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Geobunnik

Le blog d'un enseignant qui prépare au CAPES et au CRPE en géographie à l'ESPE de Corse à Ajaccio et Corte.

La mutation des territoires industriels en France depuis la fin des Trente Glorieuses

Publié le 20 Août 2016 par geobunnik in La France : mutation des espaces produtifs

Introduction :

Définir le sujet :

Mutation = idée d'évolution rapide et brutale qui n'est peut-être pas finie.

Territoires industriels = importance des éléments spatiaux dans le sujet / définir territoires industriels, c'est à dire les territoires productifs → industrie de biens de consommation, industries agroalimentaires, industries lourdes, mais aussi industries de haute technologie. Dans un article de la revue de la DATAR, Territoires 2040 n°3, Gilles Le Blanc, économiste, pense qu'il existe trois types de territoires industriels en France :

  • des territoires dits « bases industrielles » qui se caractérisent par une forte proportion d’emplois industriels et où l’industrie conserve un poids important dans les activités économiques (exemples : Dunkerque, Loire-Atlantique,vallée de l’Arve, etc.).

  • des territoires « en désindustrialisation » qui subissent un recul continu et marqué des emplois et de la valeur ajoutée de l’industrie depuis plusieurs décennies, à partir d’un niveau initial élevé dans les années 1970-80 (Lorraine 3, Nord).

  • des territoires « des nouvelles industries » qui accueillent et développent des activités industrielles, qui pèsent encore un poids relativement faible dans l’économie locale, mais sont en croissance rapide avec de forts enjeux d’innovation et de création de futurs marchés (Essonne, Toulouse et sa périphérie, Montpellier).

L'approche territoriale permet de jouer sur les échelles (locales, régionales, nationales et internationales), de penser aussi aux spécialisations des territoires, aux dynamiques liées à la littoralisation, la métropolisation, la mondialisation, qui accentuent des phénomènes anciens de concentration et de polarisation.

De plus, dans un contexte de libéralisation et de dérégulation des échanges, il faut s'intéresser aux acteurs spatiaux qui déterminent les localisations de entreprises : fini le temps où la matière première et le marché fixaient en priorité les entreprises dans certains territoires. Aujourd'hui les acteurs qui déterminent les localisations sont des hommes politiques (à différentes échelles), des organismes financiers (car les entreprises industrielles ont besoin de plus en plus de fonds pour financer la recherche te le développement, ou pour atteindre une taille suffisante pour exister dans un monde élargi, européen ou mondial), les entreprises elles-mêmes (en lien avec des stratégies de développement, d'acquisition de marchés ou de technologies), mais aussi les sociétés locales ou nationales qui pèsent en imposant leurs exigences en matière de sécurité notamment, mais aussi d'emplois.

France = toute la France est concernée, mais en priorité les régions industrielles, évidemment.

Depuis la fin des Trente Glorieuses = le milieu des années 1970, en lien avec les mutations récentes (mondialisation, métropolisation, spécialisation des territoires, littoralisation, etc).

 

Quelle problématique ?

  • autour de la désindustrialisation ? => La France est-elle réellement marquée par une désindustrialisation massive ?

  • Autour de la polarisation ? => Les activités industrielles (productives) sont elles marquées par une polarisation croissante de leur localisation et de leur structure économique ?

  • Autour de la mondialisation ? => L'ouverture économique et la dérégulation des échanges poussent-elles à une désindustrialisation en France ?

  • Autour des acteurs ? => La multiplication des acteurs intervenant dans les choix de localisation transforme-t-elle les territoires industriels en France ?

  • Autour de la spécialisation des territoires => les choix politiques de ces trente dernières années (ouverture économique, mondialisation, dérégulation) ont-ils accéléré la spécialisation des territoires productifs ?

  • Autour des métropoles => Assiste-t-on à une concentration spatiale des territoires productifs dans les métropoles (ou autour des métropoles) ?

  • Les changements politiques récents (ouverture économique, mondialisation, dérégulation) ont-ils transformés les territoires industriels en accentuant les réseaux au dépends des territoires ?

 

Quel plan ?

  1. Des mutations profondes qui dépassent le cadre national : post-fordisme ? (spécialisation)

    1. Une désindustrialisation de la France à relativiser : externalisation et recherche d'économies d'échelles

    2. L'internationalisation croissante de l'économie (+ délocalisations)

    3. Standardisation, innovation et investissements : l'importance des financements

 

  1. L'importance des réseaux dans le système productifs actuel. (une archipélisation ?)

    1. Des choix faits par de nombreux acteurs :

    2. Les réseaux de transport qui polarisent les activités

    3. Les grappes

 

  1. Une concentration spatiale des activités productives. (polarisation)

    1. Les métropoles

    2. La littoralisation des activités : l'importance des ZIP

    3. Les parcs technologiques

 

 

Un complément de lecture :

Dalila Messaoudi, « Les délocalisations industrielles dans les mutations des systèmes productifs français », Revue Géographique de l'Est, vol. 54 / 1-2 | 2014, mis en ligne le 15 octobre 2014, URL : http://rge.revues.org/5153

 

  1. Des mutations profondes qui dépassent le cadre national : post-fordisme ? (spécialisation)

 

Les changements politiques récents (ouverture économique, mondialisation, dérégulation) ont-ils transformés les territoires industriels en accentuant les réseaux au dépends des territoires ?

=> Des changements politiques forts liés à une libéralisation économique renforcée à partir de la fin des années 1970

 

1.1. Une désindustrialisation de la France à relativiser : externalisation et recherche d'économies d'échelles

  • La désindustrialisation en France : une réalité forte si on regarde les emplois et le PIB

    • une importante perte d'emploi depuis 30 ans

      • 1980, 5,3 millions d'emplois industriels

      • 2007, 3,4 millions d'emplois industriels (- 36 %, -1,9 M d'emplois)

    • un recul dans le PIB

      • 1980 : 24 % du PIB

      • 2007 : 14 %

    • mais en réalité, une part qui est restée à peu près stable et qui reste importante en France car :

      • la part de l'industrie dans la valeur ajoutée française a peu baissé : de 24,2 % en 1978 à 22,3 en 2002 ;

      • la production industrielle a été multipliée par trois entre 1981 et 2006 (et la valeur des exportations x 4,6 dans la même période)

      • l'industrie représente toujours 80 % des exportations en valeur

      • l'industrie représente aussi 90 % des dépenses en R&D.

  • Les causes :

    • Une externalisation des emplois

      • des emplois de la sphère péri-productive (gestion, cantines, services de nettoyage, etc.)

      • par la sous-traitance : exemple d'Airbus qui en 2007 a lancé son plan « power 8 » (prononcer power eight). Aujourd'hui, on estime que pour un emploi chez Airbus, il faut 3 emplois chez les sous-traitants. Même proportion dans l'industrie automobile, avec les sous-traitants qui représentent 245 000 emplois face aux 150 000 employés de Peugeot et Renault.

      • les emplois intérimaires de l'industrie représentent la moitié des 525 000 emplois intérimaires (équivalent temps plein) en France

    • une hausse de la productivité :

      • Selon une étude de l'OFCE, la productivité horaire en France a augmenté de 3 % par an durant les années 1973-80 puis de 2 % par an entre 1980 et 2006 (Gilbert CETTE, Yusuf KOCOGLU et Jacques MAIRESSE, La productivité en France, au Japon, aux États-Unis et au Royaume-Uni au cours du XX° siècle, Revue de l’OFCE n°111, octobre 2009).

      • Cela s'explique par la mécanisation, la robotisation, l’utilisation de nouvelles méthodes de production (le système dit de « flux tendus » et de « stock zéro », liés au toyotisme : réduire les coûts liés au stockage des éléments venus d'autres usines (sous-traitantes), ceux-ci étant apportés à heure prévue à l'usine afin de réduire au maximum les stocks. De plus, on demande aux ouvriers d'être plus actifs ou au moins attentifs à la production et au système pour l'améliorer si besoin.

    • des délocalisations vers de pays où la main d’œuvre est meilleur marché : pays d''Europe du centre et de l'est (PECO), pays de la Méditerranée (Espagne, Portugal, Italie puis Afrique du Nord, comme Renault-Dacia qui installe une usine à Tanger en 2012 pour le marché européen (voir http://www.usinenouvelle.com/article/renault-tanger-l-usine-souffre-de-la-faible-croissance-du-marche-europeen-selon-jacques-prost.N294450)

    • Selon l'économiste Gilles Le Blanc, 25 % des emplois industriels perdus entre 1980 et 2007 ont été liés à l'externalisation de la production, 30 % liés à des gains de productivité et 20 % à des délocalisations. (Gilles Le Blanc, Les espaces de la dynamique industrielle, « Des systèmes spatiaux en perspective », Territoires 2040 n°3, La Documentation française, 2012, pages 79-100).

  • donc une mutation forte.

 

1.2. L'internationalisation croissante de l'économie (+ délocalisations)

  • une intégration croissante de l'économie française (et donc des territoires productifs) dans l'économie européenne et mondiale :

    • le marché des entreprises industrielles est devenu européen avec la construction européenne, notamment par la mise en place de l'Acte Unique signé en 1986, qui voit les droits de douane disparaître entre les différents pays de l'UE (aujourd'hui 28).

    • ce marché a aussi facilité par l'instauration de la monnaie unique européenne, l'Euro, qui circule aujourd'hui dans 19 États.

    • D'autre part, les accords de libre échange signés dans le cadre du GATT puis de l'OMC (depuis 1995 ; 160 États début 2015) ont poussé à une baisse des droits de douane à l'échelle mondiale.

  • une internationalisation par les choix des entreprises :

    • la volonté d'acquérir une taille majeure, mondiale par des fusions et des acquisitions. C'est ainsi que Renault s'est associée au constructeur japonais Nissan, puis a acheté le roumain Dacia avant de s'associer au russe Avtovaz.

    • Cette internationalisation se mesure par l'importance des IDE (Investissements Directs à l’Étranger) en France : en 2013, c'est le 4° pays en stock d'IDE entrants et le 5° pour les IDE sortants. L'économie est donc fortement internationalisée. La contribution des filiales étrangères à l’emploi (13 % en 2009) et à la valeur ajoutée (20 % en 2009) souligne l’internationalisation de l’ensemble de l’économie. Cette contribution est plus marquée dans l’industrie manufacturière : les filiales étrangères y assurent 25 % de l’emploi marchand, et 31 % de la valeur ajoutée en 2009. L’internationalisation de l’économie française se mesure également à la part que prennent les filiales étrangères dans les dépenses de R&D exécutées par les entreprises sur le territoire national : 20 % en 2009 (23 % en 2003).

 

1.3. Standardisation, innovation et investissements : l'importance des financements

  • Troisième élément, la montée en puissance des financements dans le système productif. Cette montée en puissance touche les territoires productifs industriels.

  • La standardisation des produits est un élément important : les produits sont destinés à des marchés toujours plus vastes, entraînant une standardisation des produits industriels dont le but est de réduire les coûts de production et de vente.

  • Cette standardisation s'accompagne d'une course à l'innovation afin de rester compétitif. Le secteur de la recherche et développement est devenu crucial pour les PME comme pour les Grandes entreprises : en 2010, les dépenses en R&D ont été de 43,4 milliards d'Euros en France, soit 2,24 % du PIB ou 400 000 emplois. Les 2/3 de ces investissements sont faits par des entreprises privées (27,4 milliards d'Euros), le reste étant fait par l’État. Ces dépenses sont d'abord faites par des entreprises industrielles, en premier lieu les industries automobiles, de l'aéronautique et de la pharmacie.

  • Ces investissements sont de plus en plus lourds pour les entreprises, qui concentrent leurs centres de recherche dans les métropoles les plus grandes. Cela les pousse à des associations avec d'autres entreprises dans des cluster ou par des accords inter-entreprises (comme pour l'automobile : accords entre Renault et Mitsubishi pour les moteurs électriques par exemple).

  • Cela pousse aussi les entreprises à chercher des financements plus lourds auprès des bourses ou des banques, comme l'a montré les enjeux de la survie de PSA au début de l'année 2014 : l'entreprise a trouvé de l'aide auprès de nouveaux actionnaires chinois (Dongfeng motors) mais aussi auprès de l’État.

 

 

  1. L'importance des réseaux dans le système productifs actuel. (une archipélisation ?)

 

Les changements politiques récents (ouverture économique, mondialisation, dérégulation) ont-ils transformés les territoires industriels en accentuant les réseaux au dépends des territoires ?

=> Les réseaux ont pris une plus grande importance ces dernières décennies, en lien avec les changements politiques vus dans la première partie.

 

2.1. Des choix faits par de nombreux acteurs : des choix importants qui visent à garantir des emplois et des activités sur des territoires ou à mettre en réseau les entreprises.

  • Des acteurs institutionnels

    • Ces acteurs locaux , régionaux, nationaux ou européens jouent plusieurs rôles et agissent sur des territoires différents mais suivent les mêmes logiques car ce sont :

    • Des législateurs, principalement à l'échelle nationale et européenne : les lois votées par les parlements français et européens de Strasbourg fixent des limites et des cadres aux entreprises, notamment en ce qui concerne la législation du travail : durée hebdomadaire, quotidienne, travail de nuit ou du dimanche, mais aussi congés payés, retraite, etc. Des choix qui sont fait dans un cadre mondial et qui sont le reflet de choix complexes liés à des considérations sociales (mieux vivre) et à des considérations économiques (faire en sorte que les entreprises restent compétitives) ou encore environnementales, lorsqu'il s'agit de législation sur les produits utilisés ou utilisables dans les entreprises (comme la directive REACH sur les produits chimiques dans l'UE), sur la pollution, sur les risques industriels (directives Seveso I et II), etc.

    • Des formateurs : l’État comme les collectivités locales (région et département) ont un rôle majeur dans la formation des habitants : cela représente un investissement lourd qui répond à des demandes des entreprises comme des citoyens. Sur leur territoire, les régions décident aussi des filières et des formations proposées pour améliorer la situation locale. Depuis 1980, le niveau global de formation s'est énormément élevé en France : si 20 % d'une classe d'âge obtenait un baccalauréat en 1970, cette proportion est montée à plus de 70 % dans les années 2010-2014 (35 % de bac général, 15 % de bac technologique et autour de 20 % de bac professionnel).

    • Des investisseurs : l’État, l'UE ou les régions sont capables d'investir dans l'industrie :

      • exemple de Peugeot en 2014 (14 % du capital par l’État)

      • exemple du grand emprunt en 2009, devenu Programme d’Investissement d'Avenir en 2014 : 47 milliards d'Euros pour favoriser les nouvelles technologies, la formation supérieure, la recherche, le développement durable, etc.

      • exemple de l'UE  qui a lancé un plan d'investissement de 300 milliards d'euros fin 2014 pour la période 2015-2017

    • Des incitateurs, par des subventions, des aides ou une réduction des taxes voire une exonération temporaire des impôts. Ces aides directe ou indirectes permettent aux entreprises de choisir les territoires les mieux adaptés à leurs besoins en prenant en compte aussi ce paramètre.

    • Des aménageurs de territoires :

      • par les infrastructures de transport (lignes à grande vitesses, autoroutes, aéroports, ports en eau profonde, etc. ) … qui favorisent les réseaux.

      • Idem avec la restructuration industrielle dans les régions en difficulté (Nord ou Nord-est).

      • Par des aménagements de ZAC ou plus grand (Euroméditerranée à Marseille).

    • On le voit, des acteurs qui se positionnent chacun à une échelle, mais qui doivent prendre en compte les autres échelles dans leurs décisions.

 

      • Acteurs sociaux : les habitants. Ils interviennent principalement par deux demandes :

        • une demande d'emploi à l'heure de la crise économique et d'un taux de chômage élevé à plus de 10 % des actifs.

        • une demande de bien vivre :

          • limiter les risques industriels, surtout depuis 2001 et l'explosion de l'usine AZF en septembre => mise en place de zones de protection par les Plans de Protection des Risques Industriels, comme autour de la Mède à Fos,

          • parfois des actions NIMBY, via des ZAD (zones à défendre), comme autour des projets d'infrastructures lourdes : aéroports (ND des Landes, Nantes), barrages (Sivens) mais aussi autour de projets industriels (comme la « ferme aux mille vaches » à Ducrat, dans la Somme)

voir : http://www.lemonde.fr/planete/visuel/2013/07/01/au-pays-des-frondes-contre-les-grands-projets-inutiles_3438133_3244.html

 

      • Les acteurs économiques

        • les entreprises, par leurs choix stratégiques ont des conséquences directes sur les territoires industriels :

          • choix d'implantation dans des zones particulières pour bénéficier des avantages matériels, de la localisation près des axes routiers, ferroviaires, d'un hub ou d'une plate-forme logistique ;

          • choix de délocaliser un site totalement ou partiellement. C'est plutôt la deuxième option qui semble être la plus suivie actuellement, elle est beaucoup moins spectaculaire (il n’y a pas de fermeture de l’établissement), mais plus insidieuse (échappant largement aux statistiques) et est à l’origine de nombreuses pertes d’emplois (généralement par grappes de quelques dizaines d’emplois). Les causes sont multiples :

            1. baisse des coûts de transport ;

            2. baisse des coûts de communication et augmentation du rôle des TIC ;

            3. rôle facilitateur de l'euro pour les délocalisations dans les PECO ;

            4. concurrence forte sur les productions françaises positionnées plutôt sur des productions moyenne gamme, concurrencées par les pays émergents.

          • choix de relocaliser les sites industriels qui sont de trois types :

            1. des relocalisations d’arbitrage, par des grands groupes, souvent à l’occasion du lancement d’un nouveau projet, qu’il soit d’investissement dans une technologie innovante, ou d’une nouvelle gamme de produits.

            2. des relocalisations de retour, consécutives à des délocalisations, assez minoritaires, liées à des déceptions et à l’évolution des marchés de l’entreprise.

            3. des relocalisations de développement compétitif.

        • Les centres financiers (bourses) ont aussi leur importance dans les choix de localisation, notamment parce que les actionnaires attendent un retour sur investissement rapide et assez élevé, contrairement à ce qui se passait dans le capitalisme familial qui l'a précédé. De même, les fusions et acquisitions d'entreprises par d'autres entreprises internationales peuvent entraîner des fermetures de sites, comme à Florange lorsque l'entreprise Arcelor-Mittal, créée en 2006 par la fusion des deux groupes sidérurgiques franco-luxembourgeois et indien, a décidé de fermer le site de Gandrange et de réduire celui de Florange en 2009 .

 

2.2. Des réseaux de transport qui polarisent les activités

  • Parmi les logiques d'implantation, il faut noter l'importance grandissante des logiques liées au transport des marchandises. Les nœuds de communication apparaissent de plus en plus comme des cœurs économiques autour desquels se greffent les activités. On assiste donc à une mise en réseau mais aussi à une polarisation autour des nœuds des réseaux. Ces nœuds deviennent des territoires industriels en plus d'être des territoires logistiques.

  • Les réseaux :

    • le réseau autoroutier qui s'est développé dans les années 1980-2015 pour irriguer tout le territoire : la structure en étoile a cédé place à un réseau plus complet de près de 12 000 km d'autoroutes (142 autoroutes au total).

    • Le réseau de voies ferrées dédiées au fret

    • Le réseau aérien : quelques aéroports concentrent le trafic du fret aérien : Roissy reste le premier aéroport européen (2 M t) pour le fret aérien, devant Francfort et Londres, loin devant Orly (100 000 tonnes), Toulouse, Marseille, Bâle ou Lyon (entre 33 et 55 M t en 2012). Des véritables zones industrielles s'y sont implantées.

    • Le réseau fluvial et les canaux, très réduit en France.

    • Le réseau maritime autour de trois ports majeurs : Le Havre / Marseille-Fos et Nantes-Saint-Nazaire.

  • Ces réseaux ont aussi facilité la mise en réseau des entreprises :

    • en facilitant la sous-traitance et les logiques industrielles du stock zéro ;

    • en facilitant la mise en réseau de grappes industrielles situées dans une même région, une même vallées, très connectées entre elles et avec les autres sites industriels concurrents ou complémentaires.

 

2.3. Trois grands types de territoires :

  • Les territoires de base industrielle :

    • forte proportion d’emplois industriels

      • l’industrie conserve un poids important dans les activités économiques du territoire,

      • des territoires énergétiques et de l'industrie lourde : Dunkerque, Saint-Nazaire, Étang de Berre, Vallée de la chimie à Lyon, …

      • des territoires d'industrie diffuse de biens de consommation : Alsace, vallée de l'Arve, Plastic Valley (Oyonax), Jura (lunetterie), …

      • des territoires de l'automobile : Montbéliard et le sud Alsace, l'Axe de la Seine au Nord-ouest de Paris ; le Nord de la Lorraine ; le département du Nord ; …

      • Les territoires des industries agroalimentaires : Bretagne (Lait, viandes) ; la Champagne (autour d’Épernay + céréales et betterave sucrière) ; Bordeaux ; le Nord et la Picardie ; …

      • Les territoires en désindustrialisation :

        • Ils subissent un recul continu et marqué des emplois et de la valeur ajoutée de l’industrie depuis plusieurs décennies, à partir d’un niveau initial élevé dans les années 1970-80.

          • Lorraine (Nord et Vosges principalement) ;

          • Le Nord : 46 % de perte d'emplois industriels entre 1982 et 2006 (- 36 % dans le Pas-de-Calais) ;

          • Le Tarn : 50 % de perte d'emplois industriels entre 1982 et 2006 ;

          • Également l'Île-de-France qui a perdu 44 % de ses emplois industriels entre 1982 et 2006, notamment dans les départements de Seine-Saint-Denis (- 53 %), des Hauts de Seine (- 54 %) et de Paris (- 48 %).

          • On note aussi une couronne autour de l'Île-de-France qui s'est désindustrialisée : Normandie (industrie diffuse liée à l'électroménager) ;Troyes (Textile)

  • Les territoires des nouvelles technologies :

    • des activités industrielles, qui pèsent encore un poids relativement faible dans l’économie locale, mais sont en croissance rapide avec de forts enjeux d’innovation et de création de futurs marchés

    • Essonne,

    • Toulouse et sa périphérie,

    • Montpellier

    • Nice

    • Grenoble

 

  1. Une concentration spatiale des activités productives. (polarisation)

 

Les changements politiques récents (ouverture économique, mondialisation, dérégulation) ont-ils transformés les territoires industriels en accentuant les réseaux au dépends des territoires ?

=> Si les réseaux ont gagné en importance, les territoires restent très présents et au cœur des problématiques industrielles. Les paysages industriels ont bien changé eux aussi, et continuent de marquer l'ensemble du territoire, à différents niveaux.

Enfin, la polarisation des activités productives a renforcé quelques territoires spécifiques.

 

3.1. Les métropoles :

  • Une spécialisation des territoires liée à l'accessibilité :

    • Au centre, des territoires marqué aussi par la présence de lieux de décision :

      Une mutation récente : la transformation du quartier de la gare par l'effet TGV : visible dans les métropoles reliées au TGV, qui relient cette métropole à Paris :

      • Lieux de pouvoir politique : administration centrale (ministères, présidences), assemblées nationales, régionales, départementales, locales, ambassades, sièges d'institutions internationales ou nationales, ...

      • Lieux de pouvoir économique : bourses, banques centrales, banques, sièges sociaux, assurances ;

      • Les lieux de décision culturelle : les médias (journaux, télévisions, radios), les agences de publicité, les sièges des entreprises culturelles (cinémas, musique, compagnies de théâtre, ...) ;

      • Les sièges des ONG et associations. (Paris surtout, mais aussi Lyon)

      • Lyon Part-Dieu 1983 → 2° centre d'affaires en France, 40 000 emplois ;

      • Euralille 1994 → 3° centre d'affaires de France,  ;

      • Marseille Euroméditerranée 2010 → en cours ;

    • Les faubourgs, très marqués par la métropolisation et par la mutation du système productif français : les anciens docks portuaire sont transformés en quartiers d'affaires ou touristiques (ou les deux), comme à Marseille (opération Euroméditerranée), à Bordeaux, à Nantes (Île de Nantes), à Lyon (projet Confluences), etc. Des quartiers accessibles, modernisés, qui accueillent administrations, bureaux privés, emplois métropolitains supérieurs, etc. Des territoires également marqués par la gentrification.

    • Les banlieues, avec :

      • Les centres d'affaires très reconnaissables par leurs paysages marqués par une fonction économique dominante : Ce sont des lieux de décisions, donc on y trouve des bureaux de services administratifs, de gestion, de décision. Ces quartiers sont construits autour du projet urbanistique de l'urbanisme sur dalle (ou urbanisme de dalle). Ils sont situés à la périphérie des centres historiques ou plus loin.

      • Si les activités économiques de haut niveau dominent, elles ne sont pas les seules : on y trouve les emplois métropolitains supérieurs : gestion, finance, arts, médias, arts, … Ceux-ci y sont plus nombreux que dans la ville centre dans quelques cas : La Défense, Villeneuve d'Ascq et Villeurbanne. On trouve aussi des commerces (grande distribution, alimentation, … ). Des salles de conférence, de spectacle ; de foires (CNIT à la Défense). On y trouve – dans les métropoles régionales – des administrations régionales. On y trouve aussi des habitants, la densité peut y être forte. (20 000 habitants à la Défense).

      • Mériadeck à Bordeaux ; EuraLille à Lille, Confluences et Part-Dieu à Lyon, etc.

    • Les périphéries qui sont marquées par des nouvelles centralités sont apparues depuis 30 ans :

      • les technopoles, Plateau de Saclay ; Orléans-la Source ; Sofia Antipolis ; Toulouse ; Grenoble-Meylan ; Nancy-Brabois ; Atlantopole à Nantes.

      • les plate-formes aéroportuaires qui fixent les activités de logistique (Garonor à Roissy). C'est ainsi que l'aéroport de Roissy développe le projet d'Aérotropolis depuis 2009. L’objectif majeur est de relier les centres d’affaires et de congrès, les établissements scolaires et les parcs de loisirs de la région aux principaux axes de transport des villes, et également de créer des emplois. L'idée est d'associer : des transporteurs (Air France, Carex, FedEx), des propriétaires de parcs d’activités et d’infrastructures (Aéroville, Parc golfique de Roissy, Centre international « sino/européen » et des Nouvelles Énergies, Parc Mail, Paris Nord 2, Parc Sud Roissy, World Trade Center Roissy Paris CDG), mais aussi des acteurs locaux pour le développement économique (Plaine de France, Roissy Développement). Le centre du projet est bâti autour du projet Carex (CArgo Rail Express = fret TGV nocturne qui concurrence le fret aérien de produits en volume réduit mais de très haute valeur – médicaments, ordinateurs, produits frais : des produits conteneurisés- en Europe de l'ouest et qui s'y associe à l'échelle mondiale). Inauguré fin 2013, le bâtiment Aéroville propose un centre commercial de 170 boutiques sur 65.000 m². Il devrait créer plus de 2.000 emplois au carrefour de la A1 et de la Francilienne (malgré la colère des commerçants des villes du secteur). Sur le site PSA d'Aulnay, ID Logistics s'installera en 2015 (annonce faite fin 2013).

      • Les zones industrielles : où la logique est toujours identique : recherche de terrains accessibles, de plus en plus grands et connectés aux routes commerciales (autoroutes, proximité d'une gare, d'un port, …) => ces zones industrielles sont logiquement en périphérie des villes, mais ne sont plus dépendantes des lieux d'extraction des matières premières : Smart ou Toyota se sont installés dans des territoires périphériques, pour des raisons simples : accessibilité + subventions + présence de main d’œuvre qualifiée / fort taux de chômage. L’Île-de-France compte plus de 18 000 ha de zones industrielles : le long d'un axe nord-est, de Saint-Denis à Roissy-en-France ; (10 % des terrains) + le long de l'axe de la Seine, d’Argenteuil à Mantes la Jolie ; (20 %) + le long d'un axe sud-Seine, d'Ivry-sur-Seine à Évry, en passant par Créteil et Orly ; (20 % des terrains) + à l'ouest autour de Versailles -Massy-Palaiseau (10 %) + l'axe de Marne-la-Vallée (10 %).

 

3.2. La littoralisation des activités : l'importance des ZIP et des Grands Ports Maritimes.

  • La loi du 4 juillet 2008 portant réforme portuaire a eu pour objectif premier la compétitivité des ports autonomes métropolitains (Bordeaux, Dunkerque, Le Havre, La Rochelle, Rouen, Nantes-Saint Nazaire et Marseille), qu'elle a transformés en grands ports maritimes (GPM) en leur donnant une nouvelle gouvernance, davantage en prise avec les réalités économiques. Les sept ports autonomes transformés en grands ports maritimes représentent 80 % du tonnage total des ports français et, parmi eux, Le Havre et Marseille - dans une moindre mesure Dunkerque - étaient en mesure de s'inscrire parmi les « hubs » des grandes routes maritimes mondiales.

  • Les liens entre industrie et ports est ancienne mais se sont affirmés durant les Trente glorieuses et la mise en place des Zones Industrialo Portuaires à partir de 1956 (Dunkerque : raffinerie + aciérie + laminoir ; 1962 Marseille-Fos ; puis Nantes-Saint-Nazaire, Rouen, Le Havre, Bordeaux-Bassens.

  • Ces ports accueillirent alors l'industrie lourde, marqueur fort de la littoralisation industrielle en France … industries en difficultés à partir des années 1970-1980, transformant certaines ZIP en pôles de reconversion (1984 Dunkerque).

  • Des zones en recul, car, justement, très liées aux industries lourdes en déclin en France.

  • Activités industrielles majeures :

    • le raffinage pétrolier : 8 raffineries à Rouen (Petit-Couronne et Notre Dame de Gravenchon), Le Havre, Nantes (Donges), Marseille (Fos, Berre, La Mède, Lavéra).

    • La chimie : Akerma, Lyondell, Linde à Fos; Lyondell, Chevron Orinite, Lubrizol, Eramer au Havre; United Chemical, Eramet à Port Jérôme; Lubrizol à Rouen; Borax Rio Tinto et BASF à Dunkerque; Michelin à Bassens; Evonik, d'Akzo Nobel à Ambes.

    • La métallurgie à Dunkerque (une seule usine d'importance, une autre à Bayonne, plus petite)

    • le BTP : quelques cimenteries à Dunkerque, Brest, Port La Nouvelle (Narbonne) et au Havre.

    • Des usines des IAA : deux usines de sucre à Marseille (Saint-Louis, groupe Südzicker) et à Nantes (Beguin Say, Tereos) mais l'activité de cette dernière est appelée à disparaître d'ici 2014 ; des usines de trituration d'oléagineux à Brest, Saint-Nazaire, Dieppe, Grand-Couronne, Bassens et Sète.

    • Les industries mécaniques : automobile (Renault Sandouville au Havre), aéronautique à Nantes (Montoir), chantiers navals (STX Europe à Saint-Nazaire et Lorient), réparation navale (Dunkerque, Brest, Saint-Nazaire et Marseille), éolienne offshore (STX et Alsom : 3 usines à Saint-Nazaire depuis 2014).

  • Conséquence : un poids important localement pour les emplois :

    • Le Havre : 32 000 emplois liés au complexe industrialo-portuaire ;

    • Rouen : 18 000 emplois ;

    • Marseille-Fos : 16 000 emplois ;

    • Nantes-Saint-Nazaire : 11 000 emplois ;

    • Dunkerque : 28 000 emplois ;

    • Bordeaux : 4 000 emplois ;

    • La Rochelle : ???

 

3.3. Les pôles de compétitivité.

  • Ces pôles ont été créés pour répondre à une demande de l’État d'organiser les territoires productifs autour de la créativité, ou plutôt autour de l'innovation.Ils ont deux inspirations : d'une part les idées d'Alfred MARSHALL sur les districts industriels (la concentration spatiale et la spécialisation permettent un dynamisme particulier et des innovations lies à la concurrence et au partage des acteurs), d'autre part l'exemple italien des années 1970-80 avec ses entreprises très spécialisées du centre de l’Italie, ou « troisième Italie » (Émilie-Romagne, Vénétie, Toscane, Ombrie). Des centaines, voire des milliers d'entreprises spécialisées y couvrent l'ensemble d'une filière industrielle (lunetterie, confection, …), de la conception à la commercialisation d'un produit fini. Des entreprises interdépendantes, qui collaborent étroitement, avec des solidarités familiales fortes, des réseaux, des économies d'agglomération. Des entreprises qui s'appuient sur les traditions familiales ou locales, mais qui innovent également énormément.
  • En France, l’État a d'abord mis en place des SPL, Systèmes Productifs Locaux en 1999 (DATAR) selon les mêmes principes (exemple de la lunetterie dans le Jura autour de Morez. Il concentre 60 % des la fabrication française dans une soixantaine d'entreprises, soit plus de 2 000 emplois). Vers 2010, on compte 97 SPL labellisés, soit 18 000 entreprises et 53 000 emplois (DATAR). Choletais – Vallée de l'Arve (décolletage qui représente sur un bassin de 60 000 habitants, 12 000 salariés distribués sur 500 PME, 70 % du décolletage sous-traité en France, 25 % à l’exportation. Principalement des entreprises familiales : 75 % ont moins de 20 salariés). Ces entreprises industrielles ont des relations économiques et plus encore : échanges d'informations, de salariés par exemple. On est plutôt dans des zones rurales.

  • En 2004, des pôles de compétitivité sont mis en place par l’État à une échelle différente, pour relier les entreprises au organismes de recherche et de formation. Ces pôles rassemblent sur un territoire bien identifié et sur une thématique ciblée, des entreprises, petites et grandes, des laboratoires de recherche et des établissements de formation. On vise à soutenir l'innovation, vue comme une innovation territorialisée : une innovation permanente issue non plus d'un pôle central, mais par diffusion, par interrelation entre les entreprises et les laboratoires de recherche. L'objectif est de réduire la désindustrialisation (100 000 emplois perdus chaque année depuis 2000, dont environ 30 000 par des délocalisations) face à la mondialisation qui voit une concurrence accrue dans les produits de haute technologie aussi.

  • L'idée globale est de s'appuyer sur des champions nationaux pour être performants non plus au niveau national mais à l'échelle mondiale en décuplant les moyens financiers de la part de l’État (1,5 milliards d'euros). => aujourd'hui, 71 pôles : de niveau mondial / d'objectif mondial / national. Ces pôles sont surtout urbains => dans les métropoles, renforçant le processus de métropolisation :

    • Paris (et le Bassin parisien) domine largement le classement des pôles de compétitivité, puisque 7 pôles y sont implantés : Trois pôles de compétitivité mondiaux : Finance Innovation (La Défense), SYSTEM@TIC (= Plateau de Saclay, conception, de la réalisation et de la maîtrise des systèmes complexes) et Medicen (sciences du vivant et thérapeutique, innovation dans la santé) ; Trois pôles de compétitivité à vocation mondiale : ASTech (aéronautique, espace et informatique embarquée), Cap Digital (TIC) et MOV’EO(automobile et DD) et le pôle de compétitivité national : Advancity (ex Pôle Ville et mobilité durables).

    • Dans les métropoles :

      • 4 à Lille

      • 5 à Lyon

      • 3 à Marseille (+2 avec Aix et St-Paul les Durance)

      • 3 à Toulouse

      • 3 à Nantes

      • etc.

      • soit 44 pôles dans les 16 principales métropoles françaises en 2014.

  • Ces pôles de compétitivité ont eu un impact sur les technopoles, entraînant un recul relatif de celles-ci dont la logique est la même, celle de relier entrepreneurs, chercheurs et formation mais à une échelle plus grande, sur un territoire plus petit. Ces technopôles apparaissent dans les années 1970 (sur le modèle de Sofia Antipolis fondée en 1969, elle-même sur le modèle de la Silicon Valley – 31 000 emplois dans 1 500 entreprises en 2013).

    • Ces parcs technologiques sont des zones d'activités qui rassemblent des entreprises de fabrication ou de services dans le secteur des hautes technologies. Les technopôles sont la plupart du temps situés dans la périphérie de grandes villes, à proximité de structures de recherche (universités, laboratoires privés). Ils se sont développés surtout à partir des années 1980.

    • Ils sont souvent intégrés dans les pôles de compétitivité.

 

 

 

Conclusion

Un réponse à la problématique (Les changements politiques récents (ouverture économique, mondialisation, dérégulation) ont-ils transformés les territoires industriels en accentuant les réseaux au dépends des territoires ?) Beaucoup de oui : les axes, les pôles ont été favorisés par les choix politiques ... mais un ne peu oublier l'importance des territoires cependant (notamment à travers les clusters, les politiques des régions ou de l'Etat qui se doivent de réduire les inégalités territoriales).

+ Une ouverture : sur un autre pays industriel ? (Chine : un peu loin ; privilégier un pays européen, comme l'Italie, la GB ou l'Allemagne) ou autre stratégie, sur un autre secteur économique : le tourisme ? l'agriculture ? Même s'ils ont des logiques internes propres et différentes parfois, ils suivent les mêmes logiques de concentration et de spécialisation des territoires.

 

Croquis de synthèse à l'échelle nationale faisant apparaître :

1- les territoires productifs (vus dans la typologie)

territoires de base industrielle

territoires en désindustrialisation

territoires des nouvelles technologies

Paris, cœur décisionnel (politique + économique)

 

2- les axes de communication :

axes terrestres majeurs (LGV, autoroutes)

ports et ZIP

aéroports majeurs

 

3- les dynamiques :

métropolisation

principales technopoles

principaux pôles de compétitivité

mondialisation : les IDE

délocalisations

 

 

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