnement.

  • Fos 3XL et Fos 4XL sont des projets de terminaux à conteneurs lancés pour accueillir 2 millions d’EVP par an. Le port a pour objectif de s’affirmer comme un port global, euro-méditerranéen et responsable. Pour cela, il lui faut réussir le passage à la conteneurisation, continuer d'être un port majeur dans les hydrocarbures en Europe, devenir un hub roulier en Méditerranée (pour les transports multimodaux) et même développer le trafic passager, notamment à travers les croisières.

c- Le port, une zone à risques ...

  • Il faut prendre a notion de risque au sens géographique (le risque n'est pas la catastrophe, c'est l'association de trois variables : l'aléa (ici : la production industrielle + le transport d'hydrocarbures ou de matières dangereuses) rencontre des enjeux (une population : Marseille + Aix en Provence + Vitrolles + Istres + Martigues + ... ; des sites remarquables liés à l'environnement et au tourisme : Camargue, Méditerranée, Calanques, Côte Bleue, Etang de Berre, ... ; des lieux patrimoniaux ou culturels : Le vieux Marseille, le vieil Aix, ... ; des centres de production et de consommation ; etc) à un moment plus ou moins prévisible (les fameux risques décénaux, centenaux, ... ).
  • Ici, les principaux risques sont industriels. Ils sont situés principalement autour de l'étang de Berre, entre Fos sur Mer et Vitrolles. La zone regroupe 35 sites classés Sévéso. Les risques concernent des aléas liés à la pollition aérienne, de l'eau et des terres, mais aussi des risques d'explosion, d'incendie. Fos-sur-Mer représente la deuxième commune de France au nombre d’installations classées soumises à la directive SEVESO. La population de Fos-sur-Mer avoisine en 2007 un peu plus de 15 000 habitants.
  • Les enjeux concernent les populations, mais aussi l'environnement : la mer et la terre. Le Grand Port de Marseille se trouve en effet dans une situation tout à fait particulière. La Zone Industrialo-Portuaire (ZIP) avoisine  directement le Parc Naturel Régional de Camargue, dont elle n’est séparée que par un bras du Rhône.

 

5.1.2. Les autres ports français

Traitant les trois quarts du volume des échanges internationaux, le transport maritime est le principal mode de transport de marchandises. Son taux annuel de progression en volume est d’environ 4 % en moyenne sur les dix dernières années. Au cours de la même période, les modes de transport maritime ont connu une mutation majeure. Les vracs solides (minerais de fer, charbon, céréales) et les vracs liquides (pétrole brut, produits raffinés, hydrocarbures gazeux, produits chimiques) sont toujours acheminés par des navires spécialisés. Les marchandises diverses sont en revanche de plus en plus transportées par conteneurs. Ainsi, le trafic de conteneurs est passé de 142 millions d’EVP en 1995 à 271 millions d’EVP en 2005.

 

L’expansion de ce trafic s’est effectuée prioritairement sur quelques axes qui correspondent au développement des flux commerciaux, Asie-Europe, Europe-Amérique du Nord et Amérique du Nord-Asie. Elle se traduit par une concentration du trafic portuaire en Asie du Sud Est à hauteur de 64 %, l’Europe en traitant 21 % et l’Amérique du Nord 15 % en 2004.

 

a- Des petits ports au niveau européen et mondial :

 

On peut rattacher les ports français aux grandes façades maritimes européennes :

  • Le Havre et Dunkerque sur la Northern Range ;
  • Marseille sur l'arc méditerranéen entre Valence, Barcelone, Gènes et Gioia Tauro.
  • Les ports de l'Atlantique, isolés. (Nantes, Bordeaux, Lorient, La Rochelle)

Les ports français apparaissent comme des petits port au niveau international : en effet, en 2010, neuf des dix premiers ports mondiaux sont asiatiques. Marseille et Le Havre, qui occupaient respectivement en 1998 les18ème et 36ème rangs, rétrogradent aux 36ème rang et Marseille au 70ème. Cette évolution dessine également une nouvelle géographie des terminaux à conteneurs.

 

Le système portuaire français se caractérise par sa diversité. En métropole, sept ports sont exploités sous la forme de ports autonomes, devenus récemment des grands ports maritimes, dans le cadre de la réforme portuaire en cours (Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes - Saint Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Marseille). Viennent ensuite les ports décentralisés (anciennement d’intérêt national) comme Calais, Boulogne, Caen, Port La Nouvelle, Brest, etc. et enfin les ports locaux (Le Tréport, Fécamp...).

 

b- Les sept grands ports maritimes français ont, pour la plupart leurs spécialité :

  • Dunkerque et Marseille - Fos traitent ainsi d’importants volumes de vracs solides, liés à la présence d’une grande industrie sidérurgique (Arcelor-Mittal).
  • Rouen et La Rochelle sont bien positionnés sur les trafics de produits forestiers aux entrées et de céréales aux sorties...  
  • Le Havre s’est imposé dans le secteur fortement concurrentiel du conteneur, avec plus de la moitié des volumes manutentionnés dans l’Hexagone (2 638 000 EVP sur un total d’environ 4 250 000 EVP). Marseille -Fos occupe la seconde place avec un peu plus d’un million d’EVP, puis viennent Dunkerque, Rouen, Nantes - Saint Nazaire et Bordeaux.

Configurés il y a 30 ans pour la grande industrialisation portuaire, les ports français ont souffert de leur faiblesse vis à vis du grand moteur de l’économie portuaire : le conteneur. Marseille a ainsi mis une dizaine d’années à passer le seuil du million d’EVP et Le Havre a dû attendre le lancement de Port 2000 pour devenir véritablement significatif dans le panorama du range Nord.

 

c- Des hinterlands réduits :

 

Les ports français tirent d’abord leur activité de l’économie du territoire proche. En dehors des zones industrialo-portuaires captives, ils disposent, en effet, d’hinterlands limités à une ou deux régions, souvent disputés de surcroît par les ports belges et néerlandais. Ainsi Le Havre, qui a non seulement un hinterland commercial entamé, ne dispose en plus, et à la différence de ses concurrents du range Nord, que d’un rayonnment européen très faible. A sa décharge, le port français ne se situe pas à la proximité d’un axe de pénétration massif avec le coeur économique du continent. C’est donc sur la seule économie française qu’il s’appuie, comme ses homologues nationaux d’ailleurs.

 

La concentration de l’activité portuaire autour des deux ports de MarseilleFos et Le Havre est encore plus évidente en ce qui concerne le trafic de conteneurs dont 84 % ont été traités au Havre et à Marseille en 2005, avec un peu moins de 60 % pour le seul le port normand. Le port de Dunkerque, troisième port français pour cette activité, ne représente que 6 % du trafic. Principal port à l’échelle nationale, avec un volume de 2,1 millions d’EVP en 2005, Le Havre n’en demeure pas moins encore très modeste à l’échelle de l’Europe. Son trafic ne représente que le quart de celui de Rotterdam et de Hambourg, et le tiers de celui d’Anvers.

 

 

5.2. Les centres tertiaires

5.2.1. La Défense

Ce qu'on peut retenir de ce quartier :

 

- Des paysages particuliers, marqués par la verticalité, mais aussi l'idée de modernité : les immeubles, le CNIT, le parvis de la Défense, etc. 

 

- Un quartier dans un environnement à plusieurs échelles : 

  • Au niveau mondial : Un des pôles décisionnel mondial : Une accessibilité forte : Roissy, un des premiers aéroports européens et mondial (6° aéroport mondial, derrière Atlanta, Londres, Pékin, Chicago et Tokyo) ; Une concentration de grandes entreprises : le premier quartier d'affaires en Europe, devant la City ou le quartier d'affaire de Francfort ("Mainhattan") ; 1 500 sièges sociaux, dont 14 des 20 premières nationales et 15 des 50 premières mondiales.
  • Au niveau national : le plus grand centre d'affaire de France : Un projet né de la décision gouvernementale en 1958 de faire émerger un grand centre d'affaire à Paris, situé à proximité du centre de Paris, accessible en avion et par route. Pour cela, un établissement public d'aménagement et de développement est créé (EPAD) pour gérer ce quartier. Des tours (3 millions de m² de bureaux : tour total, tour EDF, tour Nobel) ... qui marquent un paysage particulier ; 180 000 emplois.
  • Au niveau local : l'agglomération parisienne : Le quartier se trouve au prolongement de "l'axe historique parisien" des Champs Elysées, le Louvre, l'Arc de triomphe à la Grande Arche. Il bénéficie d'une accessibilité forte : Le quartier d’affaires de La Défense s’est structuré historiquement sur une armature radiale de lignes de transports en communs vers Paris et les autres banlieues (RER A, Métro 1, Transiliens, tramways), qui lui a permis de garantir un accès performant aux salariés. + l'autoroute A14, + le boulevard circulaire de la Défense, + la prioximité du boulevard périphérique. Enfin, ce n'est pas qu'un quartier d'affaire car on y trouve : des logements (20 000 habitants) ; des commerces (les Quatre temps) ; une structure en dalle (les transports publics et privés se font au niveau - 1, les piétons sont les seuls à accéder à la dalle ( = le parvis de la Défense) ; les bureaux sont au dessus. Mais aussi un campus universitaire proche ; une salle d'expositions (le CNIT)

 

5.2.2. Les autres centres tertiaires en France

  L'économie française est aujourd'hui dominée par le tertiaire, à un niveau inférieur à celui de la GB mais à un niveau supérieur de celui de l'Allemagne qui reste beaucoup plus industriel. Le secteur tertiaire regroupe désormais 73,5 % des emplois en France contre 65,3% en 1990. Cependant, le secteur tertiaire se décompose en plusieurs activités, des services de base (commerce, administration, éducation, santé, ...) aux services de haut niveau, ce qu'on appelle le tertiaire supérieur ou les emplois technopolitains.

 

Ce sont ces emplois qui sont les plus importants et les plus discriminants pour montrer l'importance du tertiaire. Ces emplois technopolitains sont liés aux services aux entreprises (services financiers, sièges sociaux, ...) ou à la recherche (universitaires, chercheurs, ...). 

 

Il faut penser la localisation de ces activités à deux échelles : celle de la ville et celle de la France. 

  • A l'échelle de la France, les espaces où l’économie tertiaire est la plus implantée correspondent aux grandes aires urbaines et au sud de la France : en effet, toutes les grandes métropoles : Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nantes concentrent des emplois tertiaires, des emplois technopolitains supérieurs… Ainsi, plus l’urbanisation est forte et plus le pourcentage d’actifs tertiaires est élevé. Les grandes métropoles françaises sont au centre de l’économie nationale car elles accueillent des services au rayonnement important (culture, santé, enseignement supérieur), sont bien desservies, offrent aux entreprises des synergies avec d’autres secteurs d’activités et avec les acteurs politiques. Parmi ces centres, Paris reste le coeur incontesté de l’espace tertiaire français car c’est l’aire urbaine la plus peuplée ; parce qu’elle concentre de nombreuses activités tertiaires et accueille des activités créatrices de richesse au rayonnement mondial. (institutions internationales, tourisme, commerce du luxe …).
  • Voir le croquis : Les territoires du tertiaire en France
  • A l'échelle de la métropole, les territoires du tertiaire sont généralement liés aux transports rapides et notamment le TGV. Ainsi, depuis 30 ans, et le développement du quartier de la Part-Dieu à Lyon, les quartiers des gares se sont transformés lors de l'arrivée du TGV et de la création d'une gare dédiée à ce mode de transport rapide. => Marseille St Charles et le projet Euroméditerranée ; Euralille à Lille. D'autres quartiers ont précédé l'arrivée du TGV et se sont développés à la périphérie du centre ville, comme la Défense à Paris, Méradeck à Bordeaux, ou le Polygone à Montpellier.
  •  Voir le croquis de Toulouse : Les activités tertiaires à Toulouse : des nouveaux pôles périphériques - version simplifiée (croquis)

Une deuxième logique spatiale proche est celle de l'implantation depuis 30 ans environ de technopoles ou parcs technologiques, à proximité des autoroutes. Ces parcs associent, dans un cadre périurbain (sur le modèle de la Silicon Valley à San Francisco), les entreprises de haute technologie aux centres de recherche universitaires, comme Sophia Antipolis à Nice, Rennes-Atalante, Nancy-Brabois, le Futuroscope à Poitiers ou le technopole de Villeneuve d'Ascq dans la périphérie de Lille.

Voir le croquis : Les territoires du tertiaire en France

 

5.3. L'agriculture en France

5.3.1. Le modèle agricole breton

Aujourd'hui, la Bretagne est la région qui symbolise à la fois les réussites et les maux de l'agriculture productiviste frnaçsise. Pourtant, en 1945, la Bretagne était une région pauvre, isolée, à l'agriculture non intégrée dans les réseaux de distribution nationaux, peu mécanisée, un agriculture plutôt vivrière. Tout change à partir des années 1950-60. Il va y avoir rupture du système, alors poussé à bout. Deux raisons principales sont à l’origine de la mise en mouvement :

  • La diffusion des progrès techniques, notamment l’irruption de la motorisation qui va bousculer et exiger la remise en cause des structures paysagères adaptées au seul mode de traction animale,
  • mais aussi la prise en charge de la rupture par une partie des agriculteurs ouverts au progrès dès l’entre-deux-guerres par le mouvement de la JAC (Jeunesse Agricole Chrétienne).

Les lois d’orientation agricole de 1960-62 vont accélérer l’amélioration des structures d’exploitation, mais aussi favoriser l’écoulement des excédents des productions intensives, avec la mise en place des groupements de producteurs qui vont prendre en charge et faciliter la mise en marché. C’est une période euphorique dans la mesure où les progrès techniques sont porteurs d’amélioration des modes de vie, de croissance des revenus, le tout avec l’espoir partagé d’une solidarité vécue et de promotion individuelle.

 

Les conséquences sont l’essor remarquable des productions, mais aussi la disparition d’une grande partie des ateliers et de la main d’œuvre excédentaire. La restructuration ne pose pas de problèmes dans la mesure où les emplois se trouvent dans l’industrie qui accompagne la mutation des exploitations, ou dans les villes.

 

Ce qu'il faut en retenir :

  • L'importance de l'Etat comme décisionnaire mais aussi comme aide au développement de l'agriculture en Bretagne (par le Crédit Agricole notamment mais aussi les chambres d'agriculture, la formation, ...)
  • L'importance de la société civile, à travers les syndicats de jeunes agriculteurs.
  • L'importance de la mécanisation : cette agriculture est insérée dans les circuits de l'industrie agroalimentaire avec en amont les engrais, les pesticides, les fourrages, les compléments alimentaires, les machines, les banques ; et en aval les groupes de distribution (LECLERC; Doux), les coopératives (SODIAL) les consommateurs.
  • Un processus de spécialisation indéniable autour de quelques productions seulement : En 1996 la structure de la production agricole finale en Bretagne repose pour 29% sur le porc, pour 23% sur le lait et pour 21% sur les volailles. Il s’agit pour l’essentiel d’une production de masse de produits de base, peu transformés.

Ce processus s’accompagne de la concentration et de l’agrandissement des ateliers de production :

  • Dans la filière porcine en Bretagne on passe en 1966 de 88 000 producteurs, 687 000 porcs, et un élevage moyen de 7,8 porcs, à moins de 13 000 producteurs, 3 431 000 porcs et un élevage moyen de 265 têtes en 1988 ! En 2002, il n’y a plus que 7 500 éleveurs porcins en Bretagne qui produisent annuellement 14, 3 millions de porcs, soit en moyenne 2 000 porcs par producteur.
  • Le même mouvement se poursuit en aviculture et dans la filière lait : le nombre de producteurs de lait est passé de 1950 à 1986 de 190 000 à 45 000. Quant aux producteurs de poulets, ils n’étaient plus en 1989 que 2 235, mais chacun avait des effectifs moyens de 130 000 têtes. Et le mouvement de concentration ne fait que se poursuivre.

Un modèle qui a des conséquences environnementales fortes : longtemps contestées les atteintes au milieu naturel sont désormais reconnues. A la fin des années 1990, en Bretagne, les 933 000 bovins, les 8 millions de porcs et les 369 millions de volailles de chair auraient produit une quantité totale de déjections dépassant de 35 % les capacités naturelles de résorption des sols et cultures. L’excédent d’azote de 136 000 tonnes étant à l’origine des pollutions de l’eau par les nitrates et responsable des 70 000 m3 d’algues vertes ramassées sur les rivages chaque année. Quant à la culture du maïs, elle entraîne également des atteintes au milieu par ses besoins en eau d’irrigation, la mise à nu des sols une partie de l’année et l’utilisation trop massive de produits phytosanitaires.

 

En outre, les risques sanitaires nés de ce mode de production se multiplient. Après les poulets aux hormones, c’est la crise de l’ESB qui atteint en premier lieu les élevages de l’Ouest, les dangers de la dioxine, la listeria, la peur des OGM.

 

voir le croquis : Le modèle agricole breton, un modèle en question.

5.3.2. Les autres espaces agricoles en France

La France est un grand pays agricole, puisqu'il est le deuxième exportateur mondial de produits agricoles au monde, derrière les Etats-Unis. Plus de la moitié de la superficie du pays est consacrée à l'agriculture. Une agriculture multiple qui représente environ 5% de la richesse nationale.

 

Cette diversité est liée à deux facteurs principaux : le milieu et le mode de production (intensif ou extensif). En effet, l'agriculture française est liée à des contraintes dues à ses milieux. Ainsi, certaines régions se sont spécialisées dans le vignoble (Bordelais, Bourgogne, Val de Loire, Champagne, Alsace, Provence, Corse), d'autres dans les céréales (Aquitaine, Bassin Parisien, Nord, Picardie), d'autres encore dans l'élevage (Bretagne, Pays de la Loire, montagnes en général, Normandie), un élevage ovin, bovin ou porcin principalement.

 

Enfin dernier caractère important de l'agriculture en France, c'est son intégration dans des marchés internationaux : la France bénéficie du marché européen et de l'action de la PAC depuis 1962 ; La France produit 18 % de la production agricole de l'UE, devant l'Allemagne et L'Italie (13%). Cette intégration dans les marchés mondiaux et européens s'est faite depuis les années 1960, en suivant l'exemple breton, par une industrialisation croissante de l'agriculture au sein de filières bien délimitées : l'Industrie Agroalimentaire et ses filières viande, céréales, lait, etc. dominées par de puissantes entreprises ou coopératives.

 

Cette intégration dans les marchés internationaux est liée à un autre facteur : la taille de l'exploitation ; les grandes exploitations céréalières ont des moyens financiers et des aides plus importantes alors que les petites exploitations de polyculture connaissent souvent des difficultés financières (ce sont aussi les exploitations gérées par les agriculteurs les plus agés). 

 

5.4. Le tourisme en France

Rappel :  Est considérée comme touriste toute personne en déplacement hors de son environnement habituel pour une durée d’au moins une nuitée, et d’un an au plus, pour des motifs non liés à une activité rémunérée dans le lieu visité.

 

 

5.4.1. Le Languedoc et le tourisme de masse

Etude de cas : le tourisme en Languedoc-Roussillon: croquis : L'aménagement du littoral du Languedoc et sa légende : L'aménagement du littoral du Languedoc - légende

 

Un paysage aménagé par décision politique 

 

 

  • L'intervention de l'État :  À l'ouest du Rhône, le littoral languedocien est plutôt rectiligne, sans relief, constitué par un cordon littoral sablonneux. Derrière celui-ci, des étangs d'eau de mer, des lagunes, se sont fréquemment maintenus. Jusque dans les années soixante, cette côte était encore infestée de moustiques et très peu fréquentée. Pour répondre à la très forte demande des Français (et des touristes des pays du Nord) voulant prendre leurs vacances au soleil, l'État a entrepris son aménagement en 1963. Il a pris en charge la démoustication, la construction de routes d'accès et de réseaux d'eau potable. Sur 200 kilomètres de côtes, ont été construits douze ports de plaisance et sept nouvelles stations balnéaires : Port-Camargue, La Grande-Motte, Cap d'Agde, Gruissan- Plage, Port-Leucate, Port-Barcarès, Canet-Saint-Cyprien. Ces centres de tourisme construits à grands frais devaient retenir une partie des vacanciers qui se dirigeaient vers l'Espagne. Le pari a été tenu.  
  • Un littoral adapté au tourisme de masse : La hausse du niveau de vie, l'allongement des congés payés (cinq semaines) et la publicité pour les rivages ensoleillés ont favorisé un tourisme de masse. En juillet et en août, plus de dix millions de touristes français et étrangers passent leurs vacances sur les plages françaises de la Méditerranée : ce littoral est la première région touristique du monde. Le Languedoc accueille à lui seul plus de quatre millions de touristes (dont 25 % viennent des pays du Nord de l'Europe). 

Une menace pour l'environnement ?

 

  • Les constructions ont certes envahi le littoral et détruit le paysage naturel : à La Grande- Motte, les pyramides alvéolées « bétonnent » le front de mer. Pour éviter certaines erreurs d'aménagement commises sur la Côte d'Azur, l'État a cependant prévu la constitution de réserves naturelles (le parc régional de Camargue, créé en 1970).
  • Restent les risques inhérents à une relative surpopulation saisonnière : dans un climat chaud et sec en été, l'eau est un bien précieux réservé aux touristes (entretien des jardins et des golfs, piscines, etc.). Le vent violent, la sécheresse de l'été et les imprudences des touristes aggravent les risques d'incendies. Enfin, la Méditerranée est globalement polluée. Le littoral languedocien semble encore épargné par cette pollution : pour combien de temps ?

 

5.4.2. Les autres lieux du tourisme en France

a- Un secteur économique majeur en France :

 

La France est la première destination touristique du monde avec 77 millions de visiteurs en 2004. Elle accueille des ressortissants de tous les pays mais 80 % d'entre eux sont européens (Allemands, Britanniques, Néerlandais, Belges).

 

La balance touristique (la différence entre les dépenses effectuées par les touristes français à l'étranger et celles que font les visiteurs étrangers en France) est excédentaire : 11,6 milliards d'euros (en 2003). Elle surpasse l'agroalimentaire. Le tourisme est donc une source importante de devises étrangères. La part du tourisme dans le PIB est plus difficile à estimer. En 2003, elle est évaluée à environ 6,6 %.

 

Le tourisme est l'une des rares activités créatrice d'emplois, depuis la crise économique. Ce secteur représente 786 000 salariés (en 2003) ; mais il touche indirectement de nombreux autres secteurs. Toutefois, si les emplois créés sont importants, ils sont souvent saisonniers.

 

b- Une activité qui pose cependant un certain nombre de problèmes :

  • Elle accentue les déséquilibres spatiaux. Le tourisme concerne souvent les littoraux et les stations hivernales souvent saturés en pleine saison ;
  • La très grande fréquentation de certains lieux entraîne le développement de la pollution. Par ailleurs certains sites ont été défigurés par la construction de logements ou d'équipements destinés à l'accueil des touristes (bétonnage des côtes). Par réactions à ces effets pervers, le tourisme vert ou rural est en plein essor (29,2 % des destinations en 2003) ;
  • Le tourisme est une activité particulièrement sensible à la conjoncture.

 

c- Une activité liée à des aménités naturelles et historiques :

  • La fréquentation touristique s'explique en partie par la diversité des paysages français (montagnes, mer, campagnes, villes jouissant de climats différents). Tous les types de tourisme sont ainsi présents (sports d'hiver, stations balnéaires, tourisme vert). La richesse de son patrimoine historique et artistique favorise le tourisme culturel ou religieux. Enfin, la France bénéficie d'une image positive associant gastronomie et art de vivre.
  • La France est située à proximité des pays d'Europe du Nord-Ouest, qui fournissent le plus grand nombre de touristes. Elle constitue ainsi un passage obligé stratégique entre l'Europe du Nord à l'Europe du Sud.

d- Une activité soutenue par l'Etat :

  • L'État a eu une action déterminante dans le développement touristique. Il a multiplié les réseaux de transports : autoroutes desservant les Alpes, aménagement des aéroports (Roissy, Nice). La construction du viaduc de Millau (2004) favorise la traversée du Massif central en direction des Pyrénées et de l'Espagne.
  • Dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire, l'État a développé certains équipements ou protège les sites afin qu'ils demeurent attractifs (création des parcs nationaux de la Vanoise en 1963, des Pyrénées en 1967, etc.). Il a ainsi aménagé à grands frais le littoral languedocien (démoustication et construction de routes favorisant la création de sept stations balnéaires, comme La Grande-Motte ou Port-Camargue), afin de capter une partie du tourisme du Nord à destination de l'Espagne.
  • Pour mieux promouvoir l'image de la France à l'étranger, l'État a lancé le plan Qualité France valable pour 2005-2010 : une marque nationale de qualité est créée ; une plateforme d'information et de réservation (franceguide.com) est initiée sur Internet, enfin des mesures de formation professionnelle seront mises en œuvre.

e- Les régions touristiques :

  • Paris et l'Ile de France : C'est la première région touristique française : elle jouit d'un patrimoine artistique (le musée du Louvre, le centre Beaubourg) et historique (Notre-Dame, le monument le plus visité de France, avec 12 millions d'entrées par an) très important. De nombreux spectacles (concert, théâtres, opéra) et de grandes expositions (Monnet, les Incas, les Dogons, etc.) sont organisés. Paris est en outre la première ville de congrès du monde.
  • La région Provence-Alpes-Côte d'Azur constitue la deuxième destination touristique. Elle dispose de deux atouts : le soleil et la mer. Elle concentre un tourisme essentiellement balnéaire et estival.
  • Le Grand Ouest où le tourisme balnéaire et familial est privilégié (en Bretagne, en Vendée) ainsi que les activités liées à la mer (voile).
  • Les Alpes : les sports d'hiver restent prédominants. Les stations françaises (Chamonix, Courchevel, La Plagne) bénéficient du plus grand domaine skiable d'Europe ainsi que d'infrastructures très performantes (autoroute, TGV). Ces dernières années, le tourisme vert pratiqué l'été se développe également : randonnées, VTT, escalade. Des activités plus sportives se généralisent (rafting et canyoning, para-pentes).
  • Le Sud-Ouest : Les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées ont développé un tourisme balnéaire (sur la côte basque), de sports d'hiver (dans les Pyrénées), voire religieux (à Lourdes).
  • Le développement du tourisme rural profite aux régions du Centre où l'activité thermale (La Bourboule, Vichy) joue encore son rôle traditionnel. Le parc Vulcania près de Clermont-Ferrand tente d'attirer une clientèle curieuse de paysages et de phénomènes géologiques.
  • La Corse.
  • Les Antilles  

Les sites les plus visités en France :

En première position, Notre dame de Paris avec plus de 13 millions 500 de visiteurs.

En seconde position, la Forêt de Fontainebleau avec près de 13 millions de visiteurs.

En troisième position, Dysneyland avec plus de 12 millions 500 visiteurs.

En quatrième position, le Marché aux puces de Saint Quen avec 11 millions de visiteurs.

En cinquième position, la Basilique du Sacré-coeur de Montmarre avec plus de 10 millions de visiteurs.

A la sixième place, le Musée du Louvre avec plus de 8 millions de visiteurs.

A la septième place, le Parc du Château de Versailles avec plus de 7 millions de visiteurs.

A la huitième place, la Tour Eiffel avec plus de 6 millions 500 visiteurs.

A la neuvième place, le Centre Georges-Pompidou avec plus de 6 millions de visiteurs.

A la dixième place, le centre historique de Lyon

11 Lourdes

12 Strasbourg (cathédrale)

13 Vieux Nice ; etc.

 

Voir le croquis : Les territoires du tourisme en France

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